Quatre temps d’automne

Montpellier le 25 septembre 2011

Saint Firmin de Pampelune, 1° évêque d’Amiens

Quatre-temps d’automne – La veuve de Naïm

Lv. 23.26,32 – Lv. 23. 39,43 – Mi. 7.14,20

Za. 8.14,23 – Ga. 5,25. 6,10 – Lc. 7.11,16

 

 

Toutes les lectures de ce jour nous situent dans la lignée du peuple élu à la différence que nous ne sommes plus dans le temps chronologique de l’attente du Messie et qu’il nous faut entendre la révélation non pas à la lettre mais selon l’esprit comme l’a enseigné Jésus ressuscité aux pèlerins d’Emmaüs. 

 

L’homme nouveau est invité par fidélité à la vie sans la mort, à refuser toute idolâtrie, tout pouvoir sur les autres, toute installation définitive, toute prétention à convertir les autres, car c’est Dieu seul qui convertit, et toute forme de conquête du monde, car c’est de leur propre mouvement que les nations reconnaîtront Jésus Dieu et homme.

 

Dans l’Evangile, Jésus touche le cercueil ouvert et le fils de la veuve se dresse et parle. Ce seul geste l’a ressuscité . C’est que Jésus est Dieu incarné. Il montre que c’est Lui, Dieu fait homme qui libère l’homme de la condition mortelle. Et il le fait gratuitement, par miséricorde, par amour désintéressé, sans aucune idée de rachat. Il ne se demande pas si la veuve et son jeune fils méritent une telle grâce.

 

Cette veuve peut être vue comme la création visible et sensible coupée de Dieu par le péché de l’homme. Son fils est l’humanité livrée à la mort, fruit du péché. Jésus le redresse et il retrouve la parole à l’image du Verbe de Dieu. Il est placé dans la plénitude en devenir. La nature humaine devenue à nouveau vivante par l’Incarnation et la Résurrection de Jésus-Christ, invite chaque fidèle à librement se convertir pour bénéficier de la vie sans la mort par la réponse à l’appel de Dieu.

 

Cette réponse consiste à ne pas se satisfaire des seuls fruits et plaisirs de la terre bien qu’ils soient légitimes.C’est le sens du rite de pénitence des quatre-temps d’automne, saison des fruits et des bénédictions de l’huile et du vin. L’homme ne saurait se contenter de l’humain sans se mutiler car il est destiné à la divino-humanité dont il vit les prémices dans les sacrements.

 

Il lui est demandé de désirer sa juste place et d’orienter son esprit et son coeur afin d’être déifié et de contribuer par les talents et la grâce reçus de Dieu, à la transfiguration du meilleur de lui-même car tel est le sens de la vie jusqu’à la fin des temps. C’est ainsi que ce jour est celui de « l’expiation » : personnes , civilisations, nations ont à réaliser que rien de ce qu’elles ont de meilleur ne suffit et que ce n’est pas par ses propres forces que l’homme est vainqueur.

 

Il le devient en recherchant le Juif dont parle le prophète Zaccharie, et qui est Jésus-Christ. Il lui faut lui ressembler en devenant un dans la diversité des personnes à l’image de la Divine Trinité. Que le Père et le Fils et le Saint-Esprit nous place et nous garde dans le désir et l’amour de la Vérité.

 

Père Bernard