Montpellier, 22 janvier 2023 | 2ème dimanche après la Théophanie
Ml 1/11,14 Ro. 12/16,21 Mt. 8/1,11
Saint Vincent de Saragosse, diacre, martyr à Valence (+304), patron des vignerons
Clic sur ce lien pour écouter l’enregistrement audio de l’homélie de Père Bernard Jakobiak, recteur de la paroisse de la Théophanie de Montpellier. Église Catholique Orthodoxe de France.
Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,
Bien-aimés,
Nous sommes invités à vivre plus particulièrement en ces dimanches après la Théophanie, le mystère de la Sainte Trinité et de l’Église qui est à l’image de l’Unité dans la diversité des Personnes en parfaite communion.
A ce sujet, vous avez pu lire dans J.O.I.E, le témoignage de saint Jean de Cronstadt (1829-1908). Il lui a été donné une vision prophétique : il a vu dans le ciel, des étoiles très lumineuses qui tombaient avant de s’éteindre et de disparaître. C’étaient par deux, par trois puis en un nombre de plus en plus grand. Il est resté dans le ciel seulement sept étoiles. Elles ne tombaient pas, ni ne s’éteignaient. A sa demande, son guide – c’était Séraphin de Sarov, le grand saint du 18° siècle, lui a expliqué : « les étoiles qui tombent représentent les Églises qui sombrent dans les hérésies. Sept seulement parviendront à résister jusqu’à la fin des temps, aux multiples rétrécissements de la Vérité révélée. »
Comment faire partie de ces sept Églises ? En gardant l’admirable foi de cet officier romain nous conseille Jésus-Christ, dans son Évangile.
Quelle est la qualité de cette foi ? Elle ne s’appuie pas sur les miracles dont a bénéficié le Peuple élu, ni sur la Loi, ni sur le rituel : ce centurion n’est pas juif. Cette foi est l’évidence au plus intime de la puissance de la Révélation. Pour sauver l’homme, la Parole de Dieu suffit.
A ce sujet, la mise en garde du prophète Malachie est bienvenue : il ne suffit pas d’être croyant, encore faut-il orienter vers Dieu et l’écoute de sa Parole, le meilleur de soi-même. Cette écoute doit garder la première place, sinon la vie de l’esprit se réduit à un tissu d’habitudes dont le fruit est l’ennui, l’à quoi bon, le « on ne sait jamais ».
A l’exemple de ce centurion, laisser résonner et se développer l’image de Dieu en soi, c’est ouvrir son esprit et son cœur à la vie triomphante en dépit des résignations, des héritages et de tout l’arsenal des épreuves.
La foi véritable est l’ouverture à la lumière qui ne s’éteint pas. Elle est l’obéissance qui oriente l’esprit de l’homme vers la vraie liberté.
Et si l’Église invite les baptisés à dire « Je ne suis pas digne que tu entres en moi mais dis une seule parole, et mon âme sera guérie » avant la communion au Corps et au Sang de Jésus-Christ, c’est bien pour communier à la vie éternelle.
Cette prière n’a de sens que dans la foi. Elle est la lumière qui dissipe les ténèbres de toute incrédulité et du moindre doute. Elle est obéissance à la Parole de Jésus quand il affirme : « celui qui mange ma chair et boit mon sang, ne verra pas la mort. » Celui-là est comme le premier martyr Étienne qui, lapidé, dit : « Je vois les cieux ouverts, et le Fils de l’Homme, debout à la droite de Dieu »
Que le Père, le Fils et le Saint-Esprit nous donne le désir et la grâce d’une telle foi.
Père Bernard