Le Banquet eschatologique, 19e dimanche après Pentecôte 2023. Homélie de Père Bernard Jakobiak

Montpellier, 8 octobre 2023 | 19e dimanche après Pentecôte

 Za. 1. 1,5          Eph. 4.17, 28           Mt.22. 1, 14

Saint Serge de Radonège (+1392 )

https://youtu.be/9WYV229H3FM

Au Nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,

Bien aimés,

La race humaine a refusé les invitations à ce banquet eschatologique. Elle a préféré en rester aux nécessités de sa condition mortelle, fruits de sa désobéissance au Créateur en Adam et Eve.

C’est à la créature humaine, que le Psaume 4 dit : « Jusques à quand, fils des hommes, aurez-vous le cœur endurci, aimerez-vous la vanité et cultiverez-vous le mensonge. »

Nous, chrétiens, répondons à l’invitation dominicale qui fait du dimanche, « le huitième jour ». En cette fin d’année liturgique, nous avons bénéficié de «  Dieu fait homme pour que l’homme devienne dieu, par Dieu et en Dieu », de ses enseignements, de sa présence sur Terre, de ses miracles, de sa création de l’Église, de ses souffrances, de sa mise à mort sur la Croix, de sa Résurrection, de son Ascension, de son envoi de l’Esprit-Saint parmi les hommes et de tous les saints…

Nous sommes invités à choisir d’entendre dans la plus grande pureté de notre écoute, le sens de la création de la nature et de la race humaine qui est une en sa diversité, à l’image de la divine Tri-Unité.

Dieu est plénitude, sans aucune nécessité, Il crée… la race humaine, la liberté glorieuse des enfants de Dieu que va préciser l’immolatio, afin que « les cieux et la Terre qui attendent avec gémissement, l’accomplissement du destin de l’Univers » soient comblés… Cet accomplissement sera « les noces éternelles de Dieu avec l’humanité. »

C’est en cela que le couple homme-femme est vu comme l’icône des relations entre le Christ-Dieu et la race humaine renouvelée par Son incarnation.

Nous vivons en cette liturgie, les prémices du banquet eschatologique. A la fin des temps, le Christ reviendra en gloire et ouvrira la porte du Royaume à la vie éternelle, destin glorieux de la création.

Tout à l’heure, l’Immolatio précisera par la bouche du célébrant : « Réjouissons-nous, car la Vierge a scellé les fiançailles de l’Eglise et du Verbe. »Dès son OUI à l’Ange de l’Annonciation, elle a permis  le devenir de ce prodigieux mystère. Et à la lumière incréée, nous pourrons dire : « Elle est proche maintenant, l’union mystérieuse de l’homme avec Toi, ô Créateur. »

Quel est cet homme seul, sans une robe des noces, mis dehors, muet, mains et pieds liés ? Il est celui qui ayant des oreilles n’a rien entendu de la Parole de Dieu, nourriture de l’esprit créé, celui qui, ayant des yeux, a préféré ses ténèbres flatteuses à la lumière des Écritures, des miracles et de l’Église en son devenir.

Mes amis, pour devenir et rester vivants jusqu’au dernier jour, il est nécessaire que nous n’oubliions rien de la lumière divine, rien de Jésus-Christ qui est « le Chemin, la Vérité, la Vie », dont le fruit est la vraie liberté. Il s’agit de ne pas en rester aux seules préoccupations terre-à-terre, mais de privilégier, comme on respire,  le fait qe nous avons revêtu le Christ lors de notre baptême et que nous en avons gardé la lumière dans notre désir de créature humaine vivante et vivifiée jusqu’à la présence indéniable de Dieu dans son amour dont la grâce aura permis la transfiguration de la beauté des œuvres bonnes et la déification de  tous les prénoms inconnus inscrits pour l’éternité dans les cieux renouvelés.

Que l’image de Dieu révélée en nous-mêmes, nous permette de la reconnaître en tout autre et en la création afin que nous allions vers Lui , Père, Fils et Saint-Esprit, lavés d’illusions et dans la proximité d’énergies incréées devenant de plus en plus capables de douceur dans la légèreté du sourire de fond. Il attendait, filles et fils de Dieu… Le sourire créé traverse les orages quand il a été hébergé par le pardon du pire.

 Que le Seigneur accueille et transfigure ce qu’on n’attendait plus et que le « oui » des saints illumine. 

Père Bernard