La lumière incréée 2020

quatre-temps de printemps. Montpellier. 8 Mars

Gn. 37.1,36 Ex. 34.29,35 1 R.19. 8,17 Is. 60.19,20 1 Th.4. 1.1,8 Mt. 17. 1,9

Saint Grégoire Palamas . Saintes et saint Perpétue, Félicité et Sature, martyrs

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,
Bien aimés du peuple de l’Accomplissement de la Promesse de Dieu, « les buveurs de liqueurs fortes mettent en chansons le Seigneur » mais réunis ensemble et en ton Nom, Jésus-Christ par la liturgie de nos Pères, nous nous souvenons du visage illuminé de Moïse après 40 jours de montée
dans le feu de Ta Présence pour recevoir de Toi, la Loi .
Nous nous sommes prosternés à l’évocation des 40 jours d’Elie vers la Montagne où il T’a approché non pas dans la violence de Ta Puissance hors de notre portée, mais dans le silence et la caresse d’une brise dont la douceur signe Ton Nom bien aimé.
Nous nous sommes recueillis dans l’écoute de la Révélation transmise par Isaïe le Prophète, nous préparant à boire cette certitude « Le Seigneur sera la lumière intérieure à toute créature », Lumière divine et éternelle
Et l’Apôtre Paul nous a encouragés à rester fidèles à ces vertus originelles, la paix, la joie, l’Amour viables à nouveau, en Jésus-Christ.
Nous avons ensemble reçu l’absolution et nous sommes devenus libres en la foi, de contempler la lumière incréée. Elle va continuer à déifier les fidèles dans l’Eglise et à transfigurer les oeuvres humaines dont « le Soleil de justice » révèle en quoi elles procédent de l’esprit d’intégrité, d’humilité
et de charité , à leur juste place dans la Jérusalemn céleste en devenir.
Le Carême que nous sommes invités à continuer, est aussi aujourd’hui la fête de la lumière incréée et par là même des énergies incréées, de sorte que, dépassant par Dieu et en Dieu, notre état de poussière retournant à la poussière , nous allons de l’animalité à l’humanité puis à la divinohumanité, vertigineux destin de la créature humaine quand elle désire et accepte d’être libérée de toute résignation à la condition mortelle.
L’homme a le devoir de devenir Dieu . S’il n’en croit rien , il tend à réduire sa vie , même la plus opulente, à une tumeur maligne.
En cette année 2020, de progrès technologiques prodigieux, un certain virus qu’on couronne, « corona virus », angoisse le monde , alors qu’il entame une épidémie après beaucoup d’autres qui ont passé et passeront.
A ce sujet, l’Eglise invite chaque jeudi à lire dans Habacuq (III), une prophétie . Elle pourrait calmer les inquiétudes de notre condition mortelle. Et aider à ne pas s’affoler et à refuser d’aller jusqu’à se confiner dans quelque boite supposée hermétique.
« Des fleuves jailliront de terre.
Ils Te verront. Et les hommes souffriront.
En dispersant les eaux du passage
L’abîme fait entendre sa voix, la hauteur de son illusion. »
Bien sûr, comme une parabole, cette prophétie, est fermée à ceux qui croient tout savoir par leur intelligence, leur érudition, leurs sensations, leur « ressenti » et leurs réflexions .
Ce passage a été patiemment contemplé par des ermites , ascètes de haut niveau et gens de prière.
Ils ont entendu que « les fleuves » dont il s’agit sont les épidémies et les invasions qui déciment le monde de temps à autre. « la terre » est l’icône de l’humanité, créature de matière et d’esprit, appelée à la double responsabilité de « roi et de prêtre du visible et du sensible ». Quand cette terre, l’humain, oublie ou refuse ce devoir de responsable de la nature, c’est le chaos, les fissures, la fuite de toutes les énergies ennemies de la création, , créatures spirituelles perverties et jalouses de l’homme , esprit et matière, appelé à devenir dieu en Dieu et par Dieu.
Et si ces « fleuves » jaillissent, c’est qu’ils étaient enfermés. Enfermés par quoi ? sans doute par les vertus des hommes ou par leur magie. Que signifie « Ils Te verront. Et les hommes souffriront. » ?
Les « fleuves », ces énergies en révolte , libérées par l’incrédulité de l’homme au sujet de leur existence, voient Dieu mais où ? eh bien en cet homme incrédule car l’image de Dieu en l’homme ne disparaît jamais, quoi qu’il fasse.
On peut imaginer la furie de ces énergies invisibles quand elles réalisent qu’elles n’ont pas réussi à enlever ce sceau divin dans cet être hybride., l’homme, et comme elles n’ont pas le pouvoir de s’en prendre au Créateur, elles se vengent sur l’humanité qu’elles voudraient détruire.
L’épidémie ou une invasion sont les fruits de cette rancœur des esprits sous Ciel et ces fruits semblent bien être la conséquence du positivisme de l’homme. Il a négligé le fait qu’étant esprit intimement lié à la matière , il a le pouvoir par son intelligence tourné non seulement vers la Terre,
mais aussi vers le Ciel , dans la prière, d’arrêter, d’emprisonner en quelque sorte, d’empêcher de nuire les créatures spirituelles perverties .
La Loi de Moïse a été donnée au peuple élu pour ce travail de roi et de prêtre de la Création.
Pour nous, chrétiens, la Loi est l’Evangile à condition d’avoir vraiment fait sien le temps christique.
« En dispersant les eaux du passage, l’abîme fait entendre sa voix, la hauteur de son illusion »
En l’absence de la vigilance de l’homme, roi et prêtre, les « eaux » qui sont les volontés spirituelles perverses, découvrent leurs limites : elles réalisent qu’elles sont à jamais dans «la chute » qui ne saurait finir, ce qu’elles sembleraient avoir oublié dans leur enfermement . Elles se perçoivent
« abîme » et ne peuvent nier leur illusion : elles désirent mais ne réalisent pas . Dès leur «Non !»
à Dieu, elles sont chute infinie des hauteurs qu’elles auraient aimé s’attribuer.
Mes amis, elles sont nos ennemis impuissants.
Eglise, « nous marcherons sur le lion et sur l’aspic, nous foulerons le fauve et le dragon » si nous savons résister à leurs mensonges , flatteries, craintes , idoles, poisons en restant sur le seul pied de guerre sensée.
Que le lumineux Carême contribue chaque jour à anéantir la vanité qu’ils voudraient nous inculquer dans le but illusoire de nous incorporer à leur hargne et à leur refus absolu de toute vérité.
« Vrai Soleil sans déclin, ô Christ , brillant d’éternelle beauté, dans la gloire de l’Esprit-Saint, viens pour emplir tout notre coeur. … Nous connaitrons dans l’allégresse, la sobre ivresse de l’esprit »
Amen.
Père Bernard