L’offrande agréable à Dieu (2011)

Montpellier le 17 juillet 2011

5° dimanche après la Pentecôte

L’offrande agréable à Dieu

Si 27,30 à 28,7 – 1 P. 3.8,17 – MT. 5.20,24

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,

bien aimés,

 

Aujourd’hui Jésus-Christ nous enseigne que tuer n’est pas le pire : se mettre en colère contre quelqu’un est aussi grave. Cette colère peut conduire au meurtre et si elle ne va pas jusqu’à cette action , elle contient en pensée, l’élimination physique de l’autre. Il n’y a pas que l’action qui soit mauvaise. Une pensée peut avoir la même nocivité. Prendre garde à ce qu’on pense est l’invitation de cet évangile. La garde des pensées est essentielle .

 

Il s’agit ici de la colère dans la rancoeur qui développe la haine. Mais il y a des colères qui sont sans rancoeur. Il ne faut pas confondre douceur et faiblesse. Ainsi la colère de Jésus contre les marchands du temple qu’il chasse sans ménagement est sainte. Elle est colère contre leur oubli de Dieu. De même l’invitation du psaume 4 « Mettez-vous en colère et ne péchez plus » , concerne la colère contre toute vanité afin d’accueillir la paix intérieure, cette grâce.

 

La colère contre les pensées et contre les actions qui rejettent Dieu est l’énergie du combat de l’homme. Par contre la colère contre la personne est comme un meurtre : c’est qu’un homme ne se réduit pas à ses actions. L’image de Dieu demeure chez le voleur, l’assassin, l’escroc… , celui que le monde considère comme un monstre. Ainsi le chrétien ne doit-il pas maudire mais bénir celui qui l’insulte . Que bénit-il alors? l’image de Dieu en un égaré. Le mépris d’un autre , lui, est pire que le meurtre. En effet, il efface l’image de Dieu en un homme ou en des hommes. Traiter quelqu’un de fou est le « comble de l’abomination ».

 

Il ne s’agit pas de la perte du sens de la réalité qui perturbe un homme et lui rend la vie difficile. Dans la suite du meurtre, de la colère, du mépris, ce ne peut être que le péché contre l’Esprit-Saint dont il est dit qu’il ne sera pardonné ni dans ce monde ni dans l’autre. Ce péché consiste à traiter de folie la révélation par l’Esprit-Saint en un homme. Il s’agit d’un anéantissement : l’esprit créé est jugé incapable d’écoute de l’Esprit incréé.

 

L’humanité persécute ainsi les vrais prophètes mais elle se laisse facilement charmer par de beaux parleurs, les gourous de toute époque . Le discernement à ce sujet est à la fois délicat et indispensable. La garde des pensées nécessaire à la vie de l’esprit réanimé en Jésus-Christ et par l’Esprit-Saint, inclut la colère juste contre les pensées que l’homme ne peut pas vaincre sans la grâce de Dieu, de sorte que l’effort personnel consiste à éviter toute complaisance vis-à-vis de ses propres pensées.

 

Nous voilà invités particulièrement aujourd’hui à consciemment assumer cette lutte intérieure. Que le Père et le Fils et le Saint-Esprit nous en donne le désir, la force et la persévérance afin que nous devenions de plus en plus conscients de l’image de Dieu en chacun et que nous demeurions en chemin vers la ressemblance avec Lui qui vit, règne et triomphe aux siècles des siècles.

 

Père Bernard