Le lys des champs 2020

14°dimanche après la Pentecôte        –          Montpellier, 6 septembre

Qo 3. 1,15 Ga. 5. 16,25 Mt. 6. 24,34 Saint Cagnoald

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, bien aimés ,

la sagesse décrite dans l’Ecclésiaste est aussi celle des fameuses « lumières» du 18° siècle en Europe . Cette sagesse est celle du monde résigné à la condition mortelle. C’est cette sagesse qui est une folie aux yeux de Dieu . L’homme y est invité à se voir comme un animal sans esprit. Il devrait se contenter des plaisirs du corps, et du psychisme.

L’apôtre Paul rappelle que l’homme assoiffé d’absolu, aspire à une toute autre dimension. En lui, la chair s’oppose à l’esprit. Ils sont en guerre. La chair dont parle l’Ecriture n’est pas seulement le corps opposé à l’âme comme l’enseigne la philosophie grecque antique. « La chair » est le corps et le psychisme. Ils voudraient ensemble suffire. L’homme serait heureux comme un chat ronronnant ou un chien attendri par la nourriture, le confort, les promenades et les jeux. L’empêcheur de jouir en rond serait l’esprit.

L’esprit créé en l’homme, aspire à la seule nourriture qui vaille pour lui : la Révélation, la Parole de Dieu qui lui dit dans le psaume que rien n’efface, « Vous êtes des dieux », ce qui sous-entend, « vous êtes vraiment des dieux mais avec Dieu et en Dieu. »

Rechercher le royaume de Dieu et Sa justice est revenir à la vie sans la mort, en Jésus-Christ ressuscité et par l’Esprit-Saint.

La chair est appelée à ne pas être méprisée. La matière n’est plus seulement poussière depuis que le Verbe de Dieu s’est incarné. En Lui et par Lui, elle trouve sa juste place en la Jérusalem céleste en devenir jusqu’à la fin des temps. Elle ne s’impose pas. Dieu attend que l’humanité en sa vraie liberté retrouvée et reconnue, Le désire.

La chair et l’esprit sont appelés à s’allier et à connaître en leur juste place, la plénitude de la création. Peuple d’accomplissement de la promesse et de l’alliance intime dont les larmes de la componction sont le fruit de douceur, nous sommes invités aux prémices et à la réalisation, victoire du vivant: Adam rappelé, la mort tuée, Eve libérée. Nous devenons en mesure d’entendre le mystère- il demeure un mystère à contempler par la prière dans la vie de l’Eglise, Corps du Christ.

Le royaume à chercher avant tout, remet dans la vraie liberté en harmonie avec la volonté divine.

Orientée avec justesse, « De qui aurais-je peur ? » chante l’humanité sauvée, et en sa juste place dans son chemin neuf, préface pour chacun et ensemble, de la vie à venir dont se précisent les prémices en Son Amour sans condition.

Père Bernard