La foi 2020

20e dimanche après la Pentecôte. Montpellier, 18 octobre 2020.

Saints Vincent, Sabine et Christète | Sg.16. 10,13 | Ephésiens. 5. 15,21 | Jn. 4. 46, 54

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,

Bien aimés,

En ce dimanche, Notre Seigneur Jésus-Christ nous invite à ne pas nous contenter de croire en son pouvoir de guérisseur, mais à Le connaître, Le recevoir et Le contempler en toute conscience, à la lumière de la Foi. Il est en effet agacé par la foule des croyants qui, guéris, retourneront à leurs habitudes ténébreuses.

Le livre de la Sagesse nous rappelle que c’est de Lui qu’il est révélé : « Il fait descendre au séjour des morts et en fait remonter ».

Il est Dieu, Verbe de Dieu fait homme, Créateur et Raison d’être de tout ce qui existe et par Sa Volonté qui est l’unique volonté de la Divine Trinité, Il aurait pu éradiquer toutes les maladies.

L’essentiel nous enseigne l’apôtre Paul est d’être sensible à ce qu’il veut de l’homme. C’est dans ce sens qu’Il a demandé à ses disciples « Qui dites-vous que Je suis ?» Souvenez-vous : seul l’apôtre Pierre a eu la bonne réponse : « Tu es le Fils du Dieu vivant. »Il était le seul à avoir la foi et il lui a été demandé de ne pas en parler avant la mort-Résurrection, ce qu’il n’a pas compris.

La foi seule permet la connaissance de la justesse, de la place juste. Une croyance n’est pas la foi. « J’ai perdu la foi » disent certains. Ils n’avaient que des croyances. Elles sont obscures, fragiles, ignorant le prodigieux destin que propose Dieu à l’homme. Et dans cette ignorance, la soif d’absolu en l’âme peut l’égarer, la livrer à des vanités et à l’emprise de mensonges flatteurs, sous prétexte par exemple, « de rendre service » à L’Eglise.

Quand Dieu se donne à voir en Jésus- Christ, Il bouleverse les ténèbres de toutes les résignations, de toutes les suffisances et de toutes les prétentions. « Rien ne m’est dû » pouvait déclarer simplement notre saint évêque, Jean de Saint Denis.

La foi rend tout à fait superficielles les réussites mondaines.

Une guérison miraculeuse si elle est reçue dans le silence intérieur, est une illumination ineffable.

Elle est la lumière incréée qui se donne mais n’impose rien. Elle est ouverture, vraie liberté. A partir du « oui » le plus personnel, elle est découverte du chemin d’harmonie alors ouvert entre la volonté divine et des volontés humaines, illuminées pourrait-on dire, mais sans délire, sans vision, sans non plus un savoir intempestif ni une soif de pouvoir sur des consciences.

Telle est la foi. Elle est évidence. Le plus souvent, elle a été un choc. Elle a tout changé : le regard, l’écoute, le sens de la vie et de la création toute entière.

La foi est conversion. Elle ne cherche plus les causes. Elle ne compare plus. Elle désire grandir. -c’est cela « devenir comme un enfant afin d’entrer dans le Royaume », comme le conseille Jésus dans son Evangile.

Mes amis, dans quelques jours, en communion avec tous les saints, en cette lumineuse Toussaint, la foi ouverte à Dieu qui frappe à la porte de notre cœur purifié, nous allons entendre ce qu’est la vie intérieure, à la lumière des Béatitudes.

Amen.

Père Bernard