Les deux commandements

 Montpellier le 9 octobre 2011

Saint Denys, premier évêque de Paris, martyr avec ses compagnons Rustique et Eleuthère

Dt. 6. 4,9 – Eph. 4. 1,6 – Mt. 22. 34,46

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,

bien aimés,

 

Aujourd’hui « les deux commandements » sont liés au fait que le Messie annoncé est fils de David et fils de Dieu. « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée » et « Tu aimeras ton prochain comme toi-même » sont « les commandements à quoi sont suspendus toute la Loi et les prophètes ». Ils sont plutôt des invitations pressantes et vitales car chacun sait qu’on ne peut aimer sur commande.

 

Les pharisiens connaissent bien la révélation, ils sont pieux et ils appliquent les règles de la Loi avec zèle pourtant ils ne savent pas répondre à Jésus car il est impossible à l’homme d’envisager que Dieu puisse se faire homme. S’il le fait c’est pour que devienne possible à la nature humaine, d’aimer l’inaccessible, l’invisible, l’incompréhensible, l’immuable qui est Dieu.

 

C’est parce que la nature humaine est alliée à la nature divine en la personne de Jésus-Christ sans confusion ni mutation, que l’intimité avec Dieu peut devenir une invitation pressante. L’Eglise aujourd’hui, donne à contempler le mystère des deux natures en Jésus-Christ et à voir en Lui, le seul maître. Il est la Vérité qui éclaire les Ecritures.

 

Et l’esprit d’autorité joint à l’esprit de non-contradiction qui fondent le monde et la piété du peuple élu sont à remplacer par l’esprit de pénitence, d’humilité et d’écoute du Verbe de Dieu fait homme. Jésus est venu inviter l’homme a changer radicalement de pensée : il ne peut saisir la vérité.

 

Elle est mystère et le mystère demeure. Ainsi Jésus est Fils de Dieu mais il n’est aucunement fils comme un homme l’est sur terre. L’intelligence est dépassée. Les mots sont dépassés. Ils permettent une approche, la contemplation du mystère qui reste un mystère. L’antinomie acceptée permet cette approche et l’Esprit-Saint permet de dire sans chosifier Dieu « Notre Père ».

 

Dieu inaccessible se donne en ses énergies incréées précisera Grégoire de Palamas. De sorte qu’il ne s’agit aucunement de se fondre en Dieu . «  Va vers toi » dit le bien-aimé, Jésus-Christ à la bien-aimée qui est l’Eglise, l’humanité sauvée, la création. Aimer Dieu permet d’aimer le prochain et soi-même.

 

Toutes les forces de l’homme lui permettent de peu à peu se libérer de ses suffisances,de ses sensations,de ses sentiments et de son intelligence, afin de s’ouvrir à la grâce. Aimer Dieu et tout ce qui respire naît de la grâce désirée, accueillie, cultivée. Le chemin est connu. L’Eglise propose les sacrements. La réalisation demande toute une vie afin que chacun devienne la personne transcendante dont le nom sera inscrit dans les cieux.

 

Il est nécessaire de s’engager afin de devenir le sel de sa propre vie. Que l’Esprit-Saint nous garde en cette voie dont les fruits sont la paix, la joie et l’Amour.

 

Père Bernard