La veuve de Naïn

15° dimanche après la Pentecôte Montpellier, le 27 août 2016

1R. 17. 17,23 – Ga. 5,25 à 6,10 – Lc. 7. 11,16

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,

bien aimés,

 

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, bien aimés,

 

nous sommes du cortège qui suit Dieu fait homme, nous prévient l’Apôtre Paul, si, refusant de nous comparer aux autres, nous avons fermé les portes de l’envie car, en Jésus-Christ, l’unité de la nature humaine est retrouvée.

 

Le regard centré sur l’Alliance entre le Créateur et la créature, nous sommes en marche vers le triomphe de la vie dont nous connaissons les prémices dans la liturgie juste. Elle est, en toute conscience, l’accomplissement de la Promesse au peuple élu.

 

Dieu fait homme, le Messie, plein de compassion pour l’humanité en sa tragédie, ne juge pas, mais rend possible le triomphe de la vie.

 

Dans l’Evangile, le cortège qui suit la veuve éplorée, est l’image de cette tragédie. La condition mortelle à quoi se résigne le monde, conduit à ce néant dont l’enterrement du fils unique après le veuvage, est le signe désespérant.

 

Cet évangile témoigne d’un miracle de Jésus. Il est en même temps, la parabole de la précarité de la vie seulement humaine qui fait dire aux Ecritures : « vanité des vanités, tout est vanité. »

 

La veuve représente l’humanité dans son oubli de Dieu.

 

Quand l’humanité veut vivre par ses seules forces, que ce soit par les magies, les sciences, les arts et les pouvoirs sur la matière ou le remplacement de Dieu amoureux appelant la création à L’aimer, par des idoles concrètes ou abstraites, elle s’est réduite à une solitude triste comme un veuvage.

 

Cette humanité comme veuve de Dieu, a donné vie, mais elle sait que cette vie est barrée par la mort, même et surtout si la croyance en un au-delà pousse aux atrocités les plus archaïques faisant du Créateur un monstre : il sacrifierait sa propre création en invitant au massacre des « infidèles » comme le prétendent depuis toujours, les fanatiques. Ce fanatisme humain ressurgit de temps à autre, comme il l’a fait pour les grands massacreurs pourtant athées, du 20° siècle.

 

Dans ce pitoyable héritage, la présence de Dieu fait homme rétablit la vie. Pour la veuve de Naïn, il suffit que Jésus touche le cercueil pour que l’emprise de la mort cesse. Ce geste est celui de l’incarnation : Dieu se fait mortel. Il vient vaincre la mort pour en finir avec tout sacrifice sanglant.

 

Le fils unique en son cercueil, est la vie éphémère que porte l’humanité. Ce fils voué à la mort est vivifié par la Parole incréée. Il lui est donné de parler, de sortir du mutisme du néant.

 

Par Dieu fait homme, la parole créée reprend vie. Adam séduit, l’avait donnée au père du mensonge, satan.

 

Elle revient à l’homme en Jésus-Christ.

 

En Lui, l’homme connaît la louange juste. Il va pouvoir nourrir son esprit de la Parole de Dieu car s’il le désire de tout son cœur de vivant et non plus de brute prétentieuse, il pourra cultiver le silence et l’écoute de Dieu, sans les pervertir dans l’opacité des nuits intérieures d’ignorance et de peur dont il a hérité .

 

Dans l’Eglise, chaque être humain et chaque nation peuvent devenir ce fils unique réveillé de la mort non par ses propres dons ni savoirs, mais par son désir vigilant de la lumière de la foi en Jésus-Christ, chemin de la vie éternelle retrouvée dans le mystère de la personne réveillée par la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion du Saint-Esprit, à qui soit

 

la gloire aux siècles des siècles.

 

Père Bernard