Apophtegmes

Apophtegmes

Mgr Jean, évêque de Saint-Denis

Suis-je riche ? Suis-je pauvre ? Que Dieu soit loué.

Seigneur, donne-moi, mais si Tu ne donnes pas, sois béni. Faire la volonté de Dieu, se remettre à Lui.

Que la culture de la confiance en la Providence nous éloigne des soucis.

Sachons, mes enfants, que ceux qui souffrent à présent participent eux aussi à la purification de l’humanité.

Le chrétien se dévoile lorsque tout est perdu, lorsqu’il n’y a plus d’espoir.

Ne faites pas confiance aux sentiments de votre âme, opposez quelque chose de positif, confessez l’opposé. Vous êtes tristes : confessez la joie. Dans la désespérance : je suis joyeux en Christ. L’âme blessée par l’inquiétude et l’angoisse : je suis vainqueur en Christ.

Ceux qui se sentent parfois complètement perdus, tristes intérieurement, peuvent réjouir les autres.

Aucune communauté ne peut résister au jugement du frère.

Découvrir sa route personnelle est au commencement de toute vie spirituelle authentique. Cela prend parfois de longues années.

Laissant les mots vous pénétrer, sans vous presser de pratiquer telle ou telle voie, butinant ici et là, comme des abeilles, votre nourriture propre, prêt à accepter ou à repousser ce qui n’est pas bon pour vous.

Ne nous appliquons pas trop vite à imiter les saints… Avancez sans précipitation. La vie spirituelle grandit comme une plante, organiquement. Prenons le chemin moyen, et n’oublions pas la base : la sobriété.

Il arrive souvent que ce qui est contre les normes soit plus salutaire et plus efficace même du point de vue religieux. Dieu peut s’atteindre par des chemins détournés.

Il est impossible que la vie de chaque homme soit toujours conforme aux normes. Nous rencontrons des êtres qui, tout en péchant contre elles, réalisent parfois quelque chose de plus authentique.

Remettez consciemment votre vie entre les mains de Dieu, comprenez que tout vient de Lui et que tout a un sens. Ne craignez pas.

Une des formes de prière les plus exactes, les plus directes, les plus simples est de ne jamais penser, mais de toujours parler à Dieu.

Celui qui sait obéir dans le déroulement de sa vie se dégage de la pesanteur du destin.

Tiens-toi dans l’enfer et bénis Dieu.

Quand vous êtes complètement dans les ténèbres, quand tout va le plus mal possible, à ce moment là, si vous voulez la puissance, bénissez Dieu.

Il faut répondre à nos frères et à n’importe quel événement par la joie.

Un chemin consiste dans la simplicité, l’unité de la vie, à ne pas chercher les difficultés, les épreuves, à croire en Dieu sans chercher de sublimes perfections, à se considérer comme peu de chose. C’est une voie sans effort ni tension. Ce chemin évite les hauts et les bas, les luttes, la grandiloquence. C’est le chemin de l’enfance.

Dieu doit d’abord descendre et ensuite l’homme s’élèvera vers Lui. Quand la relation est inversée, quand l’homme décide de monter vers Dieu, il chute… Celui qui force pour attraper Dieu ne l’atteindra pas.

Nous pouvons dire : « Mon âme est abattue », au lieu de dire : « Je suis abattu », et : « Ce ne sont pas mes pensées », mais : « Ce sont des pensées qui envahissent mon âme. »

Je suis triste, disons-nous. Non ! Quelque chose dans mon âme est triste.

Quand vous saurez dire : « Mon âme est inquiète », vous n’alimenterez plus votre inquiétude.

Nous devons considérer l’âme non comme le centre, mais comme une périphérie de l’esprit. Car quand mon âme est triste, mon esprit est joyeux.

Remettre les moindres détails en Dieu. Dieu a voulu, béni soit notre Dieu.

A travers les vagues de notre agitation, nous devons retrouver un point de repère intérieur.

Le sens de la religion, c’est la beauté.

Les sacrifices difficiles a priori n’ont aucune valeur. Un homme qui rend sa vie spécialement pénible est invivable pour les autres et pour lui-même.

Nous ne devons être ni plus petits ni plus grands que nous sommes, et prendre garde, afin de ne pas empiéter sur nos limites.

La vérité qui peut contredire la charité n’est pas celle du Christ.

J’ai vu des âmes retarder leur montée spirituelle, parce qu’elles voulaient être parfaites. La construction du temple merveilleux autour d’elles empêchait le Verbe d’y pénétrer. J’irais plus loin : pour devenir un saint, renoncez au goût de la sainteté.

La difficulté de la vie spirituelle naît de la confusion des événements intérieurs avec « Je ». Tant que nous pensons : « Je suis triste, je suis malade, j’aime, je déteste », nous sommes encore psychiques.

Sans décision, point de chemin spirituel. Mais, direz-vous, le chemin peut-être inexact. Si vous le prenez sincèrement devant Dieu, il deviendra exact. Si vous balancez toute votre vie entre deux routes, vous êtes mort, dispersé, et vous tournez le dos à la vraie vie spirituelle.

Tâchez de surmonter votre « moi », faites-en abstraction en répétant ces paroles saintes et infaillibles : « Dieu est ma joie que je Le ressente ou ne Le ressente pas : Dieu est ma joie. »

Le mouvement intérieur de Dieu est la compassion… La compassion est le moteur du monde nouveau, la base de la véritable culture chrétienne.

L’amour du Christ est sans limite pour chacun d’entre nous… Dieu aime tout, même le diable. Le Christ Qui a pardonné sur la Croix meurt pour le monde… pour tout le monde.

Dieu aime chacun uniquement, pour soi. Il n’aime pas de la même manière chaque être, mais Il les aime tous… De même, nous sommes appelés à aimer tous les êtres et chacun de façon unique.

Luttez contre vos défauts, et n’imaginez pas que vous pourrez les déraciner avant le temps… Nous n’avons que faire de ces moralistes agités, prisonniers de la critique. Plus la vie spirituelle en Christ augmentera, et plus le mal sèchera, arraché par la main des anges.

Essayez de vous confier à elle (Marie) et vous verrez immédiatement qu’elle sait vous écouter dans les plus petites choses, capable de tout entendre, de tout comprendre.

Il existe deux sources de la connaissance de Dieu : la Bible et la nature.

Une Église trop bien installée perd le Saint-Esprit. La théologie est savante, les églises sont somptueuses, mais la vertu devient ennuyeuse, sinon méchante et triste.

Je serai riche, j’accepte. Je serai pauvre, j’accepte. Je suis un raté ou un génie ? Comme Dieu voudra. La répétition de cette phrase nous donnera la paix.

Pour nous, tout est important dans tout est central ou plutôt ce qui est central n’est pas écrit.

L’Évangile renferme un océan de silence.

La morale n’est pas en soi, mais en face d’une autre âme, en face de Dieu, en face de la vie d’un être.

L’ami le plus intime de l’homme est l’ange gardien.

Mes amis, soyons ordinaires, cela est magnifique.

Chaque matin, en te levant, considère ton passé comme mort. Sache mourir et ressusciter.

Plus nous progressons et plus nous sentons que nous ne sommes rien : pécheurs, petits, néants, ignorants ; et le Christ est en nous et notre bonheur grandit.

La résurrection universelle, cosmique, totale est la promesse du Christ.

Il est absurde de penser que l’art puisse être un élément de luxe. L’art est le pain quotidien de l’âme. L’art sous ses différentes formes – la culture, la civilisation, les rapports humains – est aussi indispensable que le pain et l’eau.

La première qualité d’un orthodoxe est de demeurer toujours joyeux, bienveillant, plein de confiance.

Les monstres et les abîmes : notre subconscient, le bien et le mal qui sont en nous, que tout bénisse le Seigneur. Ce climat de louange est primordial pour avancer dans la vie spirituelle.

Confesser la Foi chrétienne et ne jamais absolutiser son expression.

Si aujourd’hui tu méprises un athée ou un schismatique, demain cela peut changer, et tu vas mépriser le Christ.

Ou bien Dieu est partout présent, ou bien on limite la présence de Dieu, et dans ce cas, à un moment donné, tout se déchirera.

Il faut savoir accepter l’infirmité de notre pauvre volonté et entrer en boitant dans le Royaume des Cieux, car le Seigneur de Gloire a invité les boiteux et les estropiés.

La rigueur du plan divin et la folie de Son amour qui pardonne tout.

Mes amis, essayez de supprimer cette nuisible habitude de parler les uns des autres je dis bien simplement parler des autres, et non médire. Si vous ne pouvez parler de Dieu, parlez d’autre chose, mais que Jacques ne parle pas de Pierre. Non, parler de son voisin n’est pas une marque d’intérêt ; rien n’est plus dissolvant que le bavardage.

N’oubliez pas que Dieu est léger. Il est le soleil qui éveille la nature au printemps et dore le moindre brin d’herbe.

La morale orthodoxe est la morale du cœur plus que de la conduite. Le Christ n’a pas dit : les gens de conduite pure, au dossier vierge verront Dieu, mais les purs de cœurs.

Le monde sans Dieu est une œuvre d’art sans génie, une fleur artificielle.

N’appauvrissons pas notre esprit par la lettre.

La prière la plus simple, c’est « Tu ».

L’Église, la vraie Église, est toujours de l’époque sans être englobée dans l’époque, présente, absente, dans le monde sans être du monde.

Car le Christ est mort pour nous, pour les bêtes, les plantes et pour toute la création.

L’Orthodoxie a deux caractéristiques : d’une part, le sentiment de la Présence plus ou moins ressentie, et d’autre part, allant à sa rencontre, l’action de grâce.

Il est des lieux et des êtres où la Présence est accentuée.

Tout doit être accompli dans la simplicité du cœur sans grandiloquence, avec sobriété d’esprit.

Toute la nature parle de Ta grandeur, loue Ta bonté, dévoile Ta sagesse.

Les tout humbles sacrifices quotidiens des petites gens équivalent et sont parfois supérieurs aux grands sacrifices de l’humanité, même celui d’Abraham.

Cet état de prière où nous avons besoin de Dieu pour la moindre chose…

Garder l’état de vigilance au sein de toutes les nuits de l’humanité et de notre existence… Persévérer sans trop chercher à comprendre comme les pasteurs (les bergers avant Noël), à veiller dans la prière même si cela semble sans résultat.

Je ne veux pas venir vers Dieu parce que je ne suis pas digne, je suis impur… Tu veux donc acheter Dieu avec ta vertu ? Tu aimes ta vertu, ta dignité plus que Dieu ? Allez vers Dieu sans conditionnement, laissez tomber votre personne. Aimez Dieu ! Le reste vous sera donné par surcroît.

A travers les symboles, les images, les rites, les signes, la Sagesse de Dieu ne s’impose pas du dehors. Elle se propose… Le génie liturgique et son expression symbolique répondent aux diverses catégories de l’être humain, sans pression aucune.

Nous devons commencer par la justice et finir par la miséricorde, d’où ce symbolique signe de Croix de droite à gauche et non l’opposé. Dieu veut que tout s’achève dans le pardon et la miséricorde.

Et la parole de l’Évangile : « Les justes seront placés à droite et les pécheurs se tiendront à gauche ; les justes entreront au Paradis selon la justice et les pécheurs selon la miséricorde. »

Dieu ne peut être offensé. Ceux qui l’offensent sont des malheureux pris dans leur enfer passionnel. Il faut prier pour eux.

Si nous cessons de bénir, nous perdons la puissance et nous devenons fades, un peu tristes, un peu courbés.

L’ange a de l’amitié pour l’homme, fidèle et discrète… Nos amis les anges gardiens veillent et restent invisibles.

Nous ne sommes point nés pour souffrir ni être persécutés. Bref, on ne doit jamais désirer, chercher librement la tentation, le martyre ou la souffrance, et si nous sommes éprouvés, acceptons-le simplement en Christ.

On aime beaucoup dans nos communautés, mais on aime mal. On ne peut aimer son prochain si on ne l’honore pas, si on ne le respecte pas profondément.

Si je parle de l’économie, de ce principe qui affirme qu’on doit condescendre pour élever, qu’est-ce sinon l’amour ?

Un sentiment profond d’un être peut parfois le régénérer, et l’Église doit l’accepter, même si ces rapports humains risquent parfois de paraître, pour un certain temps, amoraux.

Que de fois les chutes nous conduisent vers la Lumière.

Vous êtes dans l’agitation ? Dites-vous : « Je dois tout sacrifier, même si cela est pénible, pour arriver à la paix. » Mettez- vous dans la paix artificiellement.

Car que veut dire Dieu trinitaire, si ce n’est Dieu de charité ? Là où il y a trois, c’est la perfection de la charité.

Même si l’homme n’avait pas péché, Il serait venu malgré tout vers nous… Le Verbe est Philanthropos, l’Ami de l’homme.

La charité fait confiance même à ceux qui ne sont peut-être pas dignes de confiance, non par manque de clairvoyance, mais parce qu’elle ne veut pas voir. Elle préfère être trompée que se tromper.

Chaque homme possède l’image et la ressemblance de Dieu. Celui qui regarde la faute avec mépris, est du diable.

Que votre aumône soit comme un culte rendu à Dieu Qui habite dans le mendiant, car le vrai mendiant est le Christ Qui frappe à la porte de votre cœur, en demandant votre hospitalité.

Le Christ avec l’Incarnation a sanctifié la nature.

La moindre parcelle de l’icône est temple.

Toute icône est miraculeuse. Comme le temple, elle renferme la puissance divine.

On ne vient pas à l’église pour recevoir un soulagement, sauver son âme ou accomplir un devoir religieux. Le rite sacré qui se déploie devant vos yeux, et dont vous approchez, transforme le monde.

Si vous pouvez faire une liste des dons reçus, en constatant : « Tiens, j’ai encore cela », la sénénité sans crépuscule montera dans votre cœur. Tout réussit avec la persévérance. Même lorsque l’espoir s’éloigne, il faut continuer ou recommencer. Le déserteur s’enfuit à moins cinq.

Ne lâchez pas la prière, même si elle vous ennuie. Choisissez ou recevez une formule simple, à votre convenance, et tenez ferme. Le vie spirituelle ne fait pas irruption par des impressions et des émotions. Elle avance en nous silencieusement, comme un élément biologique et naturel, sensible seulement lorsqu’elle se retire.

En la Révélation chrétienne s’allient l’extrême liberté, la tolérance, la compréhension la plus entière et une profondeur de précision que tous ne peuvent supporter.

Et les chrétiens prétendraient foudroyer du regard ceux qui ne savent pas, alors qu’ils ne savent rien eux-mêmes !

Se prendre pour un grand pécheur est plaisant tout autant que se considérer comme saint ou génial. Se regarder tel qu’on est, ni plus haut, ni plus bas, semble médiocre.

Dieu est l’unique nourriture de notre esprit, et Il ne se communique à nous que par la prière.

Notre participation à l’Église (par la Divine Liturgie) est l’unique remède susceptible de nous sauver des hauts et des bas.

Nous savons tous ce qu’est l’effort qu’il est nécessaire d’adapter au rythme de celui qui le pratique – certains s’épanouissent dans la rapidité et d’autres dans la lenteur – et que l’effort agité est nuisible.

La prière non exaucée, quel en est le sens ? Admirable, car elle est toujours le début de quelque chose de plus grand.

Plus l’homme communie, plus il se fortifie organiquement dans la vie spirituelle. La meilleur attitude vis-àvis de la communion est de la considérer comme le pain quotidien mais divin : une nécessité journalière et simple.

On ne se convertit pas à l’Orthodoxie. On revient à elle : par elle on retourne dans la maison natale, auprès de ses parents.

Etre orthodoxe, c’est en effet revenir à cette « forme fondamentale », c’est boire aux sources du christianisme, retrouver « le climat » de l’Église indivise.

L’Occidental ne doit jamais oublier de discerner dans l’Église orthodoxe ce qui est universel de ce qui est local. S’il désire que son adhésion soit organique, dépourvue d’exotisme artificiel, il est nécessaire qu’il « s’orthodoxise », et non point qu’il s’orientalise.

J’ai connu des gens qui étaient écrasés par les pires souffrances, et qui cependant affirmaient : « Non, je me réjouis ».

Le Christ voulait naître dans la moindre des villes. Notre vie spirituelle, elle, doit être toujours Bethléemique, c’est-à-dire avoir les apparences humbles et un contenu royal.

Celui qui est pressé, qui veut faire plus qu’il ne peut, celui qui s’agace devant les défaillances et les fautes, épuise la Grâce dans la nuit de son intelligence.

Quoi de plus traditionnel, de plus vieilli que l’Église ; ses mains tremblent, et pourtant ces mains défaillantes soutiennent la perpétuelle jeunesse de Dieu naissant(la Sainte Rencontre – Le vieillard Syméon).

Le péché, le mal, nous paraissent redoutables, mais en réalité ce que l’on appelle péché adamique est, en soi, une inexpérience, une naïveté.

Celui qui sait obéir dans le déroulement de sa vie, se dégage de la pesanteur du destin… La liberté vient vers nous par la porte de l’obéissance.

Obéir à son destin, c’est être semblable à un bon nageur : il fait les gestes nécessaires en se conformant aux vagues, et celles-ci le portent.

Puisez à la source du renouveau. La confession est le printemps de l’âme.

Approchez de la confession et du prêtre, comme devant le Christ… Traversez la personne du confesseur, confiez-vous à Celui qu’il représente et dont il est l’icône.

Un véritable iconographe est semblable au prêtre… qui transforme le pain et le vin en Corps et en Sang du Christ. Il essaie, lui, de transformer le monde imparfait en un monde transfiguré.

Aimez la plénitude, haïssez les limitations.

Plus les années s’écoulent, et plus on sent qu’on n’a rien fait, mais plus on sent son indignité et plus on s’étonne de la grâce divine.

Il peut d’ailleurs advenir que vous ne trouviez point de maître à votre convenance (il n’y a guère de maîtres spirituels). Acceptez, dans ces conditions, un maître de passage qui vous donnera « un coup de main », soyez attentifs, et Dieu viendra à votre secours.

Le but de l’homme n’est pas de devenir un homme vertueux, bon, un ascète ou un thaumaturge… Son but unique est de devenir dieu.

Pureté, en grec et en russe, se traduit par « unité de la sagesse ». Ce qui est multiple, sentimental : engrenage des pensées s’oppo-sent à la pureté.

Pour entrer en contact avec Dieu, uniquement Dieu, il faut être unique.

Parfois un geste suffit à ramener un homme sur son chemin ; parfois le don de toute une vie est nécessaire.

Le dernier discours du Seigneur nous apporte une chose incroyable : l’Ancien Testament, l’incarnation du Verbe, même Sa mort, même Sa résurrection ne sont plus que la préparation d’un Mystère encore plus grand : le Mystère du Saint-Esprit, de la Pentecôte… Mystère au service d’un Mystère.

Tout est béni, tout est sanctifié, hors le péché. Car le Saint-Esprit descend sur chacun et par nous sur chaque chose : visiblement, sous la forme des langues de feu. Tout devient l’objet de piété, il n’y a plus d’idoles ; hors le péché, tout est temple de Dieu.

Dieu s’en va à la rencontre de cette fiancée (l’humanité) qu’Il créa pour l’unir à Lui dans les noces de la fin des temps.

Rien n’est inutile et le hasard n’existe pas pour un chrétien, comme disait le Patriarche Serge de Moscou. Point d’accidents, point de non-sens dans les événements, aussi bien dans les moindres que dans les sublimes.

Le miracle des miracles, n’est-ce pas l’Eucharistie ? Peu de gens la comprennent. On y croit, on l’accepte, mais combien la vivent- ils ? Car elle se cache pudiquement sous le symbole de la réalité spirituelle.

Saint-Jacques nous découvre le mystère de l’Église ; unité dans la multiplicité, sans crainte de cette multiplicité.

L’Esprit-Saint, lorsqu’Il viendra, ne vous transmettra plus l’enseignement du dehors. Il parlera en vous.

Là où le regard de la communauté est posé sur l’Eucharistie cependant que le reste est organisé, certes, mais de manière tranquille…, là où l’on songe à notre Seigneur et à Sa liturgie plus qu’au nombre de fidèles présents et à leurs qualités, là est, en vérité, l’Église.

La plénitude de la Vérité peut seule créer le climat dans lequel l’union des Églises sera moins éloignée. Profiter de toute la richesse déposée par le Saint-Esprit dans l’Église.

La communion fréquente, et les âmes se réveillent, le diable faiblit, les péchés sont combattus, un souffle de Vie divine parcourt le peuple chrétien.

Silence. Dieu est silence… Parvenu à un certain degré des ténèbres divines, on plonge dans le silence, et ce silence contient les plus grandes Paroles.

Le contact cordial, la connaissance vraie participent du silence.

Que votre vie bien organisée laisse une place à l’inattendu, au nouveau et au renouveau, à l’impossible.

Le Christ prévient tous les Pierre et tous les Simon du monde. Vous voulez l’ordre ? D’accord, mais attention ! Là n’est pas le cœur de Mon Église, Son cœur, mes enfants, est le Feu qui doit brûler en vous, le Feu sacré, le Feu d’amour. Elle est Église-constitution et Église-Feu.

Aucun régime ne peut enchaîner l’Église, et tous les régimes, d’une manière ou d’une autre, la persécutent.

Les trois grands messages de l’Orthodoxie sont : la religion avant tout comme force vitale, le Saint-Esprit dans le monde ; elle lutte non contre les mœurs, mais contre la mort spirituelle ; l’homme est jugé surtout selon son cœur plutôt que selon ses actes ; l’Église enfin est l’unité de tous. La Vérité révélée est donnée à tous, aux simples comme aux intelligents, aux petits comme aux grands.

Les situations déplorables extérieures sont permise par Dieu, afin que nous soyons plus intérieurs.

La Volonté divine ne tente jamais, elle conduit selon notre bonne volonté, elle nous

guide. A l’opposé, celle du tentateur qui veut nous soumettre à son but, troubler, impressionner.

A notre époque, les hommes bouleversés ont soif de pureté. Ils deviennent absolus, intolérants, assoiffés de martyre et de grandeur, assoiffés de pénitence. Grande lumière, grand danger.

Que Dieu nous préserve des agitations nobles.

L’Orthodoxie ne connaît qu’un seul Chef de l’Église : Jésus-Christ. l’Église n’est centrée que sur le Christ et non sur une personne ou un lieu visibles.

Quel évêque, quel prêtre se confesse avant de communier ? Devons-nous mettre un joug plus lourd sur les épaules des fidèles, joug que nous ne portons pas nous-même ?

Le fidèle qui s’approche de la Sainte Table doit être pénétré de sa propre indignité et, en même temps, d’une confiance totale en la miséricorde divine.

La pénitence, c’est l’amour de Dieu. La culpabilité c’est l’amour propre. La pénitence s’alimente à l’amour divin blessé.

Le Mystère de la Résurrection nous donne la certitude qu’il n’y a pas de cas désespéré, puisque du Tombeau est sortie la Vie.

La gnose chrétienne est à la fois avidité joyeuse de la connaissance et joie devant l’océan de l’inconnu.

La passion de définir tout, Dieu et la création, est une attitude qui conduit à l’athéisme.

Celui qui ne confesse que ce qu’il connaît est limité, et celui qui refuse la connaissance est diminué.

La charité chrétienne est une manifestation sans recherche du résultat. L’âme donne parce qu’elle est généreuse.

Si nous ne sommes plus portés (par Dieu) c’est pour apprendre à marcher.

Si nous scrutons trop la volonté de Dieu, nous perdons nos capacités de travail, de recherche.

Mais, pourquoi Dieu a-t-il fait ou dit cela et non autrement ? Nous pouvons complètement nous décomposer en posant ce genre de questions.

On sent Dieu quand on ne sent rien.

Nous voulons presque toujours que l’autre soit comme nous, mais justement… l’autre doit rester l’autre.

L’Église n’est ni dans le passé, ni dans le présent, ni dans l’avenir. Elle se met en retard quand elle veut être « à la page ».

Le mot repos que nous employons dans la prière des défunts, n’est pas la somnolence ou la quiétude, il est « non-agitation ».

Toutes les fausses mystiques sont toujours psychiques. Elles ne sont pas stables.

La passion est là où le supérieur est au service de l’inférieur.

La passion est toujours un détournement des directions de l’homme intérieur qui devient serf et idolâtre de tel ou tel élément qui, en soi, n’a rien de mauvais, mais qui devient mauvais parce qu’il prend tout l’être humain.

L’être humain a corps, âme et esprit (le noûs -νουσ en grec) et le grand et perpétuel problème est de ne pas confondre le monde psychique et le monde spirituel. Le νουσ (noûs, l’esprit) n’est pas conditionné par l’extérieur. Il existe en lui-même. L’âme peut être gaie ou triste. Mais, le νουσ (noûs) est en lui-même. Il est nourri par Dieu.

L’âme est vivante, mais l’esprit est vivifiant.

Dieu est Un, mais non seul : Il est pluriel. Il crée comme une coupe déborde.

Trois n’est pas supérieur à Un, ni Un à Trois. Trois signifie Vie divine.

On ne peut parler des profondeurs spirituelles sans images. Mais, elles ne doivent pas être prises pour des formes authentiques. Il faut aller plus loin, au delà de toutes les images, vers Ce Qui est.

Les icônes nous libèrent des fausses images subjectives et nous préservent de l’imagination.

L’esprit doit être une coupe qui reçoit Dieu.

L’Image est le Divin en nous ; la Ressemblance est notre déification.

Usez du regard avec une immense réserve.

La bénédiciton est plus grande que la nature, car elle la transforme.

Le choix est une limitation qui sert de tremplin à la puissance .

Le monde futur sera une fête, un plaisir, une joie de l’être total.

Derrière chaque passion sommeille un Dieu oublié.

Tout ce qui est dit de Marie s’applique à l’Église. Derrière Marie et l’Église se profile cette chose mystérieuse, cette sagesse dan-sant et se réjouissant devant le Créateur dès la naissance du monde.

Dieu n’est pas une mère, il est Père, mais sa paternité est maternelle.

La « haine » du père et de la mère n’est pas la haine du père source de vie, ni de la mère donatrice de vie, mais du père meurtrier et de la mère tombeau.

Elle (Marie) est aussi la co-rédemptrice, la co-salvatrice.

Plus les choses sont pleines et plus elles sont invisibles. La Gloire, c’est Dieu qui ne se limite pas.

La manifestation de Dieu serait anéan-tissement sans la délicatesse de Son amour.

Les églises devraient être d’or, et notre vie toute simple.

Les tyrannies vous jettent en prison, vous salissent, mais la persécution au nom du « lieu commun » est le crime parfait, sans meurtre, ni même grande méchanceté.

La Jérusalem future dépassera la Jérusalem première, le Paradis futur le Paradis premier.

Ne l’oubliez pas, nous possédons deux Livres, la Bible et le Livre de l’Univers.

Heureusement qu’il est des êtres assez fous pour commencer à vivre à soixante-dix ans.

Le Pasteur abandonne quatre-vingt dix- neuf brebis pour chercher la brebis perdue : l’humanité.

Membres du troupeau du Christ, nous ne sommes pas néanmoins l’unique troupeau. Attitude de respects envers les différents de nous.

Les faux prophètes sont toujours pressés. Ils accentuent, ils vont vite, et pourtant : Il (le Christ lors de son deuxième Avènement) viendra en son temps… N’adhérons pas à cette littérature de la proximité de la fin du monde.

La Révélation chrétienne est à la fois la plus ouverte et la plus voilée.

Adam était le premier évêque de l’univers, l’évêque des bêtes. J’appellerai cela l’origine de la première paroisse.

La conception de l’humanité séparée des bêtes et de la nature, du monde des plantes, est une sorte de narcissisme.

S’écarter des frères inférieurs, c’est automatiquement s’écarter des frères supérieurs.

Le spiritualisme sans Dieu, je vous l’assure, c’est l’antéchrist.

La matière ne peut nous tromper autant que la fausse spiritualité.

On peut dire que l’œuvre du Christ par Son incarnation est accomplie dans l’Histoire, tandis que l’œuvre du Saint-Esprit se réalise progressivement.

Tout est de Lui, par Lui et en Lui… Une des formes trinitaires, la plus sublime, centrale, est dans cette hymne citée par l’apôtre Paul.

Contemplons la Trinité et disons : Un seul Dieu dans la Trinité, mais Trois Personnes dont chacune est Dieu pleinement.

Que veut dire réussir dans la vie ? On ne sait pas trop. Mais, il est une erreur : vouloir réussir comme un autre être. Oh ! Comprendre que notre réussite consiste à être nous-mêmes… Retrouver cette unicité !

Les saints sont surtout actifs dans le monde après leur mort. Cela est particulièrement vrai de la Vierge.

Même Michel Archange n’ose porter un jugement injurieux contre Satan.

La beauté de Dieu sauve.

Le Bon, le Beau, le Vrai sont unis. C’est à partir de la Renaissance que l’on a opposé à la beauté du paganisme la bonté du christianisme.

La vérité sans bonté et beauté serait imbuvable.

Regardez la tristesse, la jalousie, la haine comme des plaies et non comme étant vôtres. Vous n’êtes pas totalement triste, totalement jaloux : c’est pourquoi vous avez la possibilité d’en sortir. Que votre prière ardente commence par : « Seigneur, donne- moi la joie ».

Il y a dans le monde un genre de piété qui est satanique, et qui va jusqu’au meurtre en voulant défendre le sacré et la sainteté.

Jean-Baptiste résume tout l’Ancien Testament en disant : « Il faut que je diminue et que le Christ grandisse. »

Le goût de la plénitude de la Tradition chrétienne, la plénitude de la Vérité, peut seul créer le climat dans lequel l’union des Églises sera moins éloignée. Profiter de toute la richesse déposée par le Saint-Esprit dans l’Église.

L’unité extérieure est pleine de pièges : elle nous apporte une sécurité, on est fier d’appartenir à un grand bloc, mais – et c’est bien connu – plus l’unité extérieure est grande, plus l’unité de l’homme est brisée.

N’imaginons pas avec les faux esprits chrétiens modernes et les esprits superficiels que la laideur attire Dieu par elle-même.

La beauté exprime mieux Dieu que la laideur, mais Dieu abandonne souvent la beauté et habite la laideur.

En contemplant une image, notre âme s’élève vers la Proto-Image pour la louer. Plus l’image est parfaite, plus notre âme est transportée vers le Très-Haut.

L’art qui exprime la souffrance et ne veut rien d’autre, fait les poissons bavards et arrête le chant des rossignols. Qui est contre la nature est contre Dieu.

Toute créature, en son ensemble aussi bien qu’en ses détails, sortie du néant à l’existence par la volonté libre du Créateur, est conçue somme Son temple et le lieu de Sa présence.

La véritable image est transparente, elle invite l’esprit, dans sa beauté pudique, à pousser plus loin.

Des chrétiens insensés craignant l’idolâ-trie, ont supprimé la culture de l’image et dépouillé leur temple de la beauté. Ils ont offensé Celui qui est le plus grand artiste du monde.

Contemple la douce lumière vespérale qui est à la gloire immortelle de la Trinité et la jeune lumière du grand matin. Bois à ces demi-teintes, communie à ces formes équilibrées et stables, et tu trouveras dans la nature créée l’avant-goût des choses subli-mes et incréées.

Nous sommes devenus très intelligents, mais monstrueusement intelligents, parce que nous n’avons pas de colonne vertébrale. L’homme sans rites et sans rythmes est un invertébré.

« Le très ressemblant à Dieu », selon l’expression russe, reste en repos dans l’action et agit en se reposant.

L’Évangile n’est pas le résultat d’une écriture automatique ni d’une inspiration divine seulement, mais de la rencontre de deux volontés : humaine et divine. L’hom-me et l’Esprit-Saint.

Pour nous, chrétiens, le sujet par excel-lence c’est l’émerveillement. Nous sommes ivres de l’amour de Dieu pour nous.

Nous sommes si facilement satisfaits d’appartenir à l’Église-Reine ! … Oubliant que nous ne possédons pas la Vérité, mais que c’est la Vérité Qui nous possède.

Cette crainte sacrée et spirituelle n’a rien de la peur, car elle est produite par l’approche d’un Être Qui, par Sa nature transcende tout ce que nous pouvons imaginer.

Condescendance, humiliation, dépouillement sont des attributs du Créateur.

Lorsqu’Il (le Christ) semble dur, ce n’est point par dureté. Il est le Docteur Qui vient et nous avertit : « Vous pouvez continuer la vie que vous menez, toutefois votre cœur est malade. » Là est la Sagesse.

Le Christ, notre Seigneur, est d’une pau-vreté totale, celle d’un clochard sans logis.

L’Église orthodoxe, a toujours vu les pécheurs comme des malades et les malades comme des malheureux qu’il faut guérir, et à qui il faut permettre de retrouver la santé.

Tel est le Mystère du second Avènement : l’invisible sera visible, le dissimulé apparaîtra. Ne pensons pas que Dieu nous rappellera nos fautes. Nous serons nos propres juges.

Liturgie angélique, liturgie humaniste : deux fausses liturgies ! Liturgie angélico-humaine, sublime et populaire : voilà la vraie Liturgie.

En face de tous les événements tragiques du monde ou personnels, la première attitude du chrétien doit être la lucidité. Il ne faut pas céder à la panique, mais garder une attitude tranquille et stable.

On peut être un bon chrétien sans chemin douloureux de la Croix. Christ est mort non pour nous inviter à souffrir et à mourir, mais pour que, par Sa Croix, nous ayons la Vie. Jésus-Christ Se planta au milieu de la terre comme Arbre de Vie. Il est devenu le Fruit immortel, la Source vivifiante… Mais, cette joie, cette paix, cette lumière vont à celui qui accepte totalement d’être chrétien, qui renonce au demichristianisme.

Tout est propice à la vie spirituelle, tout dépend de notre attitude propre.

Aspire-t-il à la joie, alors que son âme est triste ? Qu’il adopte des attitudes de joie, qu’il prononce des paroles de joie… Ce n’est pas de l’auto-suggestion : l’âme qui veut être joyeuse ou priante enlève simplement la poussière de la route.

L’obéissance dans la conduite extérieure, l’acceptation de telle ou telle épreuve, de telle ou telle condition, amène progressive-ment l’obéissance intérieure.

Obéir (en grec, en latin, en slavon), signifie écouter… L’obéissance ouvre l’oreille intérieure.

« Ne nous soumets pas à l’épreuve. » Certains pratiquent une fausse doctrine : désirer les épreuves… Fais Seigneur que nous ne soyons pas submergés par l’épreuve.

Quand vous êtes tombés, ne restez pas dans la contemplation de votre chute, prosternez-vous devant Dieu, puis relevez- vous : rythme de la mort et de la vie.

Les doutes sur la miséricorde de Dieu viennent du Malin, ils sont illusions.

Apprenons à ne pas nous fixer sur la Croix seulement, mais ne l’oublions pas non plus. Nous, orthodoxes, ne pouvons nous arrêter, ni sur l’une ni sur l’autre attitude. Nous ne pouvons oublier, ni la Croix, ni la Résurrection.

La prière déifie l’homme et nous accorde Dieu comme Ami.

Sachons bien que certaines vies simples sont très saintes.

Se souvenir que celui qui est fidèle jusqu’au bout sera sauvé, et que la nuit devient plus intense avant l’aurore : esprit de patience.

En définitive, notre conquête, au long du Carême, par le jeûne, la prière et la pénitence, doit être celle de la charité.

Ces révolutions, ces changements brusques qui éclatent dans le monde ou en nous lorsque nous voulons être plus purs et agir trop tôt…

Les enfants de la grâce et de la lumière n’aiment pas se soustraire aux conditions courantes de la vie.

Vous êtes affranchis non point pour le désordre, mais pour vous soumettre librement aux conditionnements humains, les vivre librement, sans en subir la nécessité.

Haïr est aussi un enfantillage, car on finit par se faire du mal à soi-même, pour des choses sans valeur.

C’est aujourd’hui que chacun de nous doit obéir à Dieu en acceptant sa destinée.

Multiplier notre charité pour que s’ouvre notre cœur, pour que de pierre il se change en cœur de chair.

« Je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour guérir et sauver. » Le Christ est le Médecin et le Martyre.

Bienheureux si vous êtes pauvres dans votre esprit. Si vous êtes pauvres c’est parce que vous savez qu’il vous manque quelque chose.

La Liturgie de l’ancien rite des Gaules dépasse le plan tragique par la sérénité. Liturgie non spectaculaire et théatrale, mais de chrétiens retrouvant en plénitude les Paroles du Christ : « Courage, J’ai vaincu la mort. »

La Divine Liturgie est une marche pro-gressive vers le silence, la paix intérieure qui nous place devant la face du Seigneur. Elle est une suite de portes : fermez les portes ! ordonne le diacre au début de la messe des fidèles.

Le Christ a pénétré jusqu’aux limites extrêmes de l’abîme, brisant les ultimes portes de l’enfer en le dépouillant de ses prisonniers, illuminant de Sa Lumière glorieuse les derniers recoins des ténèbres extérieures, terrassant le diable dans son refuge extrême. Sans cette certitude, l’œuvre rédemptrice n’est pas complète, lakenosis divine est limitée et nous ne pou-vons proclamer la victoire totale.

Proclamons avec le divin Paul que l’offrande agréable à Dieu est sanctifiée par l’Esprit Saint… Saint Grégoire de Nysse précise : « La sanctification du Saint Esprit confère au pain et à la coupe la vertu de laquelle ils deviennent Corps et Sang du Christ.

La théologie orthodoxe n’a jamais mis « l’état de grâce » comme une condition à la communion. Pour elle, c’est un non-sens. On communie pour entrer en « état de grâce ». En allant à la communion, un fidèle orthodoxe peut dire les célèbres paroles de Jeanne d’Arc : « Si ne n’y suis, que Dieu m’y mette. Si j’y suis que Dieu m’y garde. »

La pieuse coutume orientale a entouré la communion d’un tel respect sacré que, psychologiquement, on n’ose plus s’approcher si l’on n’est pas pur et digne… On ne va plus communier pour être guéri, purifié et pardonné.

Le plus grand crime est peut-être d’avoir déformé nombre de mots chrétiens.

Le Nom des Noms est : « Jésus ». Le chrétien par ce Nom devient invincible. Il illumine celui qui le prononce. Le Nom de Jésus renferme tout l’enseignement du Christ.

Un principe de la prière perpétuelle dont nous devons tenir compte, c’est qu’elle est donnée par le Ciel ou par le père spirituel.

Il ne suffit pas de ressentir la grâce, d’être frappé par Sa lumière, de courir vers Elle avec enthousiasme. Il est nécessaire – telle est la pensée divine – de travailler sa propre terre.

L’Église orthodoxe est une Église de Vérité et non d’autorité. Cela signifie qu’elle apporte la doctrine orthodoxe, l’enseignement, le culte, les sacrements ainsi que les dogmes de Vérité, mais qu’elle refuse nettement de fabriquer des dictats, et de proclamer des décisions, ayant en vue la conduite des fidèles.

Avant toute chose, redemandez encore une fois, redemandez, priez, priez le Père Qu’Il vous envoie l’Esprit-Saint au Nom du Christ.

Mystérieusement, chaque être humain a sa place, son antienne dans l’Écriture Sainte.

Il y a un bavard, le plus bavard des bavards, qui ne peut s’empêcher de parler, de suggérer, de chuchoter, d’annoncer, de définir, qui ne permet et ne se permet aucun repos, qui ne supporte ni tranquillité, ni paix… Il existe un infatigable bavard : le prince de ce monde, le diable.

Si nous ne retrouvons pas là le silence intérieur, à l’image du Père, nos paroles seront fausses. La Vérité ne jaillira d’un être que si ses paroles jaillissent du Silence.

D’abord sortir l’Église du monde. Ensuite, aller vers le monde.

N’ayez pas peur des pluralités de formes. Beaucoup de fleurs différentes se trouvent dans les champs. L’Orthodoxie est riche.

Puisez en elle (l’Orthodoxie) les forces du Saint-Esprit, boire à ses sources inépuisables de miséricorde.

On craint de perdre les valeurs spirituelles au lieu de craindre de les donner.

Cette idée de ramener en définitive l’œuvre du Christ au salut des âmes individuelles. Pour l’Église, le vrai Dieu est venu sur terre en vue de l’œuvre universelle ; son œuvre cosmique et pan-humaine.

L’évêque, élu par tous et confirmé par les hiérarques, est le gardien de l’ordre et l’instrumentateur de l’unité, mais il est également le garant de la liberté et le lieu où concordent toutes les parties et tous les partis de l’Église.

La base de tout l’esprit orthodoxe est l’esprit de canonicité en sa propre existence. Nous sommes canoniques non parce que nous sommes reconnus par tel ou tel patriarcat, mais parce que nous sommes ce que nous sommes.

L’Église c’est l’unité conciliaire de personnes qui ont chacune leur valeur unique, irremplaçable.

Dans la morale dite « chrétienne », la majorité de nos réactions ne sont pas chrétiennes.

Elles sont stoïciennes, moralistes, antiques ou romaines.

Une prostituée qui se sent pécheresse, est plus écoutée de Dieu qu’une dame de patronage. Car celle-ci fait de bonnes œuvres, a de bons sentiments, est intègre, mais elle est morte.

Dès que nous sentons s’éveiller en nous l’irritation ou la malveillance, nous devons combattre, sans chercher à comprendre.

La vocation du monde est d’évoluer, de s’élever de la dissemblance à la ressemblance divine, participant progressivement à la Lumière inaccessible… Le non-divin se convertit vers le Divin, afin que « Dieu soit tout en tous. »

La Divine Liturgie à laquelle les fidèles ne communient pas, est un scandale.

Le Christ est descendu jusqu’au dernier refuge du mal. Il a écrasé Satan, ne laissant pas un seul recoin ténébreux, remplissant tout en tous, le Ciel, la terre et l’enfer, ayant sorti de l’enfer tous ses prisonniers.

Proclamez unanimement la Résurrection universelle qui englobe non seulement la résurrection de notre corps, mais celle aussi de notre culture, de notre civilisation, de l’art, de la nature, des bêtes, des plantes, de tout… Telle est notre tâche essentielle.