Restauration canonique

Restauration canonique de l’Église Catholique Orthodoxe de France

Unie à l’Église des premiers siècles et aux Églises orthodoxes d’Orient dans les dogmes salutaires, l’Orthodoxie de l’Occident chrétien est issue du temps de l’Église indivise – avant le schisme du XIe siècle – où Occident et Orient confessaient la même foi, dite de Nicée-Constantinople (cf Dogmes).

L’Église Catholique Orthodoxe de France doit les prémices de sa résurgence à la rencontre de Français qui, ayant retrouvé les sources chrétiennes apostoliques, découvrirent l’orthodoxie, et de Russes orthodoxes émigrés en France qui, désirant faire connaître l’orthodoxie aux Français, découvrirent le patrimoine orthodoxe de l’Occident du premier millénaire.

Louis-Charles Winnaert (1880-1937), prêtre de l’Église romaine, fut conduit, par sa recherche personnelle à la foi chrétienne du premier millénaire. Son seul but fut alors d’être admis avec sa communauté dans l’Église orthodoxe.

Eugraph Kovalevsky (1905-1970), jeune théologien russe émigré en France, et d’autres chercheurs, dont son frère Maxime (1903-1988), travaillaient à l’indépendance et à l’universalité de l’Orthodoxie au sein de la Confrérie Saint-Photius qu’ils avaient fondé (cf. Confrérie Saint-Photius). En poursuivant leurs travaux de recherches historiques et liturgiques, ces jeunes théologiens découvrirent le patrimoine orthodoxe de l’Occident du premier millénaire. Ce fait important les conduisit à penser qu’il devrait être possible de commencer en Occident un double mouvement :

Enrichir l’orthodoxie en lui montrant ses liens avec la partie occidentale du monde chrétien ; enrichir l’Occident chrétien en l’aidant à redécouvrir ses propres sources.

Histoire contemporaine de l’Église Catholique Orthodoxe de France

Étape 1 : avant 1936 (de 1917 à 1936)

Coexistence de 2 mouvements, l’un émanant des milieux orthodoxes ouverts aux questions de l’Occident chrétien, l’autre issu du monde occidental cherchant à sa manière l’orthodoxie, synthétisée dans les deux figures d’Eugraph Kovalevsky et de Louis-Charles Winnaert, avec le rôle principal joué par la confrérie Saint Photius.

Étape 2 : de 1936 à 1958 (22 ans) dans l’obédience du Patriarcat de Moscou

Rencontre de ces deux courants avec le commencement de la réalisation de l’Église Orthodoxe de France sous l’obédience de de l’Église d’Orient avec le fameux décret du futur Patriarche Serge de Moscou en 1936.

La rencontre entre Louis-Charles Winnaert et Eugraph Kovalevsky fut déterminante. Louis-Charles Winnaert, présenté par Eugraph Kovalevsky au patriarcat de Moscou, entra dans l’Église orthodoxe avec sa communauté qui reçut le nom d’Église Orthodoxe Occidentale en 1936. Louis-Charles Winnaert reçut le nom d’Irénée et fut nommé archimandrite.

  • En 1937, à la mort de l’archimandrite Irénée, Eugraph Kovalevsky, au génie prophétique, fut ordonné prêtre pour lui succéder, et l’Église Orthodoxe Occidentale prit le nom d’Église Orthodoxe de France.
  • En 1946, une partie de l’émigration russe remit en question la fondation de cette Église française.
  • En 1956, les clercs et les fidèles de l’Église Catholique Orthodoxe de France refusèrent de se laisser assimiler à la diaspora et pour garder leur identité d’Église française rompirent avec le patriarcat de Moscou.

Étape 3 : de 1958 à 1966 (8 ans) dans l’obédience de l’Église Orthodoxe Russe Hors-Frontières

Clarification de la situation canonique et évolution vers la distinction de cette résurgence de Église orthodoxe d’Occident d’avec l’Église d’Orient à l’intérieur de sa communion, avec le sacre de l’évêque Jean de Saint-Denis (Eugraph Kovalevsky) en 1964 par le saint archevêque Jean de Shangaï et de San Francisco.

  • En 1960, l’archevêque Jean de San Francisco, canonisé en 1994 par l’Église Orthodoxe Russe Hors-Frontières (EORHF), examina le cas de l’œuvre entreprise dans l’Église Orthodoxe de France. et en reconnut le bien fondé. Dans un souci d’exactitude, l’archevêque Jean de San Francisco demanda que l’Église Orthodoxe de France se nomme Église Catholique Orthodoxe de France (ECOF).
  • En 1964, le Père Eugraph Kovalevsky en fut sacré évêque sous le nom de Jean de Saint-Denis.
  • En 1966, à la mort de l’évêque Jean de San Francisco, le synode de l’Église Orthodoxe Russe Hors-Frontières (EORHF) voulut alors incorporer à son synode, l’Église française la réduisant à un de ses diocèses, ce qui amena l’Église Catholique Orthodoxe de France – pour les mêmes raisons qu’en 1953 avec l’Église Orthodoxe de Russie – à rompre avec ce synode.

Étape 4 : de 1966 à 1972 (6 ans) période ouverte

Recherche d’une protection canonique supérieure : la vie continue.

  • En 1970, mort de l’évêque Jean de Saint-Denis (Eugraph Kovalesky, 1905-1970)

Étape 5 : de 1972 à 1993 (21 ans) dans l’obédience de l’Église orthodoxe de Roumanie

Évolution de la vie ecclésiale sous la protection canonique supérieure de l’Église orthodoxe de Roumanie avec le sacre à Paris en 1972 de l’évêque Germain de Saint-Denis.

  • En 1972, l’Église Catholique Orthodoxe de France reconnue autonome, entre sous protection canonique supérieure de l’Église orthodoxe de Roumanie. Et l’archiprêtre Gilles Bertand-Hardy, évêque élu de l’Église Catholique Orthodoxe de France est sacré évêque Germain de Saint-Denis par l’Église orthodoxe de Roumanie.
  • En 1993, l’Église Catholique Orthodoxe de France rompt avec l’Église orthodoxe de Roumanie après 21 ans d’obédience, refusant une nouvelle fois d’être réduite à un diocèse de l’Église protectrice. Depuis 1993, L’Église Catholique Orthodoxe de France requiert une protection canonique supérieure d’une Église orthodoxe autocéphale pour retrouver la plénitude de la communion de l’Église du Christ.

Étape 6 : de 1993 à 2016 (23 ans) période ouverte

Subsistance de la vie de l’Église malgré les contestations externes et internes et le départ de clercs et de paroisses.

Étape 7 : depuis 2016, sans obédience mais avec un synode de 3 évêques

Vivification de l’Église Catholique Orthodoxe de France par l’élargissement de l’épiscopat et constitution de plusieurs diocèses. Depuis 2021, l’Église est constituée des trois diocèses suivants :

L’Église orthodoxe étant conciliaire et non centralisatrice, non dominatrice, l’Église Catholique Orthodoxe de France a appelé à l’étude de son cas les différentes Églises orthodoxes autocéphales qu’elle continue de solliciter avec patience et foi (cf Documents officiels).

Transmission ininterrompue des sacrements depuis les temps apostoliques

Tel un fil d’or, se perpétue la transmission ininterrompue des sacrements depuis les temps apostoliques :

  • Le 11 novembre 1964, l’archiprêtre Eugraph Kovalevsky est sacré évêque, avec le nom et titre de Jean de Saint-Denis par le saint archevêque Jean de Shangaï et de San Francisco (canonisé le 2 juillet 1994 par le synode de l’Église Orthodoxe Russe Hors-Frontières) et par l’évêque roumain Théophile Ionesco. L’Église Catholique Orthodoxe de France dispose alors de son premier évêque. Eugraph Kovalevsky (1905-1970), évêque Jean de Saint-Denis, a été reconnu saint en 2020 par l’Église Catholique Orthodoxe de France à laquelle il a consacré sa vie, depuis son arrivée en France dans les années 1920 et jusqu’à sa naissance au ciel en 1970, 50 années durant, œuvrant sans relâche à la résurgence de l’Église primitive de l’Occident chrétien. L’Église Catholique Orthodoxe de France a aussi reconnu saint l’archimandrite Irénée Winnaert, son autre Père (re)fondateur Église.
  • Le 11 juin 1972 en la cathédrale Saint-Irénée à Paris, le prêtre Gilles Bertrand-Hardy (1930-2023) est à son tour sacré évêque Germain de Saint-Denis par trois hiérarques de l’Église orthodoxe de Roumanie : le métropolite Nicolas (Corneanu) du Banat, le vicaire patriarcal Mgr Antoine de Ploesti et Mgr Théophile, représentant du Patriarcat de Roumanie en Europe Occidentale.
  • Le 31 janvier 2016 en la cathédrale Saint-Irénée à Paris, l’évêque Benoît de Pau est sacré par l’archevêque Germain de Saint-Denis, primat de Église Catholique Orthodoxe de France et par l’évêque Cassien de Marseille, sacré dans l’Église Russe Hors-Frontières.
  • Le 7 février 2021, en la cathédrale Saint-Irénée à Paris, l’évêque Philippe Forestier de la Charité-sur-Loire est sacré par l’archevêque Germain de Saint-Denis et l’évêque Benoit de Pau.