La dette remise 2020

Allex, 25 octobre 2020

Dt.15. 1,5 | Eph. 6. 10,17 | Mt.18. 23,35 | Saint Front, évêque de Périgueux

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, bien aimés,

l’Esprit-Saint depuis vingt et une semaines, quelle que soit notre avancée dans le chemin, nous est lumière véritable pour nous ouvrir à cette parabole.

Ce serviteur indigne qui se précipite sur celui qui lui doit une broutille et le fait jeter en prison, alors qu’il vient lui-même, d’être libéré et lavé d’une dette incommensurable et impossible à rembourser, même en plusieurs vies, est la race humaine.

Elle s’effraie elle-même d’avoir détérioré jusqu’au climat de la Planète, d’avoir détruit l’harmonie de la nature créée, et d’avoir étouffé l’espérance d’un avenir, jusqu’à refuser de mettre au monde des enfants.

Cette race humaine dont nous sommes tous, si elle veut éviter le pire, et sa condamnation, est invitée à retrouver Dieu et à se convertir pour revenir à Lui, jusqu’à bénéficier de sa grande miséricorde et de son Amour parfaitement gratuit, comme tous les saints d’hier, d’aujourd’hui et de demain, jusqu’à la consommation des temps.

Ils auront permis l’harmonie entre la Volonté incréée et la liberté de la créature divino-humaine après la traversée de tous ses manques, de toutes les nuits et des déserts.

Et si nous chantons le dimanche, le huitième jour, « l’enfer est capturé, Adam rappelé, la malédiction anéantie, Eve libérée, la mort tuée et notre race vivifiée », c’est bien que la victoire en Jésus-Christ est acquise. Le temps nous est donné pour la rejoindre, source vivifiante par l’Esprit-Saint.

Que nous enseigne le serviteur indigne ? Qu’il ne sert à rien d’avoir été racheté si l’illumination par la lumière divine, ne convertit pas à un regard juste, à l’écoute patiente et à la parole humaine libérée des vanités et des mensonges destructeurs.

« Ne te détourne pas d’un seul d’entre les êtres, n’en repousse pas un seul » conseille une prière à l’Esprit-Saint, du 10e siècle. Telle est une des expressions de la Ressemblance à quoi nous sommes invités, nous qui par la pérennité du baptême, des sacrements et de l’Eglise, reconnaissons que nous portons en nous, l’Image de Dieu.

Un saint plus près de nous, s’exclame dans la joie originelle retrouvée : « Me voilà libre ! J’ai abandonné toute comparaison ! »  Essayez, vous vérifierez.

« Fils des hommes, jusques à quand, aurez-vous le cœur endurci, jusques à quand aimerez-vous la vanité et cultiverez-vous le mensonge » enseigne le psaume des complies.

Prier dans cette lucidité, c’est offrir en sacrifice son ego, pour commencer à cultiver la joie, la paix et l’Amour originels.

Que la très chère Tri-Unité nous en donne le goût, le désir et la douceur.

Père Bernard