Ephpheta

11° dimanche après la Pentecôte. Saint Augustin

Montpellier le 28 août 2011

Is.35. 1, 6a – 1 Co. 1,10a – Mc. 7. 31,37

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,

bien aimés,

 

Aujourd’hui la divine liturgie dit à l’homme: « ouvre-toi » en Jésus-Christ et par l’Esprit-Saint; ouvre les oreilles à la révélation et la bouche afin qu’elle abandonne la tristesse et qu’elle proclame la gloire de la création.

 

Cette invitation à l’ouverture est le refus de la résignation à la condition mortelle. Le but de toute civilisation est d’apprivoiser la mort sur quoi s’arrête toute réalisation car chacun sait que toute œuvre humaine sera barrée par la mort. Dans l’Evangile que nous venons d’entendre, Jésus emmène à part le sourd et bègue, touche ses oreilles, met de sa salive sur sa langue.

 

Ces gestes montrent quel’incarnation de Dieu seule, pouvait permettre à l’homme d’entendre le sens de la création afin de retrouver la juste place de sa parole. C’est que dans l’oubli de Dieu il s’enfermait dans le visible et le sensible alors que son destin originel l’invitait à enlever la création au néant de l’usure et de la mort en l’orientant vers Dieu dans l’amour.

 

S’il est demandé au miraculé de n’en rien dire à personne c’est qu’il a vécu là un début. Le pouvoir de Dieu l’a remis dans la plénitude de la vie, il lui faut refuser de s’enfermer dans une suffisance. Nous sommes l’homme ouvert à la vie sans la mort quand nous sommes conscients de l’importance vitale pour l’esprit, de la divine liturgie.

 

Elle permet d’entendre la révélation au niveau le plus personnel et de se joindre au chœur des anges dont la nourriture est la louange. Le temps liturgique ainsi enracine l’homme à nouveau, dans la vie sans la mort. Il passe autant qu’il lui est possible de la condition mortelle à la condition de vivant. Et tout comme le miraculé, il lui faut éviter l’impatience. La divine liturgie oriente vers un devenir.

 

Elle est une marche ensemble et personnelle vers la déification et la transfiguration surtout si la place juste est désirée. Unepatience à l’image de celle de Jésus-Christ devient possible afin que grandissent la lumière intérieure et le goût de l’unité intérieure. La vigilance est le fruit du feu de l’Esprit-Saint dont chacun peut avoir bénéficié depuis la Pentecôte.

 

Dans ce monde qui veut de plus en plus se passer de Dieu, qu’Il nous accorde la grâce de l’ouverture afin que nous devenions des créatures vivifiées de plus en plus capables de contribuer à allier le visible à l’invisible et le créé à l’incréé, en Lui, Père, Fils et Saint-Esprit.

 

Père Bernard