3ème après Pâques

3ème DIMANCHE APRÈS PÂQUES

En ce 3ème dimanche après Pâques, l’évangile célèbre l’ascension royale vers le Père, la naissance à la Joie nouvelle.

Comme l’Avent et le Carême, le temps pascal célèbre lui aussi un dimanche de la Joie et pour le même motif : la proximité du Seigneur !

Son départ imminent (l’Ascension) cache son retour non moins imminent sous une forme toute nouvelle.

Comme les disciples, il nous faut passer de l’indispensable connaissance du Christ historique, extérieur à nous, limité dans l’espace et le temps, à la connaissance de ce même Christ glorifié, intérieur à nous par l’Esprit, toujours présent à travers l’espace et le temps.

Nous devons passer de laconnaissance charnelle et psychologique: connaître le Christ comme les apôtres en Galilée, le connaître maintenant par l’histoire, les documents et témoignages, pour passer, donc, de la connaissance charnelle à laconnaissance spirituelle, c’est-à-dire connaître Jésus-Christ comme Dieu, par l’Esprit-Saint, la Divine Liturgie, la charité et l’amitié avec les membres de l’Église.

C’est le passage de l’économie du Verbe incarné à l’économie de l’Esprit-Saint, le passage du “témoignage du sang” (la chair et le sang historiques) au “témoignage de l’eau” (signe de Vie divine : l’eau et l’Esprit).

Ce sont deux économies, deux témoignages, deux connaissances à ne jamais séparer, mais à ne point confondre. Ce passage, jamais achevé jusqu’à l’heure de notre naissance au ciel, est comparé par le Christ à un long accouchement.

Ce 3èmedimanche après Pâque chante la douleur transfigurée en Joie, dans la naissance de l’Homme nouveau, la nouvelle Genèse du monde.

Et le temps qui la fait germer est ce “peu de temps”. si rapide, si fugitif : en ferons-nous le simple sablier d’un temps qui fuit et s’écoule en vain ou bien la germination d’un vivant appelé à porter un fruit abondant, le fruit qui demeure ? Tel est le sens de notre pèlerinage terrestre.

Nous pouvons contempler par avance ce que nous propose l’évangile du 4èmedimanche après Pâque : l’annonce prophétique de l’Esprit de Vérité.

L’Esprit Saint vient transmettre à chacun, d’une manière personnelle et toujours nouvelle, les trois œuvres que le Christ à faites une fois pour toutes et pour l’univers entier.

1èreœuvre du Christ– L’Évangile : l’Esprit-Saint nous remet en mémoire, intérieurement, tel un répétiteur maternel, Il nous le fait assimiler sous son inspiration, c’est pourquoi Il est nommé le “Paraclet”, c’est-à-dire littéralement l’Interprète, l’Avocat, le Conseiller ;

2èmeœuvre du Christ– L’Eucharistie et les sacrements : l’Esprit-Saint transforme les Saints Dons, comme Il a contribué avec le Père et le Fils a transfigurer le Corps crucifié en Corps glorieux, c’est pourquoi nous faisons l’Épiclèse ou prière d’appel à l’Esprit-Saint ;

3èmeœuvre du Christ: l’Église : L’Esprit-Saint l’anime du dedans afin d’en faire la communion des Saints, la Sainte Église, et non une société ou une institution comme les autres ; c’est pourquoi elle s’appelle Ecclesia (c’est le même que Paraclet et Épiclèse qui proviennent du même verbe grec qui signifie “appeler”, “convoquer”).

Nous pouvons affirmer que sans l’Esprit-Saint notre lecture de l’Évangile et notre foi, nos liturgies et notre prière, notre Église et notre charité, risquent de scléroser et de se fermer, de tomber dans l’endoctrinement, le ritualisme ou le fanatisme clérical ou laïc.

Avec l’Esprit-Saint, tout change car Il est Celui qui remplit tout et qui transforme, Il nous fait cheminer dans l’entière vérité à partir de l’économie pascale du Dieu-Homme : le Christ.

À Lui, soit la gloire aux siècles des siècles. Amen !