9ème après Pentecôte

9ème DIMANCHE APRÈS PENTECÔTE

La JÉrusalem cÉleste

Saint Grégoire

Nous savons que Jérusalem est maintenant en ruines et que de ses ruines s’est levée une meilleure Jérusalem ; nous savons aussi que les vendeurs ont été expulsés du Temple et que le Temple lui-même est maintenant ; aussi devons-nous tirer de ces faits quelques leçons, et, à la vue de ces constructions en ruines, craindre aussi la ruine de nos âmes.

L’Évangile rapporte que Jésus voyant la cité pleura sur elle en disant : Si en ce jour tu avais compris, toi aussi, le message de paix. Le Seigneur pleura une seule fois sur toute la cité lorsqu’il annonça sa ruine. Mais, maintenant, notre Rédempteur ne cesse de pleurer, en la personne de ses ministres choisis, sur ceux qui sortent du droit chemin. Il pleure sur des gens qui ne savent pas pourquoi on les pleure puisqu’ils trouvent de la joie à faire le mal et du plaisir dans les oeuvres perverses. (Prov. 2,14).

S’ils connaissaient la damnation qui est suspendue au-dessus de leur tête, ils pleureraient sur eux-mêmes, comme pleurent les élus en les voyant. Cette parole qu’ajoute le Sauveur ne convient-elle pas parfaitement à une âme qui se perd : Si tu connaissais en ce jour ce qui te procurerait la paix, mais cela est maintenant caché à tes yeux : L’âme impie qui jouit de cette vie brève, a ses moments de satisfaction ici-bas.

Les choses du monde marchent comme elle le souhaite, puisqu’elle trouve son bonheur dans les biens périssables, sa grandeur dans les honneurs du monde, et son repos dans la volupté de la chair, n’éprouvant aucune crainte des malheurs qui l’attendent. Elle connaît la tranquillité aux jours de sa vie, mais c’est une tranquillité trompeuse qui lui réserve un terrible châtiment dans l’au-delà.

Maintenant, elle devrait s’affliger de ce que son bonheur va se changer en amers tourments, tandis que les justes entreront dans la joie. Alors rentrant en elle-même elle dirait : « Pourquoi n’ai-je pas craint la damnation dont je souffre, pourquoi ai-je fermé les yeux sur les maux qui m’accablent ? » De là cette parole : « Tout cela est maintenant caché à tes yeux ». (Homélie 39).