Neuvième « Journée Kovalevsky », samedi 7 décembre 2013

Monseigneur Louis Irénée Winnaert, l’Église du Christ et la Queste de Vérité

Au cours des années 1920, un prêtre catholique romain, le Père Louis Charles Irénée Winnaert (1880-1937), animé de la volonté de retrouver l’authenticité de l’Église du Christ, n’hésita pas à quitter l’Église catholique romaine afin de retrouver la pureté de la foi de l’Église indivise, et fut sacré évêque dans la tradition des Églises libres catholiques. Il entreprit de célébrer la messe en apportant au rite romain alors en usage les modification qui lui paraissaient nécessaires pour le mettre en conformité avec les dogmes proclamés par les premiers conciles. À la même époque, la Confrérie de Saint-Photius, fondée en 1925 par quelques jeunes étudiants russes, envisageait prophétiquement le renouveau de l’orthodoxie en France, et encouragea la formation de la première paroisse orthodoxe de langue française, confiée au Père Lev Gillet. Ce dernier mit en relation avec les Églises orthodoxes Monseigneur Winnaert qui, grâce à l’intervention de la Confrérie de Saint Photius et notamment de ses principaux animateurs, Eugraph Kovalevsky et Vladimir Lossky, fut reçu dans la communion de l’Église orthodoxe russe en 1936 avec la bénédiction du Métropolite Serge (devenu par la suite Patriarche de Moscou). Après la mort de Monseigneur Winnaert, en mars 1937, Eugraph Kovalevsky allait se trouver chargé d’assurer, contre vents et marées, la pérennité de cette aventureuse entreprise. Les noms de Winnaert et de Kovalevsky (auxquels il convient de joindre celui de Lev Gillet) sont donc liés indissociablement à la rénovation de l’orthodoxie en France.

  • winnaertLes précédentes Journées Kovalevsky ont été dédiées à divers aspects de la vie et de l’œuvre des frères Kovalevsky, et plus particulièrement de l’évêque Jean. Cette neuvième journée sera consacrée à Monseigneur Louis Charles Irénée Winnaert. On dispose à son sujet d’un ouvrage dû à Yvonne Winnaert qui, malgré ses tendances hagiographiques, n’en constitue pas moins un travail substantiel et sérieux où l’on trouve décrit l’essentiel de sa vie et de son œuvre. Depuis lors, quelques articles ont, de temps à autre, attiré l’attention sur son rôle dans le rétablissement de l’orthodoxie en France. Il paraît opportun, au moment où l’ecclésiologie s’impose comme l’un des problèmes importants de notre temps, de réexaminer à frais nouveaux le cheminement de Louis Charles Irénée Winnaert, qui, de son adhésion au Sillon et à son départ de l’Église romaine, jusqu’à sa rencontre avec l’orthodoxie suivie par la reconnaissance en 1936 par l’Église de Russie de l’orthodoxie de l’Église catholique évangélique qu’il avait fondée, en passant par les rencontres œcuméniques qu’il instaura dès 1923, n’a cessé de méditer sur ce qui constitue en vérité l’Église du Christ.