Quasimodo 2016

1er dimanche après Pâques : Quasimodo

Montpellier le 3 avril 2016

Saints NICÉTAS, abbé en Bithynie et Joseph Hymnographe

1 Jn 5/4-10 Jn 20/ 19-31

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,

bien aimés,

Le message annuel du mercredi-saint 2016 nous est rude : le reniement et le repentir dans les larmes amères de l’Apôtre Pierre (Mtt.26.73,75) seraient le programme de l’année à venir.  Plus que jamais, depuis deux mois, devant Dieu, nous sommes l’Eglise Orthodoxe de France et ce message est davantage pour l’Eglise que pour chacun ou pour une paroisse.

La nation, la France même si elle a tendance à l’oublier, a renié Jésus-Christ, Fils de Dieu, Dieu, et Fils de l’Homme plusieurs fois. Le reconnaître et pleurer amèrement comme Pierre, est une conversion, un renouveau. Nous sommes invités à le vivre et à en témoigner.

On parle de pensée occidentale. Il est le fruit du premier grand reniement, celui dela pensée du moyen-âge, pensée scolastique car elle est refus et ignorance de la nécessaire contemplation du Mystère de la révélation sans la prétention de Le comprendre. « Toi dont le Nom bien aimé est partout répété mais dont exprimer l’être ou connaître la nature, nous est absolument interdit » écrit Syméon le Nouveau Théologien, à Constantinople, au début du 11° siècle. Le premier reniement a continué à braver cet interdit . Et Dieu est devenu une idée de Dieu un savoir puis un ensemble de valeurs culturelles.

A la renaissance, ce sont les cultures antiques, grecque et romaine qui deviennent des modèles. Dieu s’estompe encore davantage. L’Eglise s’est adaptée au Monde. Elle participe au pouvoir. L’Eglise de France s’est organisée. Elle est dite « fille ainée de l’Eglise ». Elle voudra imposer aux consciences des croyances obligatoires, et son autorité.  Elle renie la parole du Christ : « la Vérité vous fera libre » et elle ignore le mystère de la personne créée. Elle ne conçoit plus que des personnages.

Le troisième reniement consiste à se passer consciemment de Dieu. « Ecrasons l’infâme » ! conseille Voltaire. Le siècle passe pour être devenu celui des Lumières. L’homme instaure « la déesse Raison ». Le nouveau pouvoir veut éliminer Dieu. « Français, encore un effort » écrit le marquis de Sade. On tue le Roi . Et la raison d’Etat instaure la terreur. Depuis on fête comme une libération la Révolution ainsi idéalisée.

Thomas aujourd’hui, nous dit l’Evangile passe de l’incrédulité à l’évidence lumineuse de la foi quand il réalise que Dieu donne sa noblesse et sa légitimité au corps et à la matière. Il ne peut plus être pris par des croyances qui nient la résurrection de la chair et la personne,comme la réincarnation ou le nirvanha. 

Que le Père, le Fils et le Saint-Esprit nous donne  le désir et le goût de sa Lumière.

Père Bernard