Lettre pastorale pour Noël de l’an 2024, de Monseigneur Benoît, évêque de Pau et d’Aquitaine Provence, Église Catholique Orthodoxe de France.

En ce temps de l’Avent, le vendredi 13 décembre,
Fête de sainte Odile, « fille de lumière ».

Lettre pastorale pour Noël de l’an 2024

Bien-aimés clercs et fidèles du diocèse d’Aquitaine Provence, et de l’ensemble de l’Église catholique orthodoxe de France,

Le Christ est né pour nous, venez, adorons-Le !

Soyez bénis en ce temps où nous célébrons l’incarnation du Verbe de Dieu, la naissance sur terre de celui qui s’est fait homme « pour nous et pour notre salut ».

Puissiez-vous recevoir de Lui – « Sagesse sortie de la bouche du Très-Haut » – la puissance et la douceur qui rayonnent sur le monde entier et en particulier sur ceux qui, comme vous, savent de source sûre – par le cœur ou par l’intelligence, tels les bergers ou les mages – que l’enfant de la crèche de Bethléem, né dans le temps de la Vierge Marie, est le Fils éternel, « né du Père avant tous les siècles ».

Noël est fête de la paix, de l’union intime de Dieu avec l’homme, de l’harmonie entre les cieux et la terre, même si en nous, chez nous et autour de nous se montrent désunions, discordes, désordres, divisions, agitations, guerres, engendrés par le péché de l’homme quand il oublie Dieu qui l’a merveilleusement créé à son image pour cheminer vers la ressemblance avec lui, Dieu de toute paix et de toute consolation.

Puisse cette paix que Dieu nous donne – « non comme le monde la donne » – descendre dans la grotte de notre cœur afin que nous goûtions en esprit et en vérité le mystère de cette naissance sans égal.

L’un de nos Pères dans la foi, saint Irénée de Lyon, exprime que le Verbe de Dieu a habité dans l’homme et s’est fait Fils de l’homme pour accoutumer l’homme à saisir Dieu, et accoutumer Dieu à habiter en l’homme selon le bon plaisir du Père.  Puissions-nous contempler davantage l’étendue de ce mystère, la grandeur de Dieu, l’Au-delà de tout, et, malgré sa misère, la grandeur de l’homme vivant, traité comme l’égal de Dieu, invité à « saisir » Dieu, par accoutumance, par étapes, par un progrès qui n’est pas celui de la civilisation mais qui vient du bon plaisir du Père, de la bienveillance divine manifestée à notre égard dans ce vivifiant mystère de la Nativité du Christ.

Avec la fête de Noël, avec l’avènement du Verbe de Dieu, nous sommes donc tous invités à contempler la descente de Dieu sur terre, parmi les hommes dont il a pris la condition.

Mais pas seulement. Nous sommes aussi conviés – telle est la finalité essentielle, telle est la signification du salut – à faire l’expérience du royaume de Dieu, de ce royaume qui est au-dedans de chacun de nous, en notre esprit qui possède la faculté de se dépasser, de dépasser le monde physique et psychique et d’aller vers Dieu incorruptible. Si notre esprit à lui seul – malgré ses immenses capacités, même accompagné par l’ascèse du corps et l’ardeur de l’âme – semble limité pour accueillir le royaume des cieux arrivé jusqu’à nous, et pour ainsi dire « saisir » Dieu illimité, nous avons pour ce faire la promesse de l’Esprit-Saint, l’« autre Paraclet » (Jn 14, 16) déjà venu dont parle saint Irénée comme une « deuxième main » du Père : L’Esprit nous dispose et nous prépare à l’incorruptibilité, nous accoutumant peu à peu à saisir et à porter Dieu.

Aujourd’hui, le Fils de Dieu est venu sur terre, le Roi des cieux a daigné naître pour nous d’une vierge !

Désirons de tout notre cœur et de tout notre esprit goûter, par la grâce de l’Esprit-Saint, la douceur et la lumière de ce royaume de Dieu, promesse du Père.

Christ est né, glorifions-le, alleluia !

Votre dévoué,

Évêque Benoît de Pau et d’Aquitaine Provence

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