Le Banquet eucharistique, 2e dimanche après Pentecôte 2023. Homélie du Père Paul Jacquet

Montpellier, 11 juin 2023 | 2e dimanche après Pentecôte : Le Banquet eucharistique

Is 25/6-12 1 Jn 3/13-18 Lc 14/16, 24

Saint Barnabé, compagnon de saint Paul, martyr († 1er siècle)

Clic sur ce lien pour écouter l’enregistrement audio de l’homélie du Père Paul Jacquet (Toulon), Église Catholique Orthodoxe de France.

Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit,

Un homme donne un grand souper et invite beaucoup de gens. Le terme gens, indique des personnes de statut inférieur. Un serviteur va s’enquérir du « à table » : venez, maintenant c’est prêt. Ce qui laisse penser au début d’une action, d’un fait.

Le maintenant revêt une importance, il inclut un terme, il n’y aura pas d’apéro. Les convives doivent avoir pris les précautions avant de venir. Ils doivent se présenter avec une certaine pureté. Rappelons qu’il s’agit d’un banquet, pas d’un repas, d’un festin.

Un banquet a son utilité pour célébrer, ou mieux, sceller un événement, un état différent, une traçabilité pour un futur. Et c’est un banquer du souper, repas du soir, à la fin d’un cycle, où tout est en potentialité de passer à autre chose. La lumière du nouveau jour. D’ailleurs ce soir nous ferons l’office des Complies – moment de la journée où tout est accompli – office du début de la nuit, des ténèbres jusqu’à la renaissance du jour. La renaissance du jour de la lumière, action qui fait naître le mot – Amen : Ra, le dieu soleil se lève tous les jours, c’est la vérité incontestable. Revenons à nos brebis : l’un a acheté un champ, il doit le voir, l’essayer: l’autre a acheté des bœufs, il doit les essayer: le troisième a pris épouse et il ne peut venir, à croire que lui aussi, il doit l’essayer !

En fin de compte, ils ne sont pas prêts. Trop de contraintes profanes, trop de scories et surtout un manque de Foi, et ils s’en excusent, les trois disent « on s’excuse » pour se disculper, pour faire glisser une action, un fait. Le maître de maison se met en colère. Le terme maison vient de mansio – en latin, qui signifie « demeure de séjour », où l’on est au jour. Pour la nuit, il y a le toit qui
protège. Les complies sont la charpente du toit. Va promptement, convie toutes les personnes que tu trouveras, et les trouver partout, j’accepte tout le monde, les moins nantis, les plus démunis. Et encore il va rester de la place et il en restera toujours.

Il va même jusqu’à dire forcer les gens pour que la maison soit remplie. J’accepte tout le monde. C’est exactement ce que dit le prêtre à l’autel – prenez et buvez en
tous. Là on découvre que le Banquet est eucharistique. Aucun de ceux qui avaient été invités ne goûtera au souper. Ils n’ont pas cru.

C’était eux, les plus démunis.

Il y a une certaine violence dans cet Évangile, certes. Mais rappelons que Jésus-Christ disait : je vomis les tièdes. Il n’y a pas que de la gratuité dans la chrétienté : aide-toi et… !

Dans la chrétienté, on te fournit la carte pour chemin, le véhicule pour le parcourir ; mais le carburant est toujours à ta charge, c’est le reste dû, le reste à charge.

Amen.

Père Paul, recteur de la paroisse de Toulon