Homélie : Pâques 2021

Montpellier, 04 avril 2021

Résurrection de Notre Seigneur Jésus-Christ

Temps pascal du 04 avril au 09 mai 2021

Mc. 16. 1, 7     Jn. 20. 10,31    Jn. 10 ;11,16      Jn. 16. 16,22    Jn. 16. 5,15    Jn. 16. 23,30

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, bien aimés du Christ,

Nous avons chanté et nous avons entendu dès le début de ce temps pascal :

« Je suis ressuscité, ô Christ ! »

Cette affirmation concerne chacune et chacun. Accueillons-la de tout notre être, en sa lumière. Il est bon de la laisser résonner, mûrir et s’épanouir en la joie que nul ni rien ne peut éteindre.

Elle éclaire alors la phrase qui fonde le Mystère de la Communion : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang, ne verra pas la mort. ».

Répétons-nous en toute confiance cette Vérité. Elle nous fait libres.

Aujourd’hui, si nous le voulons, la liturgie pascale nous permet de passer nos ténèbres. La lumière incréée, la foi, devient notre hôte bien aimé. Elle renouvelle notre baptême.

« Adam est rappelé ». La gloire est à notre portée. Il importe de s’en souvenir. « Eve est libérée ». Et pour ceux qui l’entendent : « la mort est tuée. »

Souvenez-vous : « Nous avons revêtu le Christ ». N’allons pas l’effacer. Nous avons à tourner notre intelligence vers le renouvellement du sacrement fondamental, notre baptême : nous avons en lui, vécu la mort-résurrection. Et suivre le Christ comme Il y invite, est là : continuer à désirer et à vivre tout sacrement. Aujourd’hui, Il est ressuscité ! « Vous tous qui avez été baptisés en Christ, « vous avez revêtu le Christ » et ce vêtement de purification ne vous sera pas enlevé.

Il est mort pour nous racheter au père du mensonge, pour nous en libérer.

Ils ont été longs à l’admettre qu’Il soit vraiment ressuscité, ses disciples. Et nous en sommes !

Il les avait pourtant prévenus : « Fils de l’homme » à Gethsémani, Il l’a dit : « J’ai reçu du Père de donner ma vie, afin de la reprendre » … après avoir racheté la race humaine et l’avoir rendue à la vie éternelle. Mais sans obliger personne.

C’est simple, comme un coucher de soleil dont l’aurore à venir n’aura pas de fin.

L’avez-vous entendu comme je l’ai entendu ? « Nous célébrons la mort de la mort, la destruction de l’enfer. » – c’est dans le cantique de saint Jean Damascène, chanté aux « laudes »

Dieu s’est fait homme pour que l’homme ne se résigne pas à l’humanisme où les plus lumineux concepts peuvent devenir la porte d’une idolâtrie comme en a prévenu Grégoire de Naziance qui a précisé : seul l’enthousiasme, c’est dire la lumière incréée, la foi, ouvre à la joie.

Dieu fait homme, Jésus-Christ, s’est librement laissé réduire au corps mort pour rentrer dans l’enfer comme tout cadavre dont c’était la prison jusqu’à la fin des temps.

Et là au bout de son obéissance parfaite, Il a recouvré sa toute puissante et aimante divinité. Ainsi, par sa seule Présence, Il a fait s’écrouler l’enfer.

Il est donc bien détruit, cet enfer, mais chaque individu, s’il se réduit à son ego, a tendance à le reconstruire pour lui-même. Le danger demeure, et aussi, la liberté de la personne humaine.  « A ceux qui sont dans les tombeaux, Il a donné la vie », sauf s’ils n’en veulent pas.

Mes amis, chaque Église est appelée à tenir jusqu’au bout, nous enseigne « l’Apocalypse ».

Sources d’eau vive, n’allons pas nous bâtir des citernes d’eau sans lumière, à l’image des ténèbres du monde.

Mes amis, nous allons vers le feu du Saint-Esprit dont il est dit : « Viens, Toi, qui ne Te détournes pas d’un seul d’entre les êtres, qui n’en repousses pas un seul. » Qu’Il vienne et nous aide à Lui ressembler.

Christ est ressuscité !  La vie triomphe et l’apôtre Jacques précise :

« Il s’agit dans la douceur, d’entendre la Parole de Dieu qui est en nous. ».

Et si c’était aussi l’invitation de notre épreuve planétaire, cette insistante pandémie ?

Que Dieu nous garde à Son écoute.

Père Bernard