Assomption

15 août 2016

Ap. 12 . 1,18 – Lc . 1 . 41,55

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,

bien aimés,

 

aujourd’hui, nous sommes invités à contempler le mystère des mystères : l’Assomption de la Vierge Marie, porte du Royaume. « Luisante de la gloire de Dieu, elle monte, alleluia » a chanté l’Eglise.

 

Les paroles humaines ne peuvent pas saisir le mystère. La liturgie permet ensemble, d’en approcher, selon l’ouverture du cœur, la foi et l’humilité de l’esprit.

 

Marie la Vierge « couverte de riches étoffes, appuyée sur son Bien-Aimé, traverse le désert » de la condition mortelle.. Elle est la fiancée de Dieu. Elle est la Mère de Dieu. Et elle devient la Mère de la vie car elle précède l’humanité appelée à la déification.

 

Dans ce mystère de l’accomplissement de l’Alliance promise au peuple élu, elle contribue à donner à chacun des appelés, le désir, le goût et la faculté de devenir le temple de Dieu, l’épouse du Christ et le Corps du Christ : chacun à sa juste place unique et irremplaçable, verra s’inscrire son prénom inconnu, dans les Cieux, comme il est écrit.

 

Aujourd’hui, l’écoute de l’Apocalypse nous ouvre au mystère des temps à partir du temps angélique. L’homme a une certaine expérience du temps angélique dans les instants de plénitude de sa vie . « l’instant, l’éternité ! » s’exclame un poète.

 

Aujourd’hui, l’Eglise nous invite à élargir notre esprit au mystère en ne lisant plus l’Apocalypse comme une prophétie concernant le temps chronologique.

 

Ainsi les nombres 1260 et 42 des chapitres 12 et 13, sont des nombres angéliques.

 

Dans 1260, 1 est le monisme, la croyance en Dieu Un, créateur du Ciel et de la Terre ; 2 est le signe de la dualité, de la lutte pour la vie et de la fécondité ; 6, comparé à 7 qui note la plénitude, est le manque ; et 0 illustre le néant , « la vanité des vanités » dont parle l’Ecclésiaste.

 

Quand il est écrit « et la femme – c’est l’Eglise – avait un lieu préparé par Dieu, dans le désert, afin qu’elle y fut nourrie pendant 1260 jours » , ce nombre n’est pas une durée chronologique à déchiffrer. La phrase nous donne l’image de l’Eglise nourrie par les sacrements jusqu’à la fin des temps.

 

Alors seulement, le manque fera place à la plénitude car la vanité de la créature aura fait place à la grâce de la déification et de la transfiguration des œuvres humaines. . La Terre et le Ciel auront été renouvelés. La créature humaine pourra vivre pleinement l’unité dans la diversité, à la ressemblance de la Divine Trinité.

 

-Dans la suite de l’Apocalypse, au chapitre 13, il est précisé : « Le Dragon, l’ennemi de Dieu, recevra le pouvoir de blasphémer et d’agir pendant 42 mois. » Or 42 est 6 fois 7. L’insistance du manque, le 6 semblera infiniment se répéter avant la plénitude, le 7, qui sera le retour en Gloire de Jésus-Christ, à une date que même le Fils ignore.

 

Marie la toujours Vierge, participe déjà en son esprit et en son corps, du même mystère. Elle précède l’humanité renouvelée en Jésus-Christ et par l’Esprit-Saint. Elle est dite « la Mère de la vie » car elle a permis par son audacieuse obéissance, que triomphe la vie sans plus aucune ombre de peur ou de mort.

 

Dans son Assomption, elle échappe à la corruption de son corps. Et si elle a connu la mort, c’est pour souligner qu’elle n’est pas une déesse mais une femme « bénie entre toutes les femmes », elle qui sait dire d’un saint : « Il est de notre race ! »

 

Marie la Vierge Mère, par son « oui » viril à l’Archange et à l’Esprit-Saint, donne raison à la vie renouvelée. Ainsi peut-elle prier pour l’Eglise et pour chaque fidèle afin qu’ils ne soient pas submergés par leurs épreuves.

 

Son Assomption invite à ne plus oublier de la voir précéder chaque Eglise et chacun , selon la foi, dans la traversée du désert de la condition mortelle.

 

Que le Père et le Fils et le Saint-Esprit, Dieu Un , donne à l’homme le désir d’être revêtu de la Gloire de Dieu, comme elle en est revêtue maintenant et toujours, et aux siècles des siècles.



Père Bernard