Vie de Saint Loup

VIE DE SAINT-LOUP

archevêque de Sens au 6ème siècle

Le 1er Septembre

Saint-Loup naquit au 6ème siècle aux environs d’Orléans. De familles princières, son père et sa mère se nommaient BETTO et AÏGA. Celle-ci, sa mère, avait deux frères évêques qui furent Saint Austrène, évêque d’Orléans, et Saint Aunaire, évêque d’Auxerre. Elevé dans un tel milieu, Loup acquit, outre le savoir de son époque, le goût de Dieu dans l’office divin et la liturgie.

Renonçant bientôt à la vie mondaine, il distribue ses biens aux pauvres et se retira au Mont Athos de l’occident, l’ile de Lérins, pour y mener la vie monastique.

L’archevêque de Sens, Saint Arthème, étant mort, le roi de Bourgogne et le peuple firent l’élection de son successeur selon la tradition locale, où l’évêque était élu par les fidèles et le clergé réunis, avant d’être accepté et sacré par les évêques.

L’élection désigna Loup, vraisemblablement connu par son origine locale et surtout par son appartenance à cette pépinière de sainteté que constituait en ce temps, le monachisme de Lérins.

Sacré évêque de Sens, Saint Loup se souvint des pauvres. Il les accueillait librement dans son évéché et il s’attacha aussi à aimer ses « ennemis » afin de vérifier son diocèse et sa propre personne par l’accomplissement de ce commandement du Christ qui « conforme à Dieu celui qui s’y adonne ».

La tradition rapporte que le roi de France, Clotaire, se disposant à conquérir la Bourgogne, mit le siège devant Sens, qu’il prit, avant de se rendre maître de toute la contrée.

Saint-Loup pria Saint-Etienne, le premier martyr et diacre, patron de sa cathédrale, pour que la ville ne soit pas soumise au pillage et à la brutalité des conquérants.

La cloche de l’église, sonnant, provoqua étrangement une panique chez les assaillants qui se retirèrent et levèrent le siège.

Clotaire, subjugué, fit transporter la cloche à Paris. Il dut cependant la remettre à Sens car elle avait perdu son harmonie puissante.

Le roi Clotaire, abusé par des » jaloux et des vaniteux », aux jours de la conquête, exila Saint-Loup à Vimeu en Normandie auprès de la ville d’Eu. Et là, le saint continua d’agir en apôtre jusqu’à baptiser le prince païen du lieu, le prince BOSON.

Saint Winebaud, abbé à Troyes au temps de l’exil normand de Saint-Loup, sollicité par l’archidiacre de Sens, effrayé de ce qu’un usurpateur avait pris le siège épiscopal de Saint-Loup, s’en vint plaider auprès du roi, à la cour, la cause du retour du saint dans sa ville de Sens.

Clotaire accepta, apportant même la pénitence, demandant le pardon d’avoir persécuté l’archevêque et recevant de lui, le baiser de la paix, deux fois prosterné à ses pieds. Rentré à Sens, accompagné par Saint Winebaud, Saint-Loup redevint l’ange de la cité, premier à la prière, de nuit, dans les églises qu’il visitait régulièrement.

Familier avec les anges de lumière, il enchaînait les esprits sous-ciel en temps opportun. Clairvoyant, thaumaturge, pasteur fidèle, il lui arriva lors de sa disgrâce, de jeter son anneau dans une rivière en prédisant qu’on le retrouverait lorsque le siège épiscopal lui serait rendu.

On le retrouva en effet, peu de temps avant son retour, près de Melun, dans le ventre d’un poisson (un barbeau).

Cet anneau est d’ailleurs conservé actuellement et se trouve au trésor de la cathédrale.

Saint-Loup naquit au ciel, le premier septembre de l’an 623 dans le village de Brinon qu’il avait offert en don à la cathédrale, ce village lui appartenant par héritage auparavant.

Il fut enterré, selon sa volonté, sous la gouttière de l’église de Sainte-Colombe, son corps exhalant un parfum suave de sainteté.

Humble au décès comme en sa vie, Saint-Loup est l’astre du monde nouveau qui, lentement, se lève à Sens, en Bourgogne et dans l’Orléanais, pour devenir la Jérusalem céleste.

Cent ans après la mort de Saint-Loup, le dimanche 1er Septembre720 naissait au ciel, près d’Arles et de Nîmes, le bienheureux moine abbé, Saint Gilles.