Il est de notoriété culturelle et religieuse que la ville de Paris s’inscrit sur les deux axes Nord-Sud et Est-Ouest, l’axe aux événements nationaux Est-Ouest (Nation – Châtelet – Étoile) et l’axe aux événements religieux Nord-Sud (Saint-Denis – Saint-Jacques – Notre-Dame).
L’église bâtiment, au patronage originel de « Saint-Denis » devenu « Saint-Irénée » en 1945, est construite en 1891 en bas de l’axe Nord-Sud. Elle abrite alors l’Église Catholique Gallicane du très célèbre Père Hyacinthe Loison (1827-1912), supérieur des Carmes Déchaussés, prédicateur à Notre-Dame, qui rompit en 1869 avec Rome par motif de conscience pour aller vers un « catholicisme » où toutes les personnes peuvent vivre la vie d’Église autrement qu’autoritaire sous la gouverne d’un Pape.
Ce bâtiment, préparé pour le père Hyacinthe par l’Archevêque d’Utrecht de l’Église Vieille Catholique de Hollande, est rendue aux Vieux-Catholiques après la naissance au ciel (1912) de ce même Père.
Quelques vicissitudes du culte Vieux-Catholique, pratiquement inconnu des Français, permirent de donner l’hospitalité à d’autres personnalités et communautés telles que des Ukrainiens Orthodoxes et, surtout, à Monseigneur Louis-Charles Irénée Winnaert (1880-1937), co-refondateur avec le Père Eugraph Kovalevsky de l’Église Catholique Orthodoxe de France.
En 1946 l’église Saint-Denis des Vieux-Catholiques est louée à l’Église Orthodoxe Occidentale Française et devient « Paroisse Saint-Irénée », le patronyme de Saint-Denis étant alors dévolu à l’Institut Orthodoxe Français de Paris, de théologie et de philosophie créé en 1945 dans le même lieu pour servir d’école académique aux Français de toutes origines en quête de la Tradition originelle du Christianisme, Tradition vivante au sein des Églises Orthodoxes.
La paroisse-cathédrale Saint-Irénée a vécu depuis 1946 sous la gouverne missionnaire et patristique de l’archiprêtre Eugraph Kovalevsky qui sera sacré évêque Jean de Saint-Denis le 11 novembre 1964 par l’Archevêque Jean de Shangaï et de San Francisco, à San Francisco même.
L’Archevêque Jean de Shangaï et de San Francisco fut membre du synode de « l’Église Russe Hors Frontières (EORHF), vint à la paroisse-cathédrale Saint-Irénée pour la première fois en 1957.
Après cette visite, il devint le protecteur de l’Église Orthodoxe de France et il ordonna plusieurs prêtres en ce lieu demandant d’ajouter au nom de l’Église le qualificatif de Catholique afin de lui redonner la plénitude originelle de son sens véritable.
Après la naissance au ciel de l’Archevêque Jean, le 2 juillet 1966 l’Église Catholique Orthodoxe de France bénéficia de la protection canonique supérieure l’Église Orthodoxe de Roumanie (Patriarche Justinien) pendant 21 années (1972-1993). L’évêque Jean de Saint-Denis, dont la cathédrale fut l’église Saint-Irénée, naquit au ciel le 30 janvier 1970. Lui succéda l’évêque Germain sacré par 3 évêques Roumains en juin 1972 ; il reprit le titre d’évêque de Saint-Denis.
La paroisse Saint-Irénée est toujours cathédrale de l’Église Catholique Orthodoxe de France. Elle fut achetée aux Vieux-Catholiques après 1970 grâce à la construction d’un immeuble devant sa façade. La construction en question a financé l’achat et permis d’ajouter des locaux (Institut, bibliothèque, salles de réunions) aux anciennes dispositions devenues vétustes.
La cathédrale Saint-Irénée abrite toujours, outre les liturgies et offices, les événements importants de l’Église Catholique Orthodoxe de France qui cultive l’existence à caractère « primitif », ou « antique », celle du Concile de Jérusalem – Concile des apôtres (Actes xv) – où l’on dit : « l’Esprit-Saint et nous ».