Judicame 2020

5°dimanche de Carême. La prudence légitime de « César » juge bon de nous confiner jusqu’au 19 avril qui est le dimanche de Quasimodo. J’espère que cette assignation à résidence ne pèse pas trop.

Nous allons assumer ce qui est possible par téléphone . Merci à Christophe de mettre ses compétences à ce service . Le téléphone qui est un pur instrument sans plus, va nous permettre une certaine présence ensemble, si vous le voulez bien, selon notre calendrier liturgique . Ce dimanche 29 mars, nous avons proposé les Laudes. Le téléphone ne permet pas le chant ensemble. L’alternance sera celle d’un homme et d’une femme. Il sera nécessaire de s’entendre. Les amen et les répons brefs seuls pourront être audibles ensemble. L’essentiel demeure : comprendre chaque mot. L’effort d’écoute deviendra vital.


5° dimanche de Carême. Le 29 mars. LAUDES. Jr.36. 1,18 He. 9. 11,15 Jn. 8. 46, 59.

Bien aimés, je vous propose une courte homélie :

nous venons d’entendre « Celui qui est de Dieu, écoute les paroles de Dieu. » Le monde écoute-t-il les Paroles de Dieu ? Dans l’épidémie qui s’étend, le monde écoute les experts des services de santé instruits par les sciences.

Or si la Science est humble à sa façon devant le réel, « les sciences » deviennent une idole dont procédent les marchés, les puissances financières, autres idoles en progrès.Le fameux Progrés n’est-il pas l’idole majuscule ? Qu’ ont en commun , les gens qui croient en ces idoles ? Ils ont peur de la mort.

Pour nous, peuple de l’accomplissement Jésus-Christ précise : « Si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort »Le monde, lui, dans une épidémie mondiale, laisse la peur de la mort envahir toute sa pensée.

Le chrétien s’il va mourir, se recueille, prie, et dans son silence, s’oriente vers l’incréé. Il se prépare à naître dans un autre temps et dans un autre espace. Il voit sa vie terrestre comme une préparation à la vie sans la mort, une préface a-t-on dit. Il se souvient qu’il a connu la lumière incréée, l’évidence en son esprit et dans son cœur. Il pressent qu’il s’est préparé à devenir tout à fait vivant en Jésus-Christ. Il est déjà dans la joie et la tranquillité natives, originelles, retrouvées dans l’attente infaillible de l’homme nouveau, de l’homme sauvé en Jésus-Christ

Et il « rend à César ce qui est à César », découvrant la patience pour tous ceux qui sont en cheminseulement, vers la foi qu’ils ignorent encore ou qu’ils refusent.

César préserve l’ordre humain alors que l’Eglise, sel de la Terre et non plus conquérante de la Terre, invite chacun à voir et à entendre autrement son chemin, sa soif d’eau vive et d’absolu, à reconnaître peu à peu et à désirer la dimension divino-humaine qui seule donnerait sens et plénitude à la vie.

«  N’ayez crainte, j’ai vaincu le monde » nous dit Jésus-Christ.

Dans le silence le plus attentif et calme, prions pour que l’épreuve de la pandémie devienne l’occasion d’abandonner les ténèbres des idoles modernes, des envies, des jalousies, des mensonges et des résignations à la condition mortelle.

J’espère que vous contemplez et faites vôtre autant qu’il vous est possible, la prière au Saint-Esprit du « Nouveau Théologien » Syméon. L’Esprit-Saint en ce confinement obligatoire, peut devenir votre hôte, être désiré puis accueilli comme une purfication et une communion.

Je vous invite à lire la vie de Sainte Marie l’Egyptienne, sur Internet ou en un livre des « éditions du Désert »

A chacun et à chacune d’entre vous, le baiser de paix.

Père Bernard