Homélie : Le pouvoir du pardon 2021

Montpellier, 12 septembre 2021.

18° dimanche après la Pentecôte

Si. 3.17, 27         Eph. 3.13, 21            Lc. 14. 1, 11.

Saint Émilien

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,

Bien aimés,

nous sommes invités à l’humilité alors que « vous êtes des dieux » enseigne le psaume que rien n’efface.

C’est dire que sans l’humilité, nous perdons notre glorieuse destinée de créature humaine appelée à la divino-humanité.

Il est donc nécessaire de refuser en toute conscience, ce qui est contraire à cette humilité, la vanité et l’orgueil. L’une et l’autre et cette autosatisfaction qui peut passer pour légitime aux yeux du monde enfermé dans sa suffisance, conduisent à préférer les ténèbres à la lumière véritable, capable d’ouvrir les yeux, les oreilles et l’esprit à la vie éternelle et au Royaume de Dieu quand il est là.

Ainsi dans l’Évangile que nous venons d’entendre, des initiés par la Loi de Moïse et les prophètes, se montrent incapables d’entendre et d’accepter la Révélation dont ils auraient pu bénéficier.

Ils ne veulent pas admettre l’évidence : faire du bien le jour du sabbat ne saurait être interdit par Dieu.

L’orgueilleux au lieu de s’ouvrir à la Vérité quand il est dépassé, enracine en son cœur, nous est-il prévenu, l’arbre du mal. C’est ainsi qu’il pervertit la Vérité qu’il était appelé à recevoir et accomplir.

Il ne s’agit plus de l’arbre du Bien et du mal car l’, quand il s’incruste, rend aveugle et sourd au Bien.

L’orgueilleux s’est livré au « père du mensonge ». Il en est inspiré et prisonnier. S’il ne s’en repent amèrement, il ne voit plus que l’essentiel n’est ni l’action, ni le rang, ni l’œuvre mais le fait que le nom de l’homme tend à s’inscrire dans les cieux.

Sinon il risque fort qu’il lui soit dit au jour du jugement par le Christ, « Je ne te connais pas, artisan d’iniquité ».

Mes amis, ce danger nous concerne. Et quand l’Église nous invite à nous approcher « avec crainte » du Mystère, c’est sans doute de cette crainte qu’il s’agit.

Au lieu de trembler, ne craignons pas l’humilité. Ne la confondons pas avec la fausse humilité qui peut faire dire « je ne vaux rien, je ne suis rien ». « Il t’a fait de peu inférieur à Dieu » rectifierait Jésus-Christ, Fils de Dieu, Fils de l’homme dont la kénose invite chaque fidèle à Le suivre en découvrant sa propre abnégation.

 Elle permet de lire avec justesse, l’Évangile quand il y est constaté en ce qui concerne « le Royaume », « quiconque s’élève sera abaissé et quiconque s’abaisse sera élevé. »  C’est que s’abaisser est avoir découvert, en son début du moins, le sens de la vie humaine : créée à l’image de Dieu, elle est appelée à vivre la Ressemblance.

Au Père, Fils, Saint Esprit qui se donne, soit la Gloire.

Père Bernard