Première multiplication des pains

4° dimanche de Carême. Laetare

Jr. 31. 1,7. Ga. 4. 22,31. Jn. 6. 1, 15

Montpellier le 6 mars 2016

Saints THEODORE, CONSTANTIN, CALLISTE et leurs 42 compagnons, martyrs à Bagdad, en 845

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,

bien aimés,

 

Nous fêtons dans la joie, les prémices de l’Eucharistie en cette mi-temps du Carême. Pour qu’il devienne « le printemps de l’âme », il nous faut chasser de notre cœur, « le fils de l’esclave » afin de laisser sa juste place au « fils de la femme libre ».

 

Chasser « le fils de l’esclave », c’est refuser tout ce qui vient de l’oubli de Dieu et  qui prétend combler l’homme.

 

Quant à la femme libre, depuis la victoire de la Croix sur la mort, elle est l’Eglise. . Elle invite à mourir et à ressusciter en Jésus-Christ dès le baptême puis en chaque sacrement et en chaque liturgie. Elle invite à la nourriture et au breuvage de la vie éternelle, Corps et Sang du Fils de l’homme. Il a bien dit : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang ne verra jamais la mort. ».

 

De la dimension seulement humaine barrée par la mort depuis le péché d’Adam, le fidèle entame le chemin sans fin de la divino-humanité, selon son désir et sa foi.

 

Le « fils de la femme libre », l’Eglise, est l’homme ainsi déifié. Il découvre la vie éternelle.

 

Lui laisser sa juste place, est le fruit du repentir et de la contrition. Le cœur brisé ouvre à la grâce de la Résurrection. Il se brise car il réalise que c’est lui, homme qui invente la mort quand il refuse d’écouter Dieu, de lui prêter foi, de L’aimer. Son repentir, l’ouvre à la grâce. La vie devient à nouveau, éternelle. Elle est retrouvée en sa beauté originelle en voie de transfiguration.La rose rouge sur la Croix, en cette liturgie, en est le signe. Elle triomphe.

 

L’Eglise enseigne une lumineuse espérance. Elle en donne les prémices, selon les dons et la foi.

Le corps mourra et l’âme ainsi que l’esprit seront désemparés de ne plus s’appuyer sur sa réalité. Se tournant vers le corps ressuscité de Jésus-Christ, ils s’élèveront de plus en plus en Lui, jusqu’à trouver leur juste place, celle, unique et irremplaçable du « nom inscrit dans les cieux » selon la parole du Seigneur Jésus-Christ à ses disciples. C’est le sens de la seconde vie dans l’attente de la résurrection de la chair, à la fin des temps où commencera, corps, âme et esprit, la plénitude de la personne transendante en son devenir sans fin.

 

Que le Père et le Fils et le Saint-Esprit, Dieu Un nous donne le goût de la dimension divino-humaine, prélude du prodigieux destin de l’homme a jamais vivant.

 

Père Bernard