Vie de Saint Gilles

SAINT GILLES

7 et 8ème siècle, environ 720

Vie historique et légendaire

1er Septembre

Le saint naquit vers le milieu du 7 ème siècle à Athènes. De noble famille, Aegidius, son nom latin, semble s’être engagé dans la vie angélique, dès l’âge jeune.

A l’image de Saint Antoine Le Grand, il entendit un jour cette parole : (évangile de Saint Luc XIV 26-27)

« Si quelqu’un vient à moi et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et ses sœurs et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix et ne me suit pas, ne peut être mon disciple »

Gilles comme Antoine (au 3ème siècle) fit sienne cette extrême disposition d’un disciple du Christ. Il attendit lui aussi la mort de sa mère et partit alors dans la solitude pour conquérir le royaume des cieux et laisser à Dieu, en retour, de conquérir son cœur.

Comme il arrive souvent aux justes conquérants de la sainteté, l’Esprit-Saint les dévoile auprès de la cité. Saint Gilles fut découvert. On vint solliciter son conseil, sa prière et comme auprès du Christ, les guérisons.

Pour préserver son intimité avec le trois fois Saint, Gilles quitte la Grèce et s’en vint en provence.

A cette époque (7ème siècle) et depuis le quatrième siècle avec Saint Honorat et les moines des iles de Lérins, ce Mont Athos de l’occident, il règnait une tradition et une expérience monastique très fortes dans le sud des Gaules.

Cette brillante cour monastique qui recevait de Dieu, le don et la tâche de promouvoir de nombreux évêques dans les églises locales de tout l’occident chrétien (Saint-Loup à Troyes, Saint Patrick en Irlande, parmi les plus célèbres jusqu’à nos jours), cette source écclésiale qui vivifiait les églises orthodoxes de ce temps, attirait en ces parages, des hommes en quête de la vie en Christ.

Saint-Gilles eût-il connaissance de ce foyer de prière et de grâce ? Nous l’ignorons. La probabilité en est grande. On sait seulement qu’il s’établit en ermite non loin d’Arles, la ville de l’illustre évêque Saint-Césaire +543 (qui donna la règle aux moniales anciennes) et ville impériale de l’époque, après avoir rencontré Saint Veredeme, ermite également, et vécu un temps sur les bords de la rivière, le Gardon, qui coule toujours à Alès dans le Gard.

L’ermite vécut dans la solitude selon son goût, fuyant le monde et son bruit. Une biche devint sa compagne, comme plus tard, un loup avec Saint François et un ours avec Saint Séraphin de Sarov.

Un jour, le roi du pays, VAMBA, roi à Nîmes, chassait. Sa meute força une biche, celle de Saint-Gilles, qui vint se réfugier auprès de lui. Le roi ou l’un de ses chasseurs tira une flèche sur l’animal et ce fut le saint qui fut touché à la main. Le roi n’avait pas vu l’ermite, mais intrigué par le refus des chiens d’approcher  du refuge de la biche, s’en approche et découvre l’homme blessé par sa chasse et, frappé par l’émotion, lui demande pardon.

Cet évènement retentit si bien au cœur du roi et en la ville de Nîmes que l’évêque de Nîmes, ARREGE, vint auprès de l’ermite avec le roi qui donna au Saint, une vallée entière, vallée nommée Flavienna, où l’on bâtit un monastère.

Saint-Gilles fut le premier abbé de cette institution placée, semble-t-il, sous le patronage des saints apôtres Pierre et Paul. Il y naquit au ciel le 1er Septembre 720 ou 21. Comme en décida l’Esprit Saint de Dieu qui cache les uns et révèle les autres, Saint-Gilles fut tant vénéré que son lieu appelé de son propre nom maintenant (Saint-Gilles du Gard) devint l’un des quatre lieux les plus importants de la chrétienté médiévale (après Jérusalem, Rome, Compostelle etc…on ne sait exactement).

Saint-Gilles est invoqué en faveur des enfants, surtout les attardés (on disait demeurés, ou lunatiques et maintenant psychiquement retardés) comme aussi, on le prie contre la frayeur (nocturne surtout) contre le feu, les maladies nerveuses. Il était inscrit au rang des quatorze saints auxiliaires de l’église de Rome.