Message de Pâques 2025 de l’évêque Benoît de Pau, Église catholique orthodoxe de France

Benoît (Jean-Louis Guillaud), évêque de Pau et d’Aquitaine Provence,
Église catholique orthodoxe de France

Paris, le 17 avril 2025
En ce jeudi de la Semaine sainte,

Elle est maintenant devant nos yeux la Pâque lumineuse et véridique qui nous propulse dans une joie venue d’En-Haut irradiant en premier lieu notre esprit éveillé à ce mystère et se diffusant – par cette fenêtre intérieure – vers l’âme et le corps rajeunis par la bonne nouvelle de la Résurrection.

D’où vient ce « phénomène » expérimenté par les chrétiens particulièrement en ce temps pascal, chaque année que le Seigneur fait ? D’où vient ce feu, cette flamme qui bien que partagée, n’est pas diminuée et se communique de proche en proche, embrase les personnes et embellit toute la création ?

Avant sa passion volontaire, le jeudi saint, le Christ envoie deux de ses disciples préparer la Pâque dans la chambre haute, lieu d’initiation à ce mystère, lieu éminemment symbolique de nos églises de pierre et de notre esprit, ces temples extérieur et intérieur consacrés à Dieu. À cette table sainte, il dit aux disciples – et ainsi à chacun de nous : J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous avant de souffrir ; plus jamais je ne la mangerai avant qu’elle soit accomplie dans le royaume de Dieu.

La grâce qui nous est donnée de vivre en plénitude la joie de la Pâque a pour origine l’ardent désir du Christ, le Dieu-homme, nous invitant à partager avec lui le repas pascal, le banquet de l’Agneau immolé pour nous, la célébration du passage de la mort à la vie, la puissance et la sagesse de la croix d’où jaillit la résurrection.

Ce désir inconcevable est la manifestation de l’amour divin pour nous, exprimé en plénitude par la parole du Christ : il n’y a pas de plus grand amour que de se dessaisir de sa vie pour ses amis, réalisé par lui en se laissant mourir selon l’humanité pour que l’homme vive selon la divinité et puisse connaître déjà en ce monde – ou du moins puisse entrevoir – le royaume de la vie éternelle.

Ainsi, après la souffrance de la croix sur laquelle il assume tous nos tourments, notre Sauveur apparaît dans les enfers, disant à ceux qui s’y trouvent : Venez avec le Ressuscité dans la lumière, soyez libres de l’emprise du Prince de la mort, retournez au paradis dans l’allégresse et le ravissement, car aujourd’hui tout ce qui est mortel est englouti par la vie.

Le Christ vivant nous prend par la main, selon son désir d’attirer à lui toute l’humanité après avoir été élevé de terre sur le Golgotha. En répondant librement à son désir et en partageant la Pâque avec lui, nous manifestons véritablement l’Église, l’assemblée de ceux qui expérimentent et vivent ce rythme vivifiant de la mort et de la résurrection. Contemporains de la Pâque salvatrice – car en Dieu le temps et l’espace sont dépassés –, nous formons en vérité ensemble le corps du Christ ressuscité, ayant acquis par lui, premier-né d’entre les morts, la certitude de la résurrection universelle que nous confessons par la foi qui illumine toutes ténèbres.

Contemplant ce mystère, je chante avec vous tous, mes bien-aimés,
l’évêque Philippe, mon frère dans l’épiscopat,
les prêtres, les diacres, les clercs mineurs,
les servantes de l’Église, les chantres,
les professeurs et les étudiants de notre Institut de théologie
et tous les fidèles et amis de l’Église catholique orthodoxe de France,
la victoire de Celui qui nous fait passer des ténèbres à la lumière,
léguant l’immortalité à nos âmes,
et vous embrasse du triple baiser pascal :
Christ est ressuscité !

+ Benoît
évêque de Pau et d’Aquitaine Provence