Homélie : L’offrande agréable à Dieu (5e dimanche après Pentecôte 2022)

Montpellier, 10 juillet 2022.

5ème dimanche après la Pentecôte

Si 27.30,28.7               1 P 3.8,17            Mt 5.20,24

Sainte Félicitée, martyre à Rome avec ses sept fils : Janvier, Félix, Philippe, Silvain, Alexandre, Vital et Martial (+165)

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,

Bien aimés,

Nous sommes le peuple de l’Accomplissement : l’offrande qui ne serait pas agréable à Dieu, est celle des sacrifices sanglants des croyances archaïques dont les guerres hélas, sont des mascarades tragiques.
L’accomplissement en ce cinquième dimanche après la Pentecôte, invite à la pleine conscience des temps accomplis du baptême, triple immersion qui demeure la mort au péché une fois pour toutes dont il nous est demandé de ne pas oublier la réalité.

Nous avons « revêtu le Christ » et avec Lui nous connaissons les prémices de la
Résurrection. Libérés du rétrécissement en la condition mortelle, nous pouvons aller vers le mystère des mystères qu’est la sainte eucharistie, ouvrant autant qu’il est possible, chacun à la part de déification qu’il peut vivre en chaque liturgie, le destin originel prodigieux de la sobre ivresse de la race humaine retrouvant le chemin de la plénitude.

Il est Dieu fait homme, Jésus Christ. Il a vaincu la mort par sa mort. Homme parfait, parfaitement Dieu, il rachète la race humaine et l’invite à retrouver son destin originel : sa déification en son alliance parfaite et librement choisie, sans mutation, dans la transfiguration de ses œuvres bonnes et le juste repentir de ses erreurs dont le psaume constate « jusques à quand, fils des hommes, aurez-vous le cœur endurci, aimerez-vous la vanité et cultiverez-vous le mensonge ? »

La collecte de ce 5° dimanche précise : « Envoie-nous, Seigneur, Ta grâce, afin que nos cœurs s’emplissent d’amour fraternel, de compassion et d’humilité, dans les temps accomplis de Ton peuple, et que nous devenions capables de rendre le bien pour le mal et la bénédiction pour l’injure afin que la charité triomphe de toute discorde. »

Cette conversion du cœur permet à chacun, en personne et en toute nation baptisée, de vraiment répondre à l’invitation de ce dimanche qui est d’assumer pleinement cette « offrande agréable à Dieu » en reconnaissant que la race humaine est une, que chaque créature humaine est à l’image de Dieu et que dans cette fraternité indéniable de fils et filles de Dieu, tous sont appelés à la ressemblance avec Dieu dont il est dit :  « Toi qui ne Te détournes pas d’un seul d’entre les êtres, qui n’en repousses pas un seul. »

C’est dans cet esprit que l’offrande du pain et du vin de la Terre est reçue et que sur chaque autel des Églises, par la puissance infinie du Saint-Esprit, cette offrande juste devienne la nourriture et le breuvage dont il est dit : « Celui qui mange ma chair et boit mon sang, ne verra pas la mort ».  Il l’aura passée, comme le peuple élu a traversé la Mer Rouge.

Amen.

Père Bernard