Montpellier, 21 mars 2021.
Oculi
Ba 2.11,18 Eph. 5.1,9 Lc. 11. 14,28
Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,
Bien aimés, aujourd’hui nous sommes invités à entendre une parole étonnante aussi mal comprise que possible par « le peuple élu » écoutant Jésus dans le temple. Cette parole permet d’approcher du mystère et de le contempler. Elle est
« Celui qui garde ma parole
ne verra jamais la mort »
à quoi les savants et les prêtres du temple répliquent : « Abraham est mort », ce en quoi ils se trompent tout à fait puisque Jésus précise et prouve si on veut bien le croire, qu’Abraham est vivant.
Il a en effet, « tressailli de joie à la pensée de voir mon jour : il l’a vu et il a été rempli de joie. »
Abraham a donc traversé la mort comme le peuple élu a traversé la Mer Rouge. Il a attendu le jour de l’incarnation du Verbe puis vu la naissance du Christ, Dieu fait homme, et il a perçu la réalisation de la promesse à laquelle il a été fidèle toute sa vie.
C’est le « oui » à la promesse qui « lui a été comptée comme justice ». Ce « oui » l’a placé dans la lumière de la foi qui est la lumière divine, la lumière incréée.
Ainsi Abraham n’en est-il pas resté aux ténèbres dans lesquels la mort enferme les hommes. Il n’a pas vu la mort. Il a échappé à cette prison ténébreuse gardée par le « père du mensonge » qu’est Satan.
Et Jésus traite les scribes et les notables du temple de menteurs parce qu’ils se prétendent « issus de Dieu » alors qu’ils ne reconnaissent pas que sa Parole est vérité. Ils prouvent ainsi qu’ils restent dans les ténèbres en dépit de la révélation. Ils ont perverti la Loi et propagent le mensonge qu’ils en ont fait.
Jésus qui est la Vérité leur annonce l’impensable : Il est Dieu.
C’est pour eux un blasphème impardonnable qui mérite la lapidation. Ce jour-là, Il leur échappe « car son heure n’est pas encore venue ».
Bien aimés, si nous gardons la Vérité, la foi en Jésus-Christ Dieu et homme, et Personne de la Sainte Trinité, nous traverserons la mort et demeurerons vivants dans la lumière, comme Abraham, comme Elie, Moïse et tous les saints. Ils n’ont pas été prisonniers des ténèbres dont la mort est le fruit.
Nous voilà spécialement appelés aujourd’hui à cultiver la lumière incréée qui est en nous, à ne pas la laisser se pervertir mais à l’entretenir comme on entretient un feu dans les ténèbres.
Ce travail permettra de vivre l’entrée de Jésus à Jérusalem puis la semaine sainte avant la nuit de la Résurrection car si Jésus a vaincu la mort, il a sauvé la nature humaine mais à sa suite, chaque appelé est invité personnellement à traverser la mort pour entrer dans la lumière de la Résurrection.
Que le Père et le Fils et le Saint-Esprit nous en donne le désir, le goût et la force. Amen
Père Bernard