Archimandrite Irénée Winnaert

MONSEIGNEUR LOUIS-CHARLES IRENEE WINNAERT

Monseigneur IRENEE WINNAERT

Né le 4 juin 1880 à Dunkerque, Monseigneur WINNAERT, de par sa volonté d’enfance et de par la grâce divine, devint prêtre de l’Eglise de Rome, le 17 Juin 1905.

Homme éminemment simple de cœur et éveillé en esprit, d’intelligence supérieure, connaissant l’histoire de l’Eglise romaine en Occident, liturge, théologien, prédicateur éloquent …il est empoigné par toutes les problèmatiques internes et externes à l’église en Occident.

Citons : le modernisme, la liturgie, la question d’église = l’ecclésiologie (l’église hiérarchique et l’église communauté), la question sociale dans la nation, la guerre (1914)…

Il place tous ces sujets, toute sa vie et tout son service sous la pensée du Christ Universel et de l’Eglise « Corps du Christ ».

L’expérience de la réalité quotidienne de l’église de Rome et la conscience de l’Abbé WINNAERT, vont l’amener progressivement à douter de son église où il ne voit plus de capacité de dilater les cœurs mais seulement de comprimer les consciences.

Il perçoit alors une nouvelle ecclésiologie, ne sachant pas où il pourrait en trouver la réalité ni même s’il s’en trouve des aspects dans l’univers.

Par motif de conscience, il quitte intérieurement et extérieurement l’église romaine.

C’est l’année 1919. Il explique sa pensée et sa destination nouvelle en publiant un manifeste (1919 : « Vers un libre Catholiscisme »).

Tel Abraham, il quitte son pays (l’Eglise de Rome), poussé par l’Esprit-Saint vers une issue inconnue.

Pèlerin dans les églises, fondé sur sa fidélité au sacerdoce, il quête la vérité de l’Eglise et la vérité sur l’Eglise auprès du Protestantisme, de l’Anglicanisme, du Vieux-Catholicisme, de l’Eglise Catholique – libérale ( la Théosophie).

Elu (1922) et sacré évêque dans cette dernière église où il a cru trouver la vérité évangélique et la succession apostolique, il comprend qu’il a été trompé sur le contenu.

Chrétien fondé sur le Christ universel, il découvre une référence aux « maîtres » qui le stupéfie. Il se dégage de ces sagesses et, solitaire, il établit une communauté qu’il estime être la plus conforme à l’évangile et à la tradition apostolique, nommant cette refondation : « l’Eglise libre-Catholique ».

Gardant le titre de Monseigneur, il estime avoir reçu la succession apostolique.

Son intégrité personnelle et son mouvement prophétique pour obéïr au Christ vivant : « Il est avantageux pour vous que je m’en aille car si je ne m’en vais pas, le Consolateur (l’Esprit-Saint) ne viendra pas vers vous (St JeanXVI 7) » le mènent à s’associer à l’élaboration de l’œcuménisme chrétien du 20ème siècle.

Sans le savoir, Monseigneur Louis-Charles WINNAERT s’avance alors vers l’Orthodoxie, vers l’Eglise-Mère de caractère indivis. Son premier souci est de penser juste et non de vivre nouvellement sans changer la pensée.

L’Esprit-Saint lui fait rencontrer, au cours des années 30, à Paris, où il ne cesse de résider, les jeunes héritiers, émigrés de l’Eglise patriarcale Orthodoxe Russe ( Moscou). Et par eux, il pourra connaître l’Orthodoxie.

Du Mont Athos, transmis pat l’éminent théologien Vladimir LOSSKY, il reçoit ce vœu (15 novembre 1936) :

« Que Dieu donne à l’évêque WINNAERT de connaître l’amour de Dieu par le Saint-Esprit. Il vient avec ses ouailles, de la petite lumière vers la grande lumière de l’Orthodoxie »
(extrait de lettre envoyée par le diacre moine Sophrony en son nom et en celui du père Silouane,(1) moines du monastère russe Saint-Pantaléimon).

Plongé dans la connaissance de la Tradition Orthodoxe, l’évêque WINNAERT s’écrie en 1932 : « Je suis orthodoxe ». !

L’issue préparée par l’Esprit depuis l’enfance de Monseigneur Charles-Louis WINNAERT se présente. Il est reçu dans l’Eglise Orthodoxe avec sa communauté par le

Patriarche Serge de Moscou (décret patriarcal du 16 juin 1936). Son église, qu’il avait fini par nommer « l’Eglise Catholique Evangélique » reçoit de Moscou la désignation :

d’ « Eglise Orthodoxe Occidentale ».

Monseigneur Louis-Charles WINNAERT, devenu l’archimandrite Irénée, en attente d’un sacre épiscopal dans l’église orthodoxe, naît au ciel, le 3 mars 1937 après avoir confié les siens et son œuvre au père Eugraph Kovalevsky.(l’évêque Jean de Saint-Denis)

  1. Le staretz Silouane, né en Russie, devient moine en 1892 au Mont Athos. Il est maintenant canonisé au nombre des Saints inscrits au calendrier de l’église russe.