La voix dans le désert 2016

5° dimanche de l’Avent. Montpellier, le 11 décembre 2016

Is. 40. 1,9 – Ph. 4. 4,7 – Jn.1. 19,28

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,

bien aimés,

A la question « Qui es-tu ?, Jean Baptiste répond « Je suis la voix qui crie dans le désert ».

Ce désert est le monde quand il veut se passer de Dieu, quand il L’oublie ou Le méprise ou Le nie ou Le remplace.

Le cri de Jean-Baptiste est un appel à l’humanité pour qu’elle voie ses ténèbres et attende la lumière de la Révélation à partir de son repentir au sujet de ses vanités et de son orgueil.

Pour l’humanité, se repentir c’est reconnaître des ténèbres qu’on prenait pour sa compréhension, son savoir et ses lumières .

Ainsi le Messie que l’on prévoyait précédé du retour d’Élie, est ténèbres humaines ; de même la croyance en « Le prophète » pour la seule raison qu’il n’y avait plus eu de prophètes depuis plusieurs siècles…

Et Jean-Baptiste lui-même qui est « plus qu’un prophète » comme en préviendra Jésus, connaîtra lui-même le doute quand il fera demander à Jésus, de sa prison, « devons-nous en attendre un autre ? », comme s’il avait oublié qu’il L’avait reconnu dès le sein de sa mère.

Les ténèbres de l’intelligence humaine ont un pouvoir sournois de séduction. Elles deviennent facilement les montagnes de l’orgueil et les collines des vanités qu’il convient de reconnaître et d’aplanir pour laisser place à l’horizon inattendu, toujours neuf de la Révélation.

«  Viens dans les ténèbres de mon être en devenir » est la prière de ceux dont le désir est devenu lucide.

L’homme en effet, est appelé à devenir celui « dont le nom est inscrit dans les cieux ».

L’humain ne le comble pas. Sa raison d’être est la divino-humanité. Il en connaît les prémices dans ses instants de plénitude.

Il sera créature transcendante, unique, irremplaçable quand, libéré de tout souci d’avoir, de pouvoir et de jouissance seul, il sera l’être à sa juste place dans la création à l’image et à la ressemblance du Créateur.

Que la Sainte Tri-Unité nous accorde le désir, la grâce et la force de ne pas en rester à quelque installation dans le monde car elle serait un rétrécissement stérile.

Père Bernard