L’économe infidèle 2020

8°dimanche après la Pentecôte.                             Montpellier le 26 juillet.          

Saints Joachim et Anne.    Si.14.1, 14        Ro. 8.12, 17      Lc.16.1, 13


Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,

Bien aimés, fils et filles de Dieu,

cet intendant malhonnête entame une conversion qui gagnerait à être aussi la nôtre. Car «mes pensées ne sont pas vos pensées» nous a prévenus la Révélation. Elle sous-entend que notre justice humaine n’est pas la justice de Dieu.

Si nous nous dispensons de juger cet homme doublement malhonnête, n’est-il pas nécessaire de voir en lui l’homme assez doué pour devenir, c’est son destin glorieux, le «roi et le prêtre» de la création et qui au lieu de cela, en est devenu le profiteur vorace et le pillard, tellement que l’état de la nature l’accuse.

Il ne s’en défend pas. Il n’en rend pas responsables les circonstances ou les autres. Il n’est pas hypocrite.

Par contre, il ignore qu’il a oublié Dieu, qu’il a refusé d’aller à Lui, qu’il en arrive à douter de son existence et qu’il veut se suffire.

Dans l’épreuve inattendue d’un virus quasi invisible s’avérant capable de perturber la toute-puissance qu’il s’attribuait de plus en plus, il ruse afin de passer pour un généreux sauveur aux yeux des aveugles à son image. Il s’agirait de compter encore sur les seules forces humaines alors qu’on fait l’expérience de leurs limites. Il fait semblant de croire encore qu’il va devenir comme un dieu sans Dieu.

Et Jésus nous invite à discerner que sa ruse l’oriente sans qu’il s’en rende compte, vers un changement de son regard sur ce qui existe, sur tout autre et sur lui-même. Il ne se voit plus capable d’un progrès infini qui le rendrait maître de tout.

Jésus l’admire d’avoir entamé ce changement, d’avoir commencé à choisir la vie non plus comme une fabrication de son génie, mais comme un inconnu à pouvoir accueillir de plus en plus, à connaître, cultiver, aimer.

Mes amis et amis en Jésus-Christ Sauveur, et en l’Esprit-Saint , consolateur, source de la vraie science et de la  vraie liberté, nous sommes quelques-uns ou un peu plus, en dehors de toute panique, de tout désespoir et de toute condamnation, à bénéficier du regard juste et de l’écoute juste afin que la grande patience de Dieu devienne aussi la nôtre quels que soient notre parcours et nos hésitations.

Que le désir et le goût de la Tri-Unité nous permettent d’accueillir dans la patience calme et douce, la joie sans cause, la paix sans contrat et l’horizon sans déclin, de l’Amour, don gratuit.

                    Père Bernard