Dogmes

LES DOGMES

Les dogmes antinomiques proclamés lors des grands conciles œcuméniques pour lutter contre les hérésies ne sont pas des vérités à croire, mais à expérimenter. Fondés sur la Révélation, ils expriment la réalité divino-humaine et guident l’être humain vers la contemplation de Celui qui Se révèle. Ils font l’objet d’une connaissance existentielle, non d’une connaissance abstraite. Dogmes fondamentaux :

1 – Le Christ n’est pas une créature : Il est l’unique engendré du Père

(Concile de Nicée – 325)

Ce premier concile œcuménique fut réuni à propos de l’arianisme, théorie d’Arius, prêtre du patriarcat d’Alexandrie, qui prétendait que le Christ est une créature tirée du néant. Le concile proclame que le Christ est Dieu, l’unique engendré du Père avant tous les siècles.

2 – La Divine Trinité : Trois Personnes divines en Un seul Dieu

(Concile de Constantinople – 381)

Le deuxième concile œcuménique fut réuni à propos d’une autre hérésie qui affirmait que l’Esprit Saint n’était pas de nature divine. Le concile proclame que le Père est la source unique de la Divinité : le Fils est engendré par le Père avant tous les siècles ; l’Esprit Saint procède du Père avant tous les siècles. Ce dogme indique la valeur absolue et irréductible de la multiplicité (trois Personnes divines) et de l’unité (une seule Nature divine).

C’est sur la base de ces définitions dogmatiques que ces deux conciles
ont composé le Symbole de la Foi, dit de Nicée-Constantinople (Credo).

3 – La Vierge Marie est la Mère de Dieu (Theotokos)

(Concile d’Éphèse – 431)

Le troisième concile œcuménique fut réuni à propos du nestorianisme, théorie de Nestorius, patriarche de Constantinople, qui déclarait que « la chair ne peut engendrer que la chair… » et que « Jésus-Christ ne pouvait avoir été engendré par une femme, la créature ne pouvant engendrer le Créateur ». Le concile proclame que le Christ est Dieu et Homme, et que la Vierge est la Mère de Dieu quant à Son humanité. Pour l’Église orthodoxe, la Mère de Dieu est la première personne humaine qui est entrée en union parfaite avec la divinité et réalisa en elle la fin dernière pour laquelle fut créé le monde : la déification. La Vierge Marie est née comme tous les humains, selon la nature entachée par le péché originel. Mais, sa personne s’est gardée consciemment vierge de tout péché. Elle fut délivrée du péché ancestral lorsque l’Esprit Saint descendit sur elle, après son acceptation pour que s’accomplisse en elle le mystère de l’Incarnation. L’Église orthodoxe n’admet pas le dogme de l’Église catholique-romaine de l’Immaculée Conception selon lequel Marie est née sans être entachée par le péché originel. Cet doctrine est contraire à la doctrine de la liberté dans le salut et n’accepte pas l’acte d’obéissance indispensable pour notre rédemption.

4 – Le Christ est Dieu et Homme.
Deux natures divine et humaine en Christ

(Concile de Chalcédoine – 451)

Le quatrième concile œcuménique fut réuni à propos du monophysisme, qui ne reconnaissait pas les deux natures – divine et humaine – en la Personne du Christ. Cette théorie affirmait que la nature humaine est absorbée par la Nature divine dans le Verbe incarné. Le concile proclame que le Christ, de même nature que le Père, engendré par le Père avant tous les siècles, est pleinement Dieu. Né dans le temps, de même nature que Sa Mère, il est pleinement Homme. Bien qu’Il soit Dieu et Homme, Jésus-Christ est une Personne de la Divine Trinité, en laquelle les deux natures – divine incréée et humaine créée- coexistent. D’où en Lui la manifestation de deux volontés et de deux énergies – incréées et créées – sans confusion, ni transformation, ni division, ni séparation entre elles, et qui sont unies en et par la Personne de Jésus-Christ.

5 – Le Christ a deux natures

(Constantinople – 553)

L’œuvre de ce concile est principalement la confirmation du 4e concile quant aux deux natures en Jésus-Christ.

6 – Le Christ a deux volontés et deux énergies

(Concile de Constantinople – 680)

Ce concile fut réuni pour débattre du monophysisme, théorie de plusieurs patriarches de Constantinople et d’Honorius, pape de Rome, qui prétendaient qu’en Christ il n’y avait qu’une volonté et qu’une énergie. Le concile condamne cette hérésie et proclame qu’il y a deux volontés et deux énergies naturelles dans le Christ, indivises, inséparables et sans confusion aucune, deux volontés telles que la volonté humaine suit la volonté divine et lui est subordonnée.

7 – La restauration des icônes

(Concile de Nicée – 787)

Les chrétiens hostiles aux icônes, dont Constantin V, patriarche de Constantinople, sont rassemblés à ce concile où l’hérésie nommée iconoclasme est condamnée. En mémoire de la restauration des icônes, une cérémonie solennelle est célébrée le 11 mars 842, premier dimanche de Carême. Depuis cette date, l’Église orthodoxe commémore, le premier dimanche de Carême – le Triomphe de l’Orthodoxie – la fête des Saintes Images et la victoire remportée sur les hérésies.

L’Église orthodoxe – conciliaire – vit selon la foi exprimée par les conciles.