23ème après Pentecôte

23ème DIMANCHE APRÈS PENTECÔTE

LA FIN DES TEMPS

Je vais vous proposer cette méditation d’abord sur l’Évangile que nous avons entendu et surtout sur l’épître de saint Paul. En cette dernière semaine de l’année liturgique, l’Église nous propose l’enseignement du sauveur sur la fin du monde. L’Église nous rappelle aussi notre propre fin terrestre. Il y a dans l’expiration du cycle annuel une figure de notre contingence. Les événements ultimes du monde et de l’humanité ont pour prélude notre propre mort et notre jugement individuel. Écoutons la parole de Dieu dans l’Ecclésiastique 7, 36 « Dans tout ce que tu fais souviens-toi de ta fin et tu ne pécheras pas » dit le Prophète. Le Seigneur lui-même nous exhorte, Il nous exhorte à la vigilance. Notre vie chrétienne est par essence orientée vers notre fin dernière bien achevée et en même temps un magnifique commencement. Et l’Évangile selon St Matthieu que nous venons d’entendre, nous dit « et toutes les tribus de la terre verrons le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel avec beaucoup de puissance et de gloire ». Oui, frères et sœurs, le Seigneur vient, il vient pour chacun de nous, Il vient toujours au moment ou nous quittons ce monde, c’est-à-dire au moment de la mort. Le Seigneur vient même si les signes avant coureur, comme nous l’avons entendu, ne sont pas encore accomplis. Nul ne connaît ni le jour ni l’heure, mais il y a des signes.

Parlons maintenant un peu de l’Apôtre Paul, dont nous avons, entendu la lecture de l’épître. Que dit-il ? Lorsqu’il termine le texte choisi de son épître, pour ce dernier dimanche après la Pentecôte, il dit ces paroles « Rendons grâce avec joie au Père, Lui qui nous a rendu capable de partager l’héritage des saints dans la lumière, Lui qui nous a arraché à la puissance des ténèbres et nous a fait passer dans le royaume de son Fils, Bien-aimés, en qui nous avons la rémission des péchés ». Voilà ce que dit l’Apôtre des Nations, l’Apôtre Paul. Que de fois, au cours de l’année, n’avons nous affermi nos cœurs avec les paroles de l’Apôtre. Si maintenant, comme il nous y exhorte, nous rendons grâce à Dieu pour ses bienfaits, n’omettons pas non plus de témoigner notre reconnaissance pour le don céleste des écrit de l’Apôtre Paul, l’apôtre des Nations et de tous les autres Apôtres. Comme saint Paul nous l’assure, nous avons espoir de partager un jour l’héritage des saints dans la lumière supraterrestre. Nous pouvons donc, dès maintenant, nous réjouir des rayons de cette lumière arrivée jusqu’à nous. Nous pouvons rechercher ensemble devant le Seigneur les grâces ou comme l’ont dit les théologiens orthodoxes depuis le XIVèmesiècle, les énergies incréées qui ont été répandues sur nous et sur le monde. Le bienfait de la grâce qui contient tout, c’est avant tout notre rédemption. Le Seigneur nous a rendus capables de partager l’héritage des saints, dans la lumière. Il nous a arrachés à la puissance des ténèbres et passé dans le royaume de son Fils Bien-Aimé. Toutes les grâces reçues dans l’année, dépendent essentiellement de notre rédemption, comme dépendent de l’arbre, ses branches et ses feuilles. Nous sommes arrachés à la puissance des ténèbres. Mais qu’est-ce que c’est cette puissance des ténèbres ? Et bien, c’est le royaume de Satan. C’est de lui que vient le péché et la corruption. Et nous, malgré notre indignité, nous avons part, dans le sein de l’Église et la communion à l’héritage des saints, dans la lumière, c’est-à-dire, la lumière de Dieu même. C’est cette lumière qui est la source de notre joie, aujourd’hui, en cette fin d’année liturgique, puisque nous allons rentrer, dimanche prochain dans le premier dimanche de l’Avent.

Enfants de Dieu par le Baptême, membres du royaume, pour nous la croix de Jésus, nous accompagne et nous ne voulons plus la quitter jusqu’à ce qu’apparaisse sur les nuées du ciel avec puissance et gloire, le Christ. C’est dans la croix que réside notre salut, notre vie et notre résurrection. La croix est le signe suprême de notre rédemption, de l’espérance de nos cœurs, dans notre propre vie. Pour elle, par elle, le Seigneur nous guérit, jour après jour, peu à peu. Par elle, Il nous protège des convoitises de ce monde. La croix, mes amis, la croix sur laquelle notre Seigneur Jésus-Christ a terrassé la mort par sa résurrection qui fait grandir en nous, le désir profond de vivre en Sa présence, d’être avec Lui pour toujours, d’avoir le désir de voir venir son règne sur la terre comme au ciel. Et en ce dernier dimanche, ce dernier dimanche après la Pentecôte, l’Église nous invite à nous préparer au retour glorieux du Seigneur. Cette préparation se continuera pendant tout le temps de l’Avent qui va commencer. A dire vrai, l’année ne finit jamais. L’année est cyclique et nous conduit vers Dieu qui n’a ni commencement, ni fin. Et dans l’Évangile de ce jour le Seigneur nous avertit que tous les malheurs qui surviendrons ne doivent pas nous effrayer car, nous dit-Il « ce sera des signes indispensables, se sont les signes avant coureur du jour du Seigneur » de ce jour que nul ne connaît et qui arrivera soudainement à la gloire de la Divine Trinité, Père, Fils et Saint Esprit aux siècles des siècles.

Amen.