3ème DIMANCHE APRÈS PENTECÔTE
La brebis perdue
Saint Ambroise
Il n’était pas inutile que saint Luc nous rapporte dans l’ordre où il le fait les trois paraboles du Sauveur : celle de la brebis perdue et retrouvée, celle de la drachme perdue et retrouvée, celle du fils qui était mort et qui reprit vie.
Quels sont ces trois personnages : le père, le pasteur, la mère.? Dieu n’est-il pas le père, le Christ le pasteur et l’Église la femme ? Le Christ nous porte comme un bon pasteur puisqu’il s’est chargé de nos péchés ; l’Église nous recherche avec la bonté d’une mère ; le Père nous accueille, à la façon d’un père qui prend soin de ses enfants. Telle est la triple manifestation de la miséricorde, de la sollicitude et du pardon.
Réjouissons-nous donc parce que le Christ porte secours à la brebis qui s’était perdue par la faute d’Adam. Les épaules du Christ sont les bras de la croix. C’est là que j’ai renoncé à mes fautes ; c’est sur les bras de ce gibet que j’ai reposé ma tête.
Et cette brebis c’est tout le genre humain, un et divers, car tous nous sommes un seul corps, mais il y a beaucoup de membres (1 Cor. 12, 20) ; et c’est pourquoi il est écrit : « Vous êtes le corps du Christ et les membres de ses membres ». (1 Cor. 12-27) Le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu, c’est à dire tous les hommes, car, de même qu’en Adam tous sont morts, ainsi dans le Christ, tous seront vivifiés. (1 Cor. 15-22)
Par ailleurs, elle est suggestive, l’image de cette femme qui se réjouit d’avoir retrouvé la drachme perdue. Cette drachme n’est pas d’une quelconque valeur, si l’on songe à son effigie qui est celle d’un prince. Il en va de même de l’Église créée à l’image du Roi des rois.
Nous sommes des brebis : prions le Seigneur de nous établir au milieu de ses biens.
Oui, nous sommes ses brebis, gagnons ses pâturages. Nous sommes des drachmes, évitons de nous dévaluer. Nous sommes des fils, hâtons-nous d’aller auprès du Père.
(Sur Saint Luc, livre 7, 207-211).