Lettre pastorale Noël et Epiphanie

LETTRE PASTORALE

Archevêque Jean Maximovitch de San Francisco

« Dieu de paix, Père d’abondance, Tu nous envoies l’Ange de Ton Grand Conseil, Donateur de paix ».

L’Ange Messager du Conseil prééternel de la Sainte Trinité est venu sur terre. Ce Messager n’est pas un des messagers de Dieu, Il est le Fils unique de Dieu, Dieu Lui-même ; I1 apporte la paix aux hommes. « Je vous donne la paix » annonce-t-Il souvent à Ses disciples, « Je vous laisse ma paix », dit-Il aux Apôtres durant la Sainte Cène, et après Sa résurrection Il répète : « Paix à vous ! ».

« Il est notre paix », écrit de Lui l’apôtre Paul : « Il réconcilie l’homme avec Dieu par la croix, en détruisant par elle l’inimitié. Il est venu annoncer la Paix à vous qui étiez loin, et la paix à ceux qui étaient près ; car par Lui nous avons, les uns et les autres, accès auprès du Père, dans un même Esprit » (Eph. 2, 16-17). Le mur de séparation entre le ciel et la terre est détruit, l’épée qui barre la route de l’Arbre de vie est écartée, le Créateur vient vers l’homme pécheur et l’appelle dans Ses bras. L’Esprit Saint, par la bouche de l’Apôtre, clame : « En Christ, réconciliez-vous avec Dieu » (II Co 20).

Ce n’est pas vous, pécheurs, qui allez vers Dieu, c’est le Fils de Dieu, devant Lequel vous avez péché, qui descend vers vous. Il appelle tous à Lui, à tous Il donne le pardon, à tous ceux qui Le désirent, car sans son propre désir, sans un tout petit effort, la paix de Dieu ne peut habiter en l’homme. Le Seigneur n’oblige personne à venir vers Lui, mais Il appelle tous : « Venez à Moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et Je vous soulagerai ». Venez, vous tous qui êtes chargés de péchés, qui succombez dans les épreuves et le labeur, qui ne trouvez pas le repos, venez et vous trouverez la paix intérieure. Rien sur terre n’est plus désirable et suave que la paix intérieure. L’âme ressent cette paix immatériellement et joyeusement. Les Mages ont connu cette joie pacifique en adorant l’Enfant et les pasteurs en Le voyant dans la crèche, mais le cœur d’Hérode et de ceux qui voulaient perdre l’Enfant n’était touché ni par la paix, ni par la joie. Le désir du mal et de la haine est incompatible avec la paix intérieure. Ceux qui ne possèdent pas cette dernière, même s’ils sont pleins de bonne volonté, inévitablement sèment autour d’eux discorde et irritation.

Le Christ nous appelle à recevoir le Christ venu du ciel. Que devons-nous faire pour Le rencontrer avec les Mages et non avec Hérode ? « Que ceux qui veulent la vie, retiennent leur langue du mal et leurs lèvres des paroles malicieuses ». Écarte-toi du mal, fais le bien, cherche la paix et tends vers elle ».

Et pourtant, il est malaisé de réaliser ces simples préceptes, car nous sommes faibles pour le bien. Le Fils de Dieu, précisément, est venu pour nous fortifier. Comment ? Il a choisi Bethléem pour naître, et Bethléem en hébreu signifie maison du pain. Il est descendu pour nous nourrir de nourriture céleste, de Son Corps « Le Seigneur de tous, Dieu créateur », chante l’Église, « comme un enfant selon la chair, reçoit l’adoration et s’écrie : Prenez et mangez, ceci est Mon Corps, et soyez fortifiés dans la foi ». C’est à nous qu’Il s’adresse. Écoutez appel de l’Enfant-Dieu ! Suivons les Mages, pressons-nous avec les pasteurs vers la communion mystique.

Actuellement, nos temples sont la grotte de Bethléem, ni illusoirement, ni imaginativement, mais en eux se repose réellement Celui qui est né dans Son corps immaculé.

Adorons-Le, apportons-Lui en offrande nos pensées et nos désirs, confessons-Lui nos péchés et goûtons Son Corps et Son Sang précieux vivifiants. Que celui qui a hésité avant, n’hésite plus et s’approche maintenant. L’étoile de Bethléem brille et lui indique le lieu. Alors, nos intelligences seront éclairées et nos cœurs entendront : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux ! Paix sur la terre, bienveillance parmi les hommes ! »

Christ est né