Les bons et les mauvais fruits (2011)

7° dimanche après la Pentecôte

Les bons et les mauvais fruits

Montpellier le 31 juillet 2011

Si 24.9, 17  – Ro 6.15,23 – Mt. 7. 15, 21

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,

bien aimés,

 

Aujourd’hui Jésus-Christ nous invite à la vigilance afin de ne pas devenir les victimes du charme ténébreux des faux prophètes. Il s’agit de les discerner non d’après leurs discours mais d’après leur accord avec les commandements de Dieu.

 

Or ils sont : « Tu aimeras Dieu de toute ton âme, de toutes tes forces et de tout ton esprit » et « tu aimeras ton prochain comme toi-même », étant entendu que le « prochain » est tout être humain quel qu’il soit. Ce double amour est devenu à nouveau possible en Jésus-Christ. Il a libéré la nature humaine de toute limitation.

 

En Lui et par l’Esprit-Saint, l’homme est appelé à passer du seulement humain au divino-humain. L’esprit de l’homme n’est plus livré à la mort. S’il le désire et s’il l’accepte, il se place en dehors de l’ennui et de la tristesse. Les « bons fruits » du « bon arbre » , du vrai prophète sont la paixintérieure, la joie originelle retrouvée, l’amour vrai. Ils permettent de connaîtrela « vraie liberté ». Dans le monde, « les loups voraces déguisés en agneaux » se révèlent assez vite par les conséquences catastrophiques des promesses qui avaient aveuglé les foules.

 

Il en a été ainsi au siècle dernier, des dictateurs comme Hitler, Staline, Mao, Pol Pot… qui prétendaient créer un homme nouveau à partir d’un messianisme trompeur. Aujourd’hui le danger est plus insidieux. Le faux prophète est la société de consommation : elle est le crime parfait.

 

Se croyant libre, l’homme ignore qu’il est coupé de toute recherche de la Vérité. Alternativement repu et insatisfait, il donne raison à toutes les vanités. Il s’agit de résister à ce « loup vorace ». Le comble serait de consommer les sacrements.

 

Le Corps et le Sang du Christ ainsi chosifiés entrainent un ennui et une tristesse insondables : « la bonne nouvelle » est rétrécie en un tissu d’habitudes. Le repentir seul peut ramener à la richesse intérieure inaltérable et inaliénable dont Saint Syméon le Nouveau Théologien rend grâce quand il témoigne : « en Te possédant moi le pauvre, je suis toujours riche, et riche par-dessus tous les rois ».

 

Il nous invite à considérer toutes les autres richesses comme secondaires. Quelles que soient l’ambiance et les épreuves petites ou grandes, l’homme en Jésus-Christ et par l’Esprit-Saint, est appelé à devenir le vivant dans la paix intérieure, la joie de fond et l’amour sans déclin. Que le Père et le Fils et le Saint-Esprit, seul Dieu nous en donne le goût et la force de persévérer dans le prodigieux destin qu’Il ne se lasse pas de proposer.

 

Père Bernard