L’humilité 2020

16°dimanche après la Pentecôte. Montpellier, 20 septembre 2020.

Célébration de la liturgie du samedi des Quatre-Temps – Automne


 Ps. 51   Lv.23.26, 32    Lv.23.39, 43    Mi. 7. 14,20   Za.8.14, 23   Mt.3.13, 21   Sainte Suzanne (+362)


 

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,

Bien aimés,

Tout d’abord, je dois expliquer pourquoi de telles lectures. C’est pour ne pas devenir antisémites. En effet, n’oublions pas que nous devons au peuple juif, au peuple élu, d’être restés fidèle pendant 2000 ans à un ensemble de lois très astreignantes et qui n’étaient pas un caprice de Dieu, mais la Loi pour habituer l’homme à attendre un autre Dieu qu’un tyran. Les tribus, les peuples étaient habitués à prendre pour des dieux des démons qui leur disaient « je suis votre dieu, je suis le plus fort » et il fallait faire éclater des guerres dans l’esprit des hommes afin que le sang soit versé.

Et il a fallu 2000 ans d’efforts humains dans ce peuple élu, pour admettre que l’humilité soit vertu divine.  C’est encore ce qui se passe aujourd’hui, nous sommes plutôt dans un monde agnostique qui veut oublier Dieu et qu’est-ce qu’il fait ? Eh bien il retrouve des idoles, pas les mêmes bien sûr, le marché etc., il retrouve le sens de l’efficacité du mensonge et il se sert des technologies modernes pour  en faciliter le plus possible la diffusion, délation, nouvelles fausses, calomnies etc. L’homme retrouve actuellement les idoles antiques et le peuple élu a mis 2000 ans pour se libérer et devenir capable de donner naissance à une jeune fille pure qui a bénéficié de tous ceux qui ont appliqué cette loi, intelligemment et avec conscience, et qui ont conduit à cette génération dans laquelle il a été permis aux parents de Marie d’exister.

Il est indispensable de ne pas oublier que Dieu est un pédagogue. Dieu n’est pas un tout-puissant qui impose. Il veut que l’homme, petit à petit, librement, aboutisse non pas à la loi du plus fort, mais à ce que nous invite à regarder l’Evangile, l’humilité.

Si Dieu avait été humble au début, on aurait dit, « ce n’est pas un Dieu » et on aurait été vite trouver des tout-puissants, terribles sanguinaires, etc., vieille histoire.

C’est cela que nous sommes invités à faire nôtre, non pas en reprenant les rites qu’on nous décrit, non pas en appliquant la Loi (comme la semaine sous les tentes, non), mais en voyant que nous pouvons saisir l’esprit. Notre Loi se résume : aime Dieu de tout ton cœur, tout ton être, toute ta force, toute ta pensée. Et tu deviens capable d’aimer ton prochain comme toi-même, plus ou moins, mais tu vas quand même dans ce sens.

Et c’est là qu’est la nouveauté de l’Eglise du Christ qui devient le corps du Christ. L’humilité dont il est question invite les contemporains de Jésus à abandonner complètement leur trop d’importance accordée aux personnages dans le monde, à la vanité par oubli de Dieu. Mais pour nous qui sommes le peuple de l’accomplissement de la Promesse. Dieu s’appuie sur la foi d’Abraham, et elle est en train de devenir véritablement celle de l’humanité sauvée des esclavages, chamanes, superstitions, magie, drogues, peurs, ivresses des richesses.

Nous sommes de ceux qui devons résister parce que Dieu a trouvé que les temps étaient révolus, que les hommes étaient mûrs pour qu’Il intervienne non pas en tant que coléreux, justicier, terrible, etc., mais Il vient se donner. Il est incompréhensible, invisible, on ne peut pas l’expliquer mais Il se donne.

Et l’humanité est devenue capable d’accepter Dieu qui se donne, en nous qui avons la foi, qui sommes soutenus par la prière des Saints depuis 2000 ans, myriade de Saints maintenant, et par l’Eglise et ce qu’elle nous donne comme nourriture, le Corps et le Sang du Christ, la lumière véritable de l’Esprit Saint qui se faufile partout, si on veut bien le recevoir.

Tout cela est à méditer aujourd’hui car on est davantage placé pour voir que le danger de L’oublier c’est de revenir à la loi du plus fort. C’est ce que disait Hitler : «  les justes, c’est le mal absolu, des gens qui enlèvent à la race humaine la possibilité d’exister. » Ce qui est complètement faux. Mais il y a cette tendance quand  l’homme se voit seul et puissant dans la nature et dans ses œuvres.

L’humilité est divino-humaine. Elle consiste à se dire : ce n’est pas à moi de trouver ma place. C’est l’écoute de la Parole de Dieu dans mon silence le plus intérieur qui va me permettre de trouver ma place juste.

Il y a une possibilité actuellement de ne pas en rester à la myopie qui tente l’homme lorsqu’il se compare aux autres, voulant ce qu’ils sont, ce qu’ils deviennent. « Je suis libre, j’ai dépassé toute comparaison » s’est écrié un saint parmi tant d’autres. L’exacte humilité personnelle libère. Elle est le fruit de qui a traversé les ténèbres du monde.

Que le Père, le fils et le Saint Esprit nous donne le désir et le goût de Sa Lumière. Amen !

 

                                                                        Père Bernard