Réjouis-toi, Marie, pleine de grâce : le Seigneur est avec toi.
Tu es bénie entre toutes les femmes, et Jésus – le fruit de tes entrailles – est béni.
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Bien-aimés clercs et fidèles de l’Église du Christ, né pour notre salut,
Réjouis-toi, Marie, et exulte en ce jour béni où – par la grâce de l’Esprit-Saint et par ta libre soumission à la parole de Dieu annoncée par l’archange – l’humanité reçoit l’honneur d’engendrer en ton sein son Sauveur, enfant nouvelet né dans le temps et Dieu d’avant les siècles.
Réjouis-toi pareillement, ô Église, assemblée des élus du Seigneur, comblée de bénédictions, dans le sein de laquelle vit – toujours présent jusqu’à l’achèvement du monde – le Seigneur Jésus, né d’une vierge d’Israël, fils unique du Père éternel. Oui, réjouis-toi, ô Église bien-aimée, car le Seigneur est avec toi.
Gabriel – qui se traduit « force de Dieu » – vint avec délicatesse au-devant de ta pureté, ô Marie, pour obtenir de toi l’acquiescement qui sauverait le monde déchu, et ton oui réfléchi nous a ouvert à nouveau la porte du paradis perdu, autrefois fermé par les chérubins qui gardèrent par l’épée flamboyante les abords de l’arbre de vie, mais pour un temps seulement.
Car voici qu’en ce jour la multitude des anges chante avec allégresse : Gloire à Dieu au plus haut des cieux, paix sur la terre, bienveillance parmi les hommes. Ils voient couché dans la mangeoire celui qui sur l’arbre de la croix – par la puissance de l’humilité – redonna l’espérance aux mortels.
Réjouis-toi avec les anges, ô Église, corps du Christ – lui qui est né sans l’ombre du péché et qui est ressuscité par la puissance divine dans notre chair mortelle – car par le fiat de Marie, sa mère, il a fécondé l’univers entier par sa venue et sa présence, semant d’abord en toi, Église, le verbe divin et les sacrements mystiques qui rajeunissent les appelés qui répondent à l’appel d’En-haut.
Réjouis-toi, Marie : Élizabeth – qui se traduit « Dieu rassasie » – te proclame bénie plus que toutes les femmes, et son enfant dont le nom sera Jean – qui se traduit « Dieu fait grâce » – bondit de joie dans ses entrailles, prévoyant la naissance de l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.
Réjouis-toi pareillement, ô Église, car tu es de tout temps rassasiée des bienfaits que le Seigneur répand au-dedans de toi, et par excellence le Saint-Esprit lui-même, celui qui féconda la Vierge pure, celui qui répand au-dedans de toi les fruits suaves de l’immortalité, les dons et les charismes inépuisables qu’il offre à ceux qui l’invoquent.
Oui, je le répète, réjouissez-vous, mes bien-aimés, de la naissance sur terre de l’Enfant-Dieu. Relevez la tête au-dessus des soucis, des épreuves, des catastrophes, de la perversité ou de l’indifférence de ce monde et prenez la décision de contempler – derrière le voile ténébreux des apocalypses annoncées – le mystère lumineux et vivifiant de la maternité de Marie dont l’Église est une icône : si la première a engendré le Christ dans le temps, la deuxième nous engendre, nous disciples du Christ, nous « chrétiens » par la grâce de l’Esprit Saint, pour autant que nous nous accordions librement à sa divine volonté.
Christ est né, glorifions-le, Alléluia !
Votre dévoué,
Évêque Benoît de Pau et d’Aquitaine Provence
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