Les deux barques 2020

Montpellier 28 juin

4° d. après la Pentecôte.

Saint Irénée, évêque de Lyon, Père de l’Eglise

Mi.7.18,20 Ro. 8. 18,23 Lc. 5. 1,11


Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, «mes amis», nous dit Jésus-Christ, en l’Église, Dieu, béni soit-Il, nous lave de toute iniquité et de tout péché. En elle, nous connaissons le sens de la création. Elle cessera d’être soumise à la vanité et aux prétentions de tous les mensonges quand nous devenons «rois et prêtres» de la création, selon le prodigieux destin proposé à l’homme dès l’origine,

selon la liberté de chaque jour.

«Tremblez, de colère, mais ne péchez plus.

Méditez dans vos cœurs puis silence.»

Tel est le chemin qu’enseigne le psaume 4 des complies, pour ne pas rechuter.
Le silence intérieur va permettre l’écoute de la Volonté de Dieu, en harmonie avec la vraie liberté de la personne humaine quand elle est à nouveau tournée vers le Tout à fait Autre qu’est Dieu. Il rendra possible d’aimer son prochain comme soi-même. Les fantasmes et les prétentions de toutes les pensées du monde auront disparu.

L’étendue de la mer et la nuit stérile dont parle l’Evangile, sont l’image du monde barré par la mort. Les poissons impossibles à saisir sont eux, l’image des hommes qui refusent Dieu jusqu’à disparaître dans ce néant qu’ils inventent.

Le seul salut est l’Église dont les barques sont l’image. Elles permettent au Verbe de Dieu de se faire entendre, à la juste distance du rivage où les hommes réduits à eux-mêmes, se résigneraient à la condition mortelle. Le « oui » de l’obéissance à l’ordre qui paraît insensé de Jésus «jetez le filet » ouvre à l’impensable victoire de la divino-humanité. Cette obéissance est l’harmonie tant attendue et souvent redoutée entre la Volonté amoureuse du Créateur et la liberté retrouvée de sa créature, sa toute proche, sa bien-aimée.

S’il y a deux barques c’est que le poids de l’inattendu, cette divinité par alliance du créé, a besoin de toutes les créatures humaines de bonne volonté en leur splendide diversité. Elle est suggérée et annoncée par les trois premiers disciples fondateurs, Pierre actif et conquérant, Jacques l’apôtre de la fraternité et Jean «le bien aimé», apôtre de la Vérité reçue dans la vraie liberté.

Il y a deux barques, comme il y a deux natures en la Personne de Jésus, le seul Sauveur, la nature divine et la nature humaine. Parfaitement Dieu et Homme parfait, il ouvre la personne créée à la déification et à la transfiguration par lesquelles la liberté n’est plus une illusion.

Et les trois futurs apôtres posent les fondements de l’unité dans la diversité à l’image de la Divine Trinité. La Tri-Unité se révèle à qui veut bien en accepter l’annonce dans la Révélation du Verbe incréé .

Que le baiser de Paix vienne du fond du cœur purifié sur toute la Terre qui en attend sa libération de

toute corruption.

Que Dieu nous en donne le désir, le goût et la force dans la patience.

Père Bernard