Elle s’appelle paroisse de la Résurrection. Elle était en sommeil au 82, rue de l’Abbé Grégoire à Grenoble. Mgr Germain (+ 7 août 2022) avait coutume d’y célébrer le lundi de Pâques après avoir fêté le Christ ressuscité à Paris, après avoir fait un rapide passage à Lyon chez les Guyot, ces piliers de l’Église qui avaient soutenu l’évêque Jean lorsqu’il avait ouvert une antenne de l’Institut de théologie à Lyon.
Elle s’était déjà endormie une première fois un peu avant l’an 2000 avec la naissance au ciel de ses membres actifs, pierres vivantes de l’Église, le lecteur Jean Colas et la servante du temple Yvonne Roy. Plus trop de fidèles dans la région, mais Mgr Germain, tenace, se déplaçait au moins une fois par an avec quelques fidèles afin de manifester la puissance et la lumière du Ressuscité en cette antique ville chrétienne de Grenoble (Gratianopolis, nommée ainsi en l’honneur de l’empereur Gratien qui en 381 avait érigé la cité en évêché).
Mais depuis bien au moins cinq ans il n’y avait plus eu d’office dans cette chapelle comportant deux fresques de Ludmilla Garrigou dont l’atelier était proche, dans le Vercors. Peut-être aussi que l’Abbé Grégoire (né au ciel à Paris en 1831 et entré au Panthéon lors du bicentenaire de la Révolution française) a souhaité que cette chapelle ne reste pas endormie. Cet évêque constitutionnel de Blois (éphémère député de l’Isère en 1819, d’où la rue qui porte son nom à Grenoble) était tenu en haute estime par Mgr Winnaert du fait qu’il fut un pasteur éminent de l’Église gallicane qu’il avait souhaité restaurer, projet anéanti en raison du concordat signé par Napoléon avec le pape.
Le père Jacques-Marie Brault s’est occupé de retrouver les clefs, d’ouvrir à nouveau les portes avec l’aide de son fils installé dans la ville. Marie-Anne, la sœur du diacre Christophe Dugas de Montpellier, habite la ville. Une famille orthodoxe habite à Gap, à environ une heure et demie. Un contexte favorable – et assurément le souffle de l’Esprit Saint – a poussé nos deux évêques à aller y célébrer une liturgie après leur stage de chant liturgique au Puy-en-Velay.
Le dimanche 25 août 2024, dimanche du Lys des champs, en la fête de saint Louis, roi de France, nous nous sommes donc retrouvés, environ vingt-cinq personnes, pour que ces pierres chantent à nouveau. Heureuse liturgie, suivie des agapes où tous ceux qui étaient présents ont manifesté le désir de participer ou de s’investir pour le renouveau de ce lieu de culte.
Le 8 septembre, Mgr Benoît, évêque de Pau de d’Aquitaine Provence préside la liturgie de la conception de la Mère de Dieu à Toulon. Il évoque Grenoble et propose au père Paul Jacquet et à son épouse Suzanne de prendre part à ce projet en assumant la conduite des liturgies. Sans hésitation, ils disent Amen et l’on convient d’une première date, le 17 novembre 2024, premier dimanche de l’Avent, début d’une nouvelle année liturgique.
Dans les semaines qui suivent, un programme mensuel s’élabore, tenant compte des possibilités des uns et des autres, dans un premier temps jusqu’à la prochaine fête de Pâques :
- Dimanche 15 décembre 2024 : 5e de l’Avent (La voix dans le désert)
- Dimanche 19 janvier 2025 : 1er après la Théophanie (Les noces de Cana)
- Dimanche 23 février : Sexagésime
- Dimanche 23 mars : 3e de Carême (avec la venue possible du père Jacques-Marie Brault)
- Lundi 21 avril : Célébration de la Pâque (Résurrection du Christ)
Certains fidèles prévoient de réactiver l’association cultuelle, de faire une assemblée générale, de nommer vice-président laïc, secrétaire, trésorier, bref de faire à nouveau vivre ce lieu, aussi bien pour l’essentiel – la vie liturgique – que pour l’indispensable accessoire (l’organisation matérielle et la vie juridique).
Christ est ressuscité ! Alléluia !
Évêque Benoît de Pau et d’Aquitaine Provence