Vendredi Saint

VENDREDI SAINT

PETITES HEURES

le matin

PRIME

Pas de doxologie.

Ne pas éclairer l’autel (qui est vide), le lustre est faiblement éclairé.

Le clergé est placé à côté de la cathèdre en soutane et étole violette (les diacres en dalmatique s’ils

lisent des évangiles).

Les évangiles sont lus de préférence par les prêtres.

Il n’y a pas d’acolytes. Chaque office requiert, si possible, deux lecteurs. Les lecteurs ne demandent

pas de bénédiction. Les lectures sont dites, non chantées.

PSAUMES

ANTIENNE

Ch. Ils Le revêtent de pourpre,

Le ceignent d’une couronne d’épines,

ils L’outragent et se moquent de Lui.

PSAUMES 69, 1-19 (ton 2)

Sauve-moi, ô Dieu,

car les eaux me sont entrées jusqu’à l’âme.

J’enfonce dans la boue sans pouvoir me tenir,

je suis tombé dans un gouffre et les eaux m’inondent.

Je m’épuise à crier, mon gosier se dessèche,

mes yeux se consument tandis que je regarde vers mon Dieu.

Ils sont plus nombreux que les cheveux de ma tête, ceux qui me haïssent sans cause,

ils sont puissants, ceux qui veulent me perdre, qui sont à tort mes ennemis.

Ce que je n’ai pas dérobé,

il faut que je le restitue.

Ô Dieu, Tu connais ma folie,

et mes fautes ne Te sont point cachées.

Que ceux qui espèrent en Toi ne soient confus à cause de moi,

ô Seigneur, Seigneur des armées,

que ceux qui Te cherchent ne soient pas dans la honte à cause de moi, Dieu d’Israël.

Car c’est pour Toi que je porte l’opprobre,

que la honte couvre mon visage.

Je suis devenu un étranger pour mes frères,

un inconnu pour les fils de ma mère.

Car le zèle de ta maison me dévore,

et les outrages de ceux qui T’insultent sont retombés sur moi.

Je verse des larmes et je jeûne,

et c’est ce qui m’attire l’opprobre.

Je prends un sac pour vêtement,

et je suis l’objet de leurs sarcasmes.

Ceux qui sont assis à la porte parlent de moi,

et les buveurs de liqueurs fortes me mettent en chanson.

Mais je T’adresse ma prière, ô Seigneur,

que ce soit le temps favorable, ô Dieu, par ta grande bonté !

réponds-moi en m’assurant ton secours.

Retire-moi de la boue et que je n’enfonce plus !

que je sois délivré de mes ennemis et du gouffre !

Que les flots ne m’inondent plus,

que l’abîme ne m’engloutisse pas,

et que la fosse ne se ferme pas sur moi !

Réponds-moi, Seigneur, car ton amour est bonté,

en ta grande compassion regarde vers moi.

A ton serviteur ne cache point ta face.

L’oppression est sur moi, vite, réponds-moi !

Approche de mon âme, venge-la,

à cause de mes adversaires rachète-moi !

PSAUME 69, 20-37 (ton 2)

Toi Tu connais ceux qui m’insultent,

mes oppresseurs sont devant Toi.

L’insulte m’a brisé le cœur, ma honte et mon affront sont sans remède.

J’espérais la compassion, mais en vain, des consolateurs, et je n’en ai pas trouvé.

Ils mettent du fiel dans ma nourriture,

et pour apaiser ma soif ils m’abreuvent de vinaigre.

Que leur table soit pour eux un piège,

et un filet au sein de leur sécurité !

Que leurs yeux s’obscurcissent et ne voient plus,

et fais continuellement chanceler leurs reins !

Déverse sur eux ton courroux,

que le feu de ta colère les atteigne.

Que leur demeure soit dévastée,

qu’il n’y ait plus d’habitants dans leurs tentes.

Ils s’acharnent sur celui que Tu frappes,

ils rajoutent aux blessures de ta victime.

Charge-les, tort sur tort,

qu’ils n’aient plus d’accès à ta justice !

Qu’ils soient rayés du livre de vie,

retranchés du compte des justes !

Et moi, courbé, blessé,

que ton salut, ô Dieu, me redresse.

Je louerai le nom de Dieu par un cantique,

je Le magnifierai par l’action de grâces.

Cela est agréable à Dieu plus qu’un taureau,

une forte bête avec cornes et sabots.

Les malheureux Le voient et se réjouissent.

Chercheurs de Dieu, que votre cœur vive !

Car le Seigneur écoute les pauvres

et Il ne méprise point ses captifs.

Que le ciel et la terre L’acclament,

la mer et tout ce qui s’y meut !

Car Dieu sauvera Sion,

Il rebâtira les villes de Juda,

on s’y établira et on en prendra possession.

La lignée de ses serviteurs en fera son héritage,

et les amants de son nom y auront leur demeure.

PSAUME ECCLESIASTIQUE

Tendant les mains aux hommes injustes qui T’arrêtent, Tu leur dis, Seigneur : Vous frappez le

Pasteur, vous dispersez les brebis, mes douze apôtres, et d’un mot Je pourrais appeler mes légions

angéliques.

Mais Je suis longanime afin que s’accomplisse le secret redoutable annoncé par les prophètes.

ANTIENNE

Ch. Ils Le revêtent de pourpre,

Le ceignent d’une couronne d’épines,

ils L’outragent et se moquent de Lui.

REPONS BREF

V. Mon Père, pardonne-leur,

R. car ils ne savent pas ce qu’ils font.

LECTURE

(Hébreux 4, 14-16 et 5, 1-10)

Parlé soutenu, non chanté :

Lect. Lecture de l’épître du bienheureux apôtre Paul aux Hébreux.

Mes frères, ainsi, puisque nous avons un grand prêtre qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de

Dieu, demeurons fermes dans la foi que nous professons. Car nous n’avons pas un grand prêtre

qui ne puisse compatir à nos faiblesses ; au contraire, Il a été tenté comme nous en toutes choses,

sans commettre de péché. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, afin

d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus dans nos besoins. En effet, tout

grand prêtre pris du milieu des hommes est établi pour les hommes dans le service de Dieu, afin

de présenter des offrandes et des sacrifices pour les péchés. Il peut avoir de la compréhension

pour les ignorants et les égarés, puisque la faiblesse est aussi son partage. Et c’est à cause de cette

faiblesse qu’il doit offrir des sacrifices pour ses propres péchés, comme pour ceux du peuple.

Nul ne s’attribue cette dignité, s’il n’est appelé de Dieu, comme le fut Aaron. Et le Christ ne s’est

pas non plus attribué la gloire de devenir grand prêtre, mais Il la tient de Celui qui Lui a dit :

Tu es mon Fils,

Je t’ai engendré aujourd’hui.

Comme Il dit encore ailleurs :

Tu es prêtre pour toujours,

Selon l’ordre de Melchisédech.

C’est Lui qui, dans les jours de sa chair, a présenté avec de grands cris et avec larmes des prières

et des supplications à Celui qui pouvait Le sauver de la mort, et Il a été exaucé à cause de sa piété.

Il a appris, bien qu’Il soit Fils, l’obéissance, par les choses qu’Il a souffertes ; après avoir été élevé

à la perfection, Il est devenu pour tous ceux qui Lui obéissent l’auteur d’un salut éternel, Dieu

L’ayant déclaré grand prêtre selon l’ordre de Melchisédech.

RÉPONS LONG

V. Vois, fille de Sion : ton Sauveur arrive,

le prix de sa victoire l’accompagne.

R. Il est splendide dans ses vêtements,

Il se redresse dans l’éclat de sa force.

V. Quel est Celui qui vient d’Edom,

de Botsra, vêtu d’écarlate ?

Ts. Il est splendide dans ses vêtements,

Il se redresse dans l’éclat de sa force.

EVANGILE
(Matthieu 27, 1-56)

Ton de la Passion :

Cél. Lecture de la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Matthieu.

Ts. Gloire à ta Passion, Seigneur.

Parlé soutenu :

Cél. Dès que le matin fut venu, tous les principaux prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil

contre Jésus, pour Le faire mourir. Après L’avoir lié, ils L’emmenèrent, et Le livrèrent à Ponce

Pilate, le gouverneur.

Alors Judas, qui L’avait livré, voyant qu’Il était condamné, fut pris de remords, et rapporta les

trente pièces d’argent aux principaux prêtres et aux anciens, en disant : « J’ai péché, en livrant le

sang innocent ». Ils répondirent : « Que nous importe ? Cela te regarde ». Judas jeta les pièces

d’argent dans le temple, se retira, et alla se pendre. Les principaux prêtres les ramassèrent, et

dirent : « Il n’est pas permis de les mettre dans le trésor sacré, puisque c’est le prix du sang ». Et,

après en avoir délibéré, ils achetèrent avec cet argent le champ du potier, pour la sépulture des

étrangers. C’est pourquoi ce champ a été appelé champ du sang, jusqu’à ce jour. Alors s’accomplit

ce qui avait été annoncé par Jérémie, le prophète : « Ils ont pris les trente pièces d’argent, la valeur de celui qui a été estimé, qu’on a estimé de la part des enfants d’Israël ; et ils les ont données pour le champ du potier,

comme le Seigneur me l’avait ordonné ».

Jésus comparut devant le gouverneur. Le gouverneur l’interrogea, en ces termes : « Es-Tu le roi

des Juifs ? » Jésus lui répondit : « Tu le dis ». Mais Il ne répondit rien aux accusations des

principaux prêtres et des anciens. Alors Pilate Lui dit : « N’entends-tu pas de combien de choses

ils T’accusent ? » Et Jésus ne lui donna de réponse sur aucune parole, ce qui étonna beaucoup le

gouverneur.

A chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un prisonnier, celui que demandait la

foule. Ils avaient alors un prisonnier fameux, nommé Barabbas. Comme ils étaient assemblés,

Pilate leur dit : « Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas, ou Jésus, qu’on appelle le

Christ ? » Car il savait que c’était par envie qu’ils avaient livré Jésus. Pendant qu’il siégeait au

tribunal, sa femme lui fit dire : « Qu’il n’y ait rien entre toi et ce juste ; car aujourd’hui j’ai

beaucoup souffert en songe à cause de Lui ». Les principaux prêtres et les anciens persuadèrent

la foule de demander Barabbas, et de faire périr Jésus. Le gouverneur prenant la parole, leur dit :

Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? » Ils répondirent : Barabbas ». Pilate leur dit:

« Que ferai-je donc de Jésus, qu’on appelle le Christ ? » Tous répondirent : « Qu’il soit crucifié ! »

Le gouverneur dit : Mais quel mal a-t-il fait ? » Et ils crièrent encore plus fort : « Qu’il soit crucifié ! » Pilate, voyant qu’il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l’eau, se lava les mains en présence de la

foule, et dit : Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde. » Et tout le peuple répondit :

« Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! » Alors Pilate leur relâcha Barabbas ; et,

après avoir fait battre de verges Jésus, il Le livra pour être crucifié.

Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire, et ils assemblèrent autour de Lui

toute la cohorte. Ils Lui ôtèrent ses vêtements, et Le couvrirent d’un manteau écarlate. Ils

tressèrent une couronne d’épines, qu’ils posèrent sur sa tête, et ils Lui mirent un roseau dans la

main droite ; puis, s’agenouillant devant Lui, ils Le raillaient, en disant : « Salut, roi des Juifs ! »

Et ils crachaient contre Lui, prenaient le roseau, et frappaient sur sa tête. Après s’être ainsi

moqués de Lui, ils Lui ôtèrent le manteau, Lui remirent ses vêtements, et L’emmenèrent pour Le

crucifier.

Lorsqu’ils sortirent, ils rencontrèrent un homme de Cyrène, appelé Simon, et ils le forcèrent à

porter la croix de Jésus.

Arrivés au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne, ils Lui donnèrent à boire du vin

mêlé de fiel ; mais, quand Il l’eut goûté, Il ne voulut pas boire. Après L’avoir crucifié, ils se

partagèrent ses vêtements, en tirant au sort, afin que s’accomplisse ce qui avait été annoncé par

le prophète :

« Ils se sont partagé mes vêtements, et ils ont tiré au sort ma tunique ».

Puis ils s’assirent, et Le gardèrent. Pour indiquer le sujet de sa condamnation, on écrivit au-dessus

de sa tête : « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs ». Avec Lui furent crucifiés deux brigands, l’un à sa

droite, et l’autre à sa gauche. Les passants L’injuriaient, et secouaient la tète, en disant : « Toi qui

détruis le temple, et qui le rebâtis en trois jours, sauve-Toi Toi-même ! Si Tu es le Fils de Dieu,

descends de la croix !» Les principaux prêtres, avec les scribes et les anciens, se moquaient aussi

de Lui, et disaient : « Il a sauvé les autres, et Il ne peut Se sauver Lui-même ! S’Il est roi d’Israël,

qu’Il descende de la croix, et nous croirons en Lui. Il S’est confié en Dieu ; que Dieu Le délivre

maintenant, s’il l’aime, car Il a dit : Je suis Fils de Dieu ». Les brigands, crucifiés avec Lui,

L’insultaient de la même manière.

Depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième, il y eut des ténèbres sur toute la terre. Et vers la

neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte: « Eli, Eli, lama sabachthani ? » c’est-à-dire : mon

Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-Tu abandonné ? Quelques-uns de ceux qui étaient là, l’ayant

entendu, dirent : « Il appelle Elie ». Et aussitôt l’un d’eux courut prendre une éponge, qu’il remplit

de vinaigre, et, l’ayant fixée à un roseau, il Lui donna à boire. Mais les autres disaient : « Laisse,

voyons si Elie viendra Le sauver ! »

Jésus poussa de nouveau un grand cri, et rendit l’esprit.

Tous se prosternent, y compris le lecteur, qui se relève ensuite, seul.

Et voici, le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas, la terre trembla, les rochers

se fendirent, les sépulcres s’ouvrirent, et plusieurs corps des saints qui étaient morts ressuscitèrent.

Etant sortis des sépulcres, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans la ville sainte, et apparurent à un grand nombre de personnes.

Le centurion et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui

venait d’arriver, furent saisis d’une grande frayeur, et dirent : « Assurément, cet homme était Fils de

Dieu ».

II y avait là plusieurs femmes qui regardaient de loin, et qui avaient accompagné Jésus depuis la

Galilée, pour Le servir. Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie, mère de Jacques et de Joseph,…

Ton de la Passion :

...etla mère des fils de Zébédée.

Ts. Louange à ta longanimité, ô Christ.

Cél. Le Christ…

Ts. S’est fait pour nous obéissant jusqu’à la mort, à la mort même de la croix.

Prosternés, le clergé et les fidèles répètent douze fois :

Ts. Seigneur, aie pitié.

Cél. Jette un regard, nous T’en prions, Seigneur, sur cette famille pour laquelle notre Seigneur Jésus-Christ

n’a pas hésité à Se livrer aux mains des méchants…

A voix basse :

et à subir le tourment de la croix.

TIERCE

ANTIENNE

Ch. C’était la troisième heure lorsqu’ils le crucifièrent au lieu du crâne.

PSAUMES

PSAUME 88, 1-11 ( ton 2)

Seigneur, Dieu de mon salut,

je crie jour et nuit devant Toi.

Que ma prière parvienne en ta présence,

prête l’oreille à mes suppliques.

Car mon âme est rassasiée de maux,

et ma vie s’approche du séjour des morts.

Je suis mis au rang de ceux qui descendent dans la fosse,

je suis comme un homme qui n’a plus de force.

Je suis étendu parmi les morts,

semblable à ceux qui sont tués et couchés dans le sépulcre,

à ceux dont Tu n’as plus le souvenir et qui sont séparés de ta main.

Tu m’as jeté dans une fosse profonde,

dans les ténèbres, dans les abîmes.

Ta fureur s’appesantit sur moi,

et Tu m’accables de tous les flots.

Tu as éloigné de moi mes amis,

Tu m’as rendu pour eux un sujet d’horreur,

je suis enfermé et je ne puis sortir.

Mes yeux se consument dans la souffrance,

je T’invoque tous les jours, ô Seigneur,

j’étends vers Toi les mains.

Est-ce pour les morts que Tu fais des miracles ?

Les morts se lèvent-ils pour Te louer ?

Parle-t-on de ta bonté dans le sépulcre ?

De Ta fidélité dans l’abîme ?

Tes prodiges sont-ils connus dans les ténèbres,

et ta justice dans la terre de l’oubli ?

PSAUME 88, 12-17 (ton 2)

Ô Seigneur, j’implore ton secours,

et le matin ma prière s’élève à Toi.

Pourquoi, Seigneur, repousses-Tu mon âme,

pourquoi me caches-Tu ta face ?

Je suis malheureux et moribond dès ma jeunesse,

je suis chargé de tes terreurs, je suis troublé.

Tes fureurs passent sur moi,

tes terreurs m’anéantissent.

Elles m’environnent tous les jours comme des eaux,

toutes à la fois, elles m’enveloppent.

Tu as éloigné de moi amis et compagnons,

mes intimes ont disparu.

PSAUME ECCLESIASTIQUE (ton 2)

Seigneur, les Juifs Te condamnent à mort,

Toi, la vie de toutes choses.

Eux qui traversèrent la mer Rouge,

frappée du bâton de Moïse,

ils Te suspendent à la croix.

Eux qui s’abreuvèrent du miel sorti de la pierre,

ils T’offrent du fiel.

Tu as tout souffert volontairement pour nous libérer de la servitude de l’ennemi.

ANTIENNE

Ch. C’était la troisième heure lorsqu’ils Le crucifièrent au lieu du crâne.

REPONS BREF

V. Elie, Elie.

R. Lama sabachthani.

EPITRE
(Hébreux 7 en entier)

Parlé soutenu, non chanté :

Lec. Lecture de l’épître du bienheureux apôtre Paul aux Hébreux.

En effet, ce Melchisédech était roi de Salem, prêtre du Dieu Très-Haut ; il alla au-devant d’Abraham lorsqu’il

revenait de la défaite des rois, il le bénit, et Abraham lui donna la dîme de tout ; il est d’abord roi de justice,

d’après la signification de son nom, ensuite roi de Salem, c’est-à-dire roi de paix ; il est sans père, sans mère,

sans généalogie, il n’a ni commencement de jours ni finde vie, mais il est rendu semblable au Fils de Dieu ;

ce Melchisédech demeure prêtre à perpétuité.

Considérez combien est grand celui auquel le patriarche Abraham donna la dîme du butin. Ceux des fils de

Lévi qui exercent le sacerdoce ont, d’après la loi, l’ordre de lever la dîme sur le peuple, c’est-à-dire sur leurs

frères, qui cependant sont issus des reins d’Abraham ; et lui, qui ne tirait pas d’eux son origine, il leva la

dîme sur Abraham, et il bénit celui qui avait les promesses. Or, c’est sans contredit l’inférieur qui est béni

par le supérieur. Et ici, ceux qui perçoivent la dîme sont des hommes mortels ; mais là, c’est celui dont il est

attesté qu’il est vivant. De plus, Lévi, qui perçoit la dîme, l’a payée, pour ainsi dire, par Abraham ; car il était

encore dans les reins de son père, lorsque Melchisédech alla au-devant d’Abraham.

Si donc la perfection avait été possible par le sacerdoce lévitique, car c’est sur ce sacerdoce que repose la loi

donnée au peuple, était-il encore nécessaire qu’il paraisse un autre prêtre selon l’ordre de Melchisédech, et

non selon l’ordre d’Aaron ? Car, le sacerdoce étant changé, il y a aussi nécessairement un changement de loi.

En effet, celui de qui ces choses sont dites appartient à une autre tribu, dont aucun membre n’a fait le service

de l’autel ; car il est notoire que notre Seigneur est sorti de Juda, tribu dont Moïse n’a rien dit pour ce qui

concerne le sacerdoce. Cela devient plus évident encore, quand il paraît un autre prêtre à la ressemblance de

Melchisédech, institué, non d’après la loi d’une ordonnance chamelle, mais selon la puissance d’une vie

impérissable ; car ce témoignage lui est rendu :

Tu es prêtre pour toujours,

Selon l’ordre de Melchisédech.

Il y a ainsi abolition d’une ordonnance antérieure, à cause de son impuissance et de son inutilité, car la loi

n’a rien amené à la perfection, et introduction d’une meilleure espérance, par laquelle nous nous approchons

de Dieu.

Et cela n’a pas eu lieu sans serment ; car les lévites sont devenus prêtres sans serment, mais Jésus l’est

devenu avec serment par Celui qui Lui a dit :

Le Seigneur a juré, et Il ne se repentira pas :

Tu es prêtre pour toujours,

Selon l’ordre de Melchisédech ;

Jésus est par cela même le garant d’une alliance plus excellente.

De plus, il y a eu des prêtres en grand nombre, parce que la mort les empêchait d’être permanents. Mais Lui,

parce qu’Il demeure éternellement, possède un sacerdoce qui n’est pas transmissible. C’est aussi pour cela

qu’Il peut sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par Lui, étant toujours vivant pour intercéder

en leur faveur.

Il nous convenait, en effet, d’avoir un grand prêtre comme Lui, saint, innocent, sans tache, séparé des

pécheurs, et plus élevé que les cieux, qui n’a pas besoin, comme les grands prêtres, d’offrir chaque jour des

sacrifices, d’abord pour ses propres péchés, ensuite pour ceux du peuple, car ceci Il l’a fait une fois pour

toutes en s’offrant Lui-même. En effet, la loi établit grands prêtres des hommes sujets à la faiblesse ; mais la

parole du serment qui a été fait après la loi établit le Fils, qui est parfait, pour l’éternité.

REPONS LONG

V. C’est moi qui professe la justice,

et qui suis puissant pour sauver.

R. J’ai foulé tout seul la cuvée,

nul de mon peuple n’était avec Moi

V. Pourquoi cette pourpre de ton vêtement,

ces habits de fouleur au pressoir ?

Ts. J’ai foulé tout seul la cuvée,

nul de mon peuple n’était avec Moi.

EVANGILE

(Marc 15, 1-41)

Ton de la Passion :

Cél. Lecture de la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Marc.

Ts. Gloire à ta Passion, Seigneur.

Parlé soutenu :

Cél. Dès le matin, les principaux prêtres tinrent conseil avec les anciens et les scribes, et tout le sanhédrin. Après

avoir lié Jésus, ils L’emmenèrent, et Le livrèrent à Pilate.

Pilate L’interrogea : « Es-Tu le roi des juifs ? » Jésus lui répondit : « Tu le dis ». Les principaux prêtres

portaient contre Lui plusieurs accusations. Pilate L’interrogea de nouveau : «Ne réponds-Tu rien ? Vois de

combien de choses ils T’accusent ». Et Jésus ne donna plus aucune réponse, ce qui étonna Pilate.

A chaque fête, il relâchait un prisonnier, celui que demandait la foule. Il y avait en prison un nommé

Barabbas avec ses complices, pour un meurtre qu’ils avaient commis dans une sédition. La foule, étant

montée, se mit à demander ce qu’il avait coutume de leur accorder. Pilate leur répondit : « Voulez-vous que

je vous relâche le roi des Juifs ? » Car il savait que c’était par envie que les principaux prêtres L’avaient livré.

Mais les chefs des prêtres excitèrent la foule, afm que Pilate leur relâche plutôt Barabbas. Pilate, reprenant la

parole, leur dit : « Que voulez-vous donc que je fasse de Celui que vous appelez le roi des Juifs ? » Ils crièrent de nouveau : « Crucifie-Le ! » Pilate leur dit : « Quel mal a­t-Il fait ? » Et ils crièrent encore plus fort : « Crucifie-Le ! » Pilate,

voulant satisfaire la foule, leur relâcha Barabbas ; et, après avoir fait battre de verges Jésus, il Le livra pour

être crucifié.

Les soldats conduisirent Jésus dans l’intérieur de la cour, c’est-à-dire, dans le prétoire, et ils assemblèrent

toute la cohorte. Ils Le revêtirent de pourpre, et posèrent sur sa tête une couronne d’épines, qu’ils avaient

tressée. Puis ils se mirent à le saluer : « Salut, roi des Juifs ! » Et ils Lui frappaient la tête avec un roseau,

crachaient sur Lui et, fléchissant les genoux, ils se prosternaient devant Lui. Après s’être ainsi moqués de Lui,

ils Lui ôtèrent la pourpre, Lui remirent ses vêtements, et L’emmenèrent pour Le crucifier.

Ils forcèrent à porter la croix de Jésus un passant qui revenait des champs, Simon de Cyrène, père d’Alexandre

et de Rufus ; et ils conduisirent Jésus au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne. Ils Lui donnèrent

à boire du vin mêlé de myrrhe, mais Il ne le prit pas. Ils Le crucifièrent, et se partagèrent ses vêtements, en

tirant au sort pour savoir ce que chacun aurait. C’était la troisième heure, quand ils Le crucifièrent.

L’inscription indiquant le sujet de sa condamnation portait ces mots : «Le roi des Juifs ».

Ils crucifièrent avec Lui deux brigands, l’un à sa droite, et l’autre à sa gauche. Ainsi fut accompli ce que dit

l’Ecriture : « Il a été mis au nombre des malfaiteurs ».

Les passants L’injuriaient, et secouaient la tête, en disant : « Hé, Toi qui détruis le temple, et qui le rebâtis en

trois jours, sauve-Toi Toi-même, en descendant de la croix ! » Les principaux prêtres aussi, avec les scribes, se

moquaient entre eux, et disaient : « Il a sauvé les autres, et Il ne peut se sauver lui-même. Que le Christ, le roi

d’Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions ! » Ceux qui étaient

crucifiés avec Lui L’insultaient aussi.

La sixième heure étant venue, il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu’à la neuvième heure. Et à la

neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte : « Eloï, Eloï, lama sabachthani ! », ce qui signifie : mon Dieu,

mon Dieu, pourquoi m’as-Tu abandonné ? Quelques-uns de ceux qui étaient là, l’ayant entendu, dirent :

« Voici, Il appelle Elie ». Et l’un d’eux courut remplir une éponge de vinaigre, et, l’ayant fixée à un roseau, il

Lui donna à boire, en disant : « Laissez, voyons si Elie viendra Le descendre ».

Mais Jésus, ayant poussé un grand cri, expira.

Tous se prosternent, y compris le lecteur, qui se relève ensuite, seul.

Le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas.

Le centurion qui était en face de Jésus, voyant qu’il avait expiré de la sorte, dit : « Assurément,

cet homme était Fils de Dieu ».

Il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin. Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie,

mère de Jacques le mineur et de José, et Salomé, qui Le suivaient et Le servaient lorsqu’Il était

en Galilée, et plusieurs autres…

Ton de la Passion :

…qui étaient montées avec Lui à Jérusalem.

Ts. Louange à ta longanimité, ô Christ.

Cél. Le Christ…

Ts. S’est fait pour nous obéissant jusqu’à la mort, à la mort même de la croix.

Prosternés, le clergé et les fidèles répètent douze fois :

Ts. Seigneur, aie pitié….

Cél. Jette un regard, nous T’en prions, Seigneur, sur cette famille pour laquelle notre Seigneur

Jésus-Christ n’a pas hésité à Se livrer aux mains des méchants…

A voix basse :

et à subir le tourment de la croix.

SEXTE

PSAUMES

ANTIENNE

Ch. Quand vint la sixième heure, l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure.

PSAUME 140, 1-6 (ton 2)

Seigneur, délivre-moi des hommes méchants,

préserve-moi des hommes violents,

qui méditent de mauvais desseins dans leur cœur,

et qui sont toujours prêts à faire la guerre.

Ils aiguisent leur langue comme un serpent,

ils ont sous leurs lèvres un venin d’aspic.

Seigneur, garantis-moi des mains du méchant,

préserve-moi des hommes violents qui méditent de me faire tomber.

Des orgueilleux me tendent un piège et des filets,

ils placent des rets le long du chemin,

ils me dressent des embûches.

Je dis au Seigneur : Tu es mon Dieu,

Seigneur, prête l’oreille à la voix de mes suppliques.

PSAUME 140, 7-13 (ton 2)

Seigneur, Seigneur, force de mon salut,

Tu couvres ma tête au jour du combat.

Seigneur, n’accomplis pas les désirs du méchant,

ne laisse pas réussir ses projets,

de peur qu’il ne s’en glorifie.

Que sur la tête de ceux qui m’environnent

retombe l’iniquité de leurs lèvres.

Que des charbons soient jetés sur eux,

qu’Il les précipite dans le feu,

dans les abîmes d’où ils ne se relèveront plus.

L’homme dont la langue est fausse ne s’affermit pas sur la terre,

et l’homme violent, le malheur l’entraîne à sa perte.

Je sais que le Seigneur fait droit au misérable,

justice aux indigents.

Oui, les justes célèbreront ton nom,

les hommes droits habiteront devant ta face.

PSAUME ECCLESIASTIQUE (ton 2)

Viens, peuple christophore, vois les machinations de Judas ;

avec des prêtres sans loi, il trahit notre Sauveur.

Aujourd’hui ils causent la mort du Verbe immortel,

ils Le livrent à Pilate et le crucifient au calvaire.

Souffrant ces choses,

notre Seigneur S’écrie :

Père, pardonne leur ce péché,

afin que les nations connaissent ma résurrection des morts.

ANTIENNE

Ch. Quand vint la sixième heure, l’obscurité se fit sur toute la terre jusqu’à la neuvième heure.

REPONS BREF

V. Père, Je remets mon Esprit,

R. entre tes mains.

LECTURE
(Hébreux 8 en entier)

Parlé soutenu, non chanté :

Lec. Lecture de l’épître du bienheureux apôtre Paul aux Hébreux.

Le point capital de ce qui vient d’être dit, c’est que nous avons un tel grand prêtre, qui s’est assis

à la droite du trône de la majesté divine dans les cieux, comme ministre du sanctuaire et du

véritable tabernacle, qui a été dressé par le Seigneur et non par un homme.

Tout grand prêtre est établi pour présenter des offrandes et des sacrifices ; il est donc nécessaire

que celui-ci ait aussi quelque chose à présenter. S’il était sur la terre, il ne serait même pas prêtre,

puisque là sont ceux qui présentent les offrandes selon la loi ; ils célèbrent un culte, image et

ombre des choses célestes, comme Moïse en fut divinement averti lorsqu’il allait construire le

tabernacle : « Aie soin, lui fut-il dit, de tout faire d’après le modèle qui fa été montré sur la

montagne ». Mais maintenant il a obtenu un ministère d’autant supérieur qu’il est le médiateur

d’une alliance plus excellente, qui a été établie sur de meilleures promesses.

En effet, si la première alliance avait été sans défaut, il n’aurait pas été question de la remplacer par une seconde.

Car c’est avec l’expression d’un blâme que le Seigneur dit à Israël :

« Voici, les jours viennent, dit le Seigneur,

Où Je ferai avec la maison d’Israël et la maison de Juda,

Une alliance nouvelle,

Non comme l’alliance que Je traitai avec leurs pères,

Le jour où Je les saisis par la main

Pour les faire sortir du pays d’Egypte ;

Car ils n’ont pas persévéré dans mon alliance,

Et moi non plus Je ne me suis pas soucié d’eux, dit le Seigneur.

Mais voici l’alliance que Je ferai avec la maison d’Israël.

Après ces jours-là, dit le Seigneur :

Je mettrai mes lois dans leur esprit,

Je les écrirai dans leur cœur ;

Et Je serai leur Dieu,

Et ils seront mon peuple.

Personne n’enseignera plus son concitoyen,

Ni personne son frère, en disant : Connais le Seigneur ;

Car tous me connaîtront,

Depuis le plus petit jusqu’au plus grand d’entre eux ;

Parce que Je pardonnerai leurs iniquités,

Et que Je ne me souviendrai plus de leurs péchés. »

En disant : une alliance nouvelle, il a déclaré ancienne la première ; or ce qui est ancien, ce qui a

vieilli, est près de disparaître.

REPONS LONG

V. Jeles ai foulés, Je les ai piétinés, leur sang a jailli, sur mon habit,

J’en ai taché tous mes vêtements.

R. Je regardais : point d’aide,

Je m’étonnais : nul soutien.

V. Alors mon bras m’a secouru,

ma fureur me donne la victoire.

Ts. Je regardais : point d’aide,

Je m’étonnais : nul soutien.

EVANGILE

(Luc 23, 1-49)

Ton de la Passion :

Cél. Lecture de la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Luc.

Ts. Gloire à ta Passion, Seigneur.

Parlé soutenu :

Cél. Ils se levèrent tous, et ils conduisirent Jésus devant Pilate. Ils se mirent à l’accuser, disant :

« Nous avons trouvé cet homme excitant notre nation à la révolte, empêchant de payer le tribut à

César, et Se disant Lui-même Christ-roi ». Pilate L’interrogea, en ces termes : « Es-Tu le roi des

Juifs ? » Jésus lui répondit : « Tu le dis ». Pilate dit aux principaux prêtres et à la foule : « Je ne

trouve rien de coupable en cet homme. » Mais ils insistèrent, et dirent : « Il soulève le peuple, en

enseignant par toute la Judée, depuis la Galilée, où Il a commencé, jusqu’ici ». Quand Pilate

entendit parler de la Galilée, il demanda si cet homme était Galiléen ; et, ayant appris qu’Il était de

la juridiction d’Hérode, il Le renvoya à Hérode, qui se trouvait aussi à Jérusalem en ces jours-là.

Lorsque Hérode vit Jésus, il en eut une grande joie ; car depuis longtemps il désirait Le voir, à

cause de ce qu’il avait entendu dire de Lui, et il espérait qu’il Le verrait faire quelque miracle. Il

Lui adressa beaucoup de questions ; mais Jésus ne lui répondit rien. Les principaux prêtres et les

scribes étaient là, et L’accusaient avec violence. Hérode, avec ses gardes, Le traita avec mépris ;

et, après s’être moqué de Lui et L’avoir revêtu d’un habit éclatant, il Le renvoya à Pilate. Ce jour

même, Pilate et Hérode devinrent amis, d’ennemis qu’ils étaient auparavant.

Pilate, ayant assemblé les principaux prêtres, les magistrats, et le peuple, leur dit : « Vous m’avez

amené cet homme comme excitant le peuple à la révolte. Et voici, je L’ai interrogé devant vous, et

je ne L’ai trouvé coupable d’aucune des choses dont vous L’accusez ; Hérode non plus, car il nous

L’a renvoyé, et voici, cet homme n’a rien fait qui soit digne de mort. Je le relâcherai donc, après

l’avoir châtié ».

A chaque fête, il était obligé de leur relâcher un prisonnier. Ils s’écrièrent tous ensemble : « Fais

mourir celui-ci, et relâche-nous Barabbas ! » Cet homme avait été mis en prison pour une

sédition qui avait eu lieu dans la ville, et pour un meurtre. Pilate leur parla de nouveau, dans

l’intention de relâcher Jésus. Et ils crièrent : « Crucifie, crucifie-le ! » Pilate leur dit pour la

troisième fois : « Quel mal a-t-Il fait ? Je n’ai rien trouvé en Lui qui mérite la mort. Je Le

relâcherai donc, après l’avoir châtié ». Mais ils insistèrent à grands cris, demandant qu’Il soit

crucifié. Et leurs cris l’emportèrent. Pilate dit que ce qu’ils demandaient serait fait. Il relâcha celui

qui avait été mis en prison pour sédition et pour meurtre, et qu’ils réclamaient ; et il livra Jésus à

leur volonté.

Comme ils L’emmenaient, ils prirent un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils

le chargèrent de la croix, pour qu’il la porte derrière Jésus. Il était suivi d’une grande multitude de

gens du peuple, et de femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Lui. Jésus se

tourna vers elles, et dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur Moi ; mais pleurez sur vous et

sur vos enfants. Car voici, des jours viendront où l’on dira : heureuses les stériles, heureuses les

entrailles qui n’ont point enfanté, et les mamelles qui n’ont point allaité. Alors ils se mettront à

dire aux montagnes : tombez sur nous. Et aux collines : couvrez-nous. Car, si l’on fait ces choses

au bois vert, qu’arrivera-t-il au bois sec ? »

On conduisait en même temps deux malfaiteurs, qui devaient être mis à mort avec Jésus.

Lorsqu’ils furent arrivés au lieu appelé Crâne, ils Le crucifièrent là, ainsi que les deux malfaiteurs,

l’un à droite, l’autre à gauche.

Jésus dit : Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font. Ils se partagèrent ses vêtements,

en tirant au sort.

Le peuple se tenait là, et regardait. Les magistrats se moquaient de Jésus, disant : « Il a sauvé les

autres ; qu’Il Se sauve Lui-même, s’Il est le Christ, l’élu de Dieu ! » Les soldats aussi se moquaient

de Lui ; s’approchant et Lui présentant du vinaigre, ils disaient : « Si Tu es le roi des Juifs, sauve-

Toi Toi-même ! »

Il y avait au-dessus de Lui cette inscription : « Celui-ci est le roi des Juifs ». L’un des malfaiteurs

crucifiés L’injuriait, disant : « N’es-Tu pas le Christ ? Sauve-Toi Toi-même, et sauve-nous ! »

Mais l’autre le reprenait, et disait : « Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ?

Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes ; mais Celui-ci n’a rien fait

de mal ». Et il dit à Jésus : « Souviens-Toi de moi, quand Tu viendras dans ton règne ». Jésus lui

répondit : « Amen, Je te le dis, aujourd’hui tu seras avec Moi dans le paradis ».

Il était déjà environ la sixième heure, et il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu’à la neuvième

heure. Le soleil s’obscurcit, et le voile du temple se déchira par le milieu.

Jésus s’écria d’une voix forte : « Père, je remets mon esprit entre tes mains ». Et, en disant ces

paroles, Il expira.

Tous se prosternent, y compris le lecteur, qui se relève ensuite, seul.

Le centurion, voyant ce qui était arrivé, glorifia Dieu, et dit : « Certainement, cet homme était

juste ».

Et tous ceux qui assistaient en foule à ce spectacle, après avoir vu ce qui était arrivé, s’en

retournèrent, se frappant la poitrine. Tous ceux qui connaissaient Jésus, et les femmes qui

L’avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient dans l’éloignement…

Ton de la Passion :

...etregardaient ce qui se passait.

Ts. Louange à ta longanimité, ô Christ.

Cél. Le Christ…

Ts. S’est fait pour nous obéissant jusqu’à la mort, à la mort même de la croix.

Prosternés, le clergé et les fidèles répètent douze fois :

Ts. Seigneur, aie pitié…

Cél. Jette un regard, nous T’en prions, Seigneur, sur cette famille pour laquelle notre Seigneur Jésus-

Christ n’a pas hésité à Se livrer aux mains des méchants…

A voix basse :

et à subir le tourment de la croix.

NONE

PSAUMES

ANTIENNE

Ch. A la neuvième heure, Jésus, jetant un grand cri rendit l’esprit et la terre trembla.

PSAUME 143,1-6 (ton 3)

Seigneur, écoute ma prière,

prête l’oreille à mes supplications,

exauce-moi dans ta fidélité, dans ta justice.

N’entre pas en jugement avec ton serviteur ;

nul vivant n’est justifié devant Toi.

L’ennemi poursuit mon âme, il foule à terre ma vie,

il me fait habiter dans les ténèbres,

comme ceux qui sont morts à jamais.

Le souffle s’éteint en moi,

mon cœur au fond de moi s’épouvante.

Je me souviens des jours d’autrefois,

je médite sur toutes tes œuvres,

je réfléchis sur l’ouvrage de tes mains.

J’étends mes mains vers Toi ;

mon âme soupire après Toi comme une terre desséchée.

PSAUME 143, 7-12 (ton 2)

Viens vite, réponds-moi, Seigneur, je suis à bout de souffle,

ne cache pas loin de moi ta face,

je serai semblable à ceux qui descendent dans la fosse.

Fais-moi connaître au matin ton amour, car je me confie en Toi,

fais-moi connaître le chemin où je dois marcher,

car vers Toi j’élève mon âme.

Délivre-moi de mes ennemis, ô Seigneur,

car c’est vers Toi que j’ai fui.

Enseigne-moi à faire ta volonté,

car Tu es mon Dieu,

que ton Esprit me conduise sur la voie droite.

A cause de ton nom, Seigneur, rends-moi la vie !

Dans ta justice retire mon âme de la détresse.

Dans ton amour anéantis mes ennemis,

détruis tous les oppresseurs de mon âme,

car je suis ton serviteur.

PSAUME ECCLESIASTIQUE (ton 2)

Voyant le Chef de la vie pendu sur la croix, le larron disait :

Le soleil n’aurait pas caché ses rayons,

la terre n’aurait pas chancelé,

si Celui qui est crucifié avec nous

n’était pas le Dieu incarné.

Ô Toi qui contiens toute chose,

souviens-Toi de moi, Seigneur, dans ton royaume.

ANTIENNE

Ch. A la neuvième heure, Jésus, jetant un grand cri, rendit l’esprit, et la terre trembla.

REPONS BREF

V. J’ai soif !

R. Tout est accompli.

LECTURE
(Hébreux 9, 11-28 et 10, 1- 18)

Parlé soutenu, non chanté :

Lec. Le Christ est venu comme grand prêtre des biens à venir ; Il a traversé le tabernacle plus grand

et plus parfait, qui n’est pas construit de main d’homme, c’est-à-dire qui n’est pas de cette

création ; et il est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, non avec le sang des boucs

et des veaux, mais avec son propre sang, ayant obtenu une rédemption éternelle. Car si le sang

des taureaux et des boucs, et la cendre d’une vache répandue sur ceux qui sont souillés, sanctifient

et procurent la pureté de la chair, combien plus le Sang du Christ, qui, par l’Esprit éternel, s’est

offert Lui-même sans tache à Dieu, purifiera-t-il votre conscience des oeuvres mortes, afin que

vous serviez le Dieu vivant.

Et c’est pour cela qu’Il est le médiateur d’une nouvelle alliance, afin que, la mort étant

intervenue pour le rachat des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui ont

été appelés reçoivent l’héritage éternel qui leur a été promis. Car là où il y a un testament, il

est nécessaire que la mort du testateur soit constatée. Un testament, en effet, n’est valable

qu’en cas de mort, puisqu’il n’a aucune force tant que le testateur vit. Voilà pourquoi c’est avec

du sang que même la première alliance fut inaugurée. Moïse, après avoir prononcé

devant tout le peuple tous les commandements de la loi, prit le sang des veaux et des boucs,

avec de l’eau, de la laine écarlate, et de l’hysope ; et il fit l’aspersion sur le Livre lui-même et sur

tout le peuple, en disant : ceci est le sang de l’alliance que Dieu a ordonnée pour vous. Il fit

pareillement l’aspersion avec le sang sur le tabernacle et sur tous les ustensiles du culte. Et

presque tout, d’après la loi, est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il n’y a pas de pardon.

Il était donc nécessaire, puisque les images des choses qui sont dans les cieux devaient être

purifiées de cette manière, que les choses célestes elles-mêmes le soient par des sacrifices plus

excellents que ceux-là. Car le Christ n’est pas entré dans un sanctuaire fait de main d’homme,

en imitation du véritable, mais Il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant

pour nous devant la face de Dieu. Et ce n’est pas pour S’offrir Lui-même plusieurs fois qu’Il y est

entré, comme le grand prêtre entre chaque année dans le sanctuaire, mais pour offrir un autre

sang que le sien ; autrement, il aurait fallu qu’Il ait souffert plusieurs fois depuis la création du

monde ; mais maintenant, à la fin des siècles, Il a paru une seule fois pour effacer le péché par

son sacrifice. Et comme il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le

jugement, de même le Christ, qui S’est offert une seule fois pour porter les péchés de beaucoup

d’hommes, apparaîtra sans péché une seconde fois à ceux qui L’attendent pour leur salut.

En effet, la loi qui possède une ombre des biens à venir, et non l’exacte représentation des

choses, ne peut jamais, par les mêmes sacrifices qu’on offre perpétuellement chaque année,

amener les assistants à la perfection. Autrement, n’aurait-on pas cessé de les offrir, puisque

ceux qui rendent ce culte, étant une fois purifiés, n’auraient plus eu aucune conscience de leurs

péchés ? Mais le souvenir des péchés est renouvelé chaque année par ces sacrifices ; car il

est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés.

C’est pourquoi le Christ, entrant dans le monde, dit :

Tu n’as voulu ni sacrifice ni offrande,

mais Tu M’as formé un corps ;

Tu n’as agréé ni holocaustes ni sacrifices pour le péché.

Alors J’ai dit :

Voici, je viens

(dans le rouleau du Livre il est question de Moi)

pour faire, ô Dieu, ta volonté.

Après avoir dit d’abord :

Tu n’as voulu et Tu n’as agréé ni sacrifices ni offrandes,

Ni holocaustes ni sacrifices pour le péché

(ce qu’on offre selon la loi),

Il dit ensuite :

Voici, Je viens

pour faire ta volonté.

Il supprime ainsi la première chose pour établir la seconde. C’est en vertu de cette volonté que

nous sommes sanctifiés, par l’offrande du Corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes.

Et tandis que tout prêtre fait chaque jour le service et offre souvent les mêmes sacrifices, qui

ne peuvent jamais ôter les péchés, Lui, après avoir offert un seul sacrifice pour les péchés, S’est

assis pour toujours à la droite de Dieu ; Il attend désormais que ses ennemis soient devenus

son marchepied. Car, par une seule offrande, Il a amené à la perfection pour toujours ceux qui

sont sanctifiés. C’est ce que le Saint-Esprit nous atteste aussi ; car, après avoir dit :

Voici l’alliance que Je ferai avec eux,

Après ces jours-là, dit le Seigneur :

Je mettrai mes lois dans leur cœur,

Et Je les écrirai dans leur esprit

Il ajoute : Et Je ne me souviendrai plus de leurs péchés ni de leurs iniquités.

Or, là où il y a pardon des péchés, il n’y a plus d’offrande pour le péché.

REPONS LONG

V. J’avais au cœur le jour de la vengeance,

l’année de ma rétribution est venue.

R. Célébrez donc tous la miséricorde du Seigneur, racontez les hauts faits que notre Dieu accomplit

pour nous.

V. J’écrase les peuples dans ma colère,

Je les broie dans ma fureur.

Ts. Célébrez donc tous la miséricorde du Seigneur, racontez les hauts faits que notre Dieu accomplit

pour nous.

EVANGILE

(Jean 18, 28-40 et 19, 1-37)

Ton de la Passion :

Cél. Lecture de la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ selon saint Jean.

Ts. Gloire à ta Passion, Seigneur.

Parlé soutenu :

Cél. Ils conduisirent Jésus de chez Caïphe au prétoire : c’était le matin. Ils n’entrèrent point eux-

mêmes dans le prétoire, afin de ne pas se souiller, et de pouvoir manger la Pâque. Pilate sortit

donc pour aller vers eux, et il dit :

« Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? » Ils lui répondirent :

« Si ce n’était pas un malfaiteur, nous ne te L’aurions pas livré ». Sur quoi Pilate leur dit :

« Prenez-Le vous-mêmes, et jugez-Le selon votre loi ». Les Juifs lui dirent : « Il ne nous est pas

permis de mettre quelqu’un à mort ». C’était afin que s’accomplisse la parole que Jésus avait

dite, lorsqu’Il indiqua de quelle mort Il devait mourir.

« Pilate rentra dans le prétoire, appela Jésus, et Lui dit : « Es-Tu le roi des Juifs ? » Jésus

répondit : « Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou d’autres te l’ont-ils dit de Moi ? » Pilate

répondit : « Moi, suis-je Juif ? Ta nation et les principaux prêtres T’ont livré à moi : qu’as-Tu fait ?

« Mon royaume n’est pas de ce monde, répondit Jésus. Si mon royaume était de ce monde, mes

serviteurs auraient combattu pour Moi afin que Je ne sois pas livré aux Juifs ; mais maintenant

mon royaume n’est point d’ici-bas ». Pilate Lui dit : «Tu es donc roi ?» Jésus répondit : «Tu le

dis, Je suis roi. Je suis né et Je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité.

Quiconque est de la vérité écoute ma voix ». Pilate Lui dit : « Qu’est-ce que la vérité ? »

Après avoir dit cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et il leur dit : « Je ne trouve

aucun crime en Lui. Mais, comme c’est parmi vous une coutume que je vous relâche quelqu’un à

la fête de Pâque, voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs ? » Alors de nouveau tous

s’écrièrent : « Non, pas Lui, mais Barabbas ». Or, Barabbas était un brigand.

Alors Pilate prit Jésus, et Le fit battre de verges.

Les soldats tressèrent une couronne d’épines qu’ils posèrent sur sa tête, et ils Le revêtirent

d’un manteau de pourpre ; puis, s’approchant de Lui, ils disaient : « Salut, roi des Juifs ». Et ils

Lui donnaient des soufflets.

Pilate sortit de nouveau, et dit aux Juif : « Voici, je vous L’amène dehors, afin que vous sachiez

que je ne trouve en Lui aucun crime ». Jésus sortit donc, portant la couronne d’épines et le

manteau de pourpre.

Et Pilate leur dit : « Voici l’homme ! »

Lorsque les principaux prêtres et les huissiers Le virent, ils s’écrièrent : « Crucifie ! crucifie ! »

Pilate leur dit : « Prenez-Le vous-mêmes, et crucifiez-Le ; car moi, je ne trouve point de rime en

Lui ». Les Juifs lui répondirent : « Nous avons une loi ; et, selon notre loi, Il doit mourir, parce

qu’Il s’est fait Fils de Dieu ».

Quand Pilate entendit cette parole, sa frayeur augmenta. Il rentra dans le prétoire, et il dit à Jésus :

« D’où es-Tu ? » Mais Jésus ne lui donna point de réponse. Pilate Lui dit : « Est-ce à moi que Tu

ne parles pas ? Ne sais-Tu pas que j’ai le pouvoir de Te crucifier, et que j’ai le pouvoir de Te

relâcher ? » Jésus répondit : « Tu n’aurais sur Moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’en

haut. C’est pourquoi celui qui Me livre à toi commet un plus grand péché ».

Dès ce moment, Pilate cherchait à Le relâcher. Mais les Juifs criaient : « Si tu Le relâches, tu n’es

pas ami de César. Quiconque se fait roi se déclare contre César ». Pilate, ayant entendu ces

paroles, amena Jésus dehors ; et il siégea au tribunal, au lieu appelé le Pavé, et en hébreu

Gabbatha. C’était la préparation de la Pâque, et environ la sixième heure. Pilate dit aux Juifs :

« Voici votre roi ». Mais ils s’écrièrent : « Ôte, ôte, crucifie-Le ! » Pilate leur dit : « Crucifierai-je

votre roi ? » Les principaux prêtres répondirent : « Nous n’avons de roi que César ». Alors il Le

leur livra pour être crucifié. Ils prirent donc Jésus, et L’emmenèrent.

Jésus, portant sa croix, arriva au lieu du crâne, qui se nomme en hébreu Golgotha. C’est là qu’Il

fut crucifié, et deux autres avec Lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu.

Pilate fit une inscription, qu’il plaça sur la croix, et qui était ainsi conçue : « Jésus de Nazareth,

roi des Juifs ». Beaucoup de Juifs lurent cette inscription, parce que le lieu où Jésus fut crucifié

était près de la ville : elle était en hébreu, en grec et en latin. Les principaux prêtres des Juifs

dirent à Pilate : n’écris pas : « Roi des Juifs ». Mais écris qu’Il a dit : « Je suis roi des Juifs ».

Pilate répondit : « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit ».

Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements, et ils en firent quatre parts,

une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d’un seul tissu

depuis le haut jusqu’en bas. Et ils dirent entre eux : « Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à

qui elle sera ». Cela arriva afin que s’accomplisse cette parole de l’Ecriture :

Ils se sont partagé mes vêtements,

Et ils ont tiré au sort ma tunique.

Voilà ce que firent les soldats.

Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la soeur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et

Marie de Magdala.

Jésus, voyant sa mère, et auprès d’elle le disciple qu’Il aimait, dit à sa mère :

« Femme, voilà ton fils ». Puis Il dit au disciple : « Voilà ta mère ». Et, dès ce moment, le disciple

la prit chez lui.

Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l’Ecriture

soit accomplie : « J’ai soif ». Il y avait là un vase plein de vinaigre. Les soldats en remplirent une

éponge, et, l’ayant fixée à une branche d’hysope, ils l’approchèrent de sa bouche. Quand Jésus

eut pris le vinaigre, Il dit : « Tout est accompli ». Et, baissant la tête, Il rendit l’esprit.

On se prosterne y compris le lecteur, qui se relève ensuite, seul.

Dans la crainte que les corps ne restent sur la croix pendant le sabbat, car c’était la préparation,

et ce jour de sabbat était un grand jour, les Juifs demandèrent à Pilate qu’on rompe les

jambes aux crucifiés, et qu’on les enlève. Les soldats vinrent donc, et ils rompirent les jambes

au premier, puis à l’autre qui avait été crucifié avec Lui. S’étant approchés de Jésus, et Le

voyant déjà mort, ils ne Lui rompirent pas les jambes ; mais un des soldats Lui perça le côté

avec une lance, et aussitôt il sortit du sang et de l’eau. Celui qui l’a vu en a rendu témoignage,

et son témoignage est vrai ; et il sait qu’il dit vrai, afin que vous croyiez aussi. Ces choses sont

arrivées, afin que l’Ecriture soit accomplie :

Aucun de ses os ne sera brisé.

Et ailleurs l’Ecriture dit encore :…

Ton de la Passion :

…Ils verront Celui qu’ils ont percé.

Ts. Louange à ta longanimité, ô Christ.

Cél. Le Christ

Ts. S’est fait pour nous obéissant jusqu’à la mort, à la mort même de la croix.

Prosternés, le clergé et les fidèles répètent douze fois :

Ts. Seigneur, aie pitié…

Cél. Jette un regard, nous T’en prions, Seigneur, sur cette famille pour laquelle notre Seigneur

Jésus-Christ n’a pas hésité à Se livrer aux mains des méchants…

A voix basse :

età subir le tourment de la croix,

A voix haute :

Lui qui, étant Dieu, vit et règne avec Toi et l’Esprit-Saint aux siècles des siècles.

Ts. Amen.

VENDREDI SAINT

CRUCIFIXION DE NOTRE SEIGNEUR

Le célébrant est vêtu d’une soutane, et porte étole et chape (ou chasuble) violettes. Si d’autres

clercs majeurs participent à la célébration, ils sont aussi en soutane avec étole et chasuble ou

dalmatique violettes.

Sur l’autel de prothèse sont préparées une petite carafe de vin, une petite carafe d’eau et la lance

(en vue de la purification des vases sacrés après la consommation des dons par le célébrant).

Les clercs mineurs n’officient pas dans cette célébration à l’exception des lecteurs. Tout est

allumé au reposoir. Les fidèles sont tournés vers l’autel (et non vers le reposoir).

Le clergé entre directement dans le sanctuaire et se prosterne en silence dans le sanctuaire.

Lorsqu’il s’est relevé, le lecteur commence immédiatement la lecture :

PREMIERE PROPHETIE

(Exode 12, 1-11)

Lec. Lecture du Livre de l’Exode.

Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron dans le pays d’Égypte : « Ce mois-ci sera pour vous le premier

des mois ; il sera pour vous le premier des mois de l’année. Parlez à toute l’assemblée d’Israël

et dites : Le dixième jour de ce mois, on prendra un agneau pour chaque maison. Si la maison est

trop peu nombreuse pour un agneau, on le prendra avec son plus proche voisin, selon le

nombre des personnes ; vous compterez pour cet agneau d’après ce que chacun peut

manger. Ce sera un agneau ou un chevreau. Vous le garderez jusqu’au quatorzième jour de

ce mois ; et toute l’assemblée d’Israël l’immolera entre les deux soirs. On prendra de son sang,

et on en mettra sur les deux poteaux et sur le linteau de la porte des maisons où on le

mangera. Cette même nuit, on en mangera la chair, rôtie au feu ; on la mangera avec des

pains sans levain et des herbes amères. Vous ne le mangerez point à demi cuit et bouilli dans

l’eau ; mais il sera rôti au feu, avec la tête, les jambes et l’intérieur. Vous n’en laisserez rien

jusqu’au matin; et, s’il en reste quelque chose le matin, vous le brûlerez au feu. Quand vous le

mangerez, vous aurez vos reins ceints, vos souliers aux pieds et votre bâton à la main ; et vous

le mangerez à la hâte. C’est la Pâque du Seigneur. »

REPONS

V. Ils m’ont enlevé mon vêtement, et revêtu de pourpre ;

ils ont posé sur ma tête une couronne d’épines.

Ch. Ils ont mis entre mes mains un roseau, afin que Je les brise comme le vase du potier.

V. Mon dos, Je L’ai offert aux coups, Je n’ai pas détourné mon visage des crachats.

Ch. Ils ont mis entre mes mains un roseau, afin que Je les brise comme le vase du potier.

DEUXIEME PROPHETIE

(Osée 5, 15 à 6, 6)

Lec. Lecture du livre du prophète Osée.

« Quand ils seront dans la détresse, ils auront recours à Moi. Venez retournons au Seigneur. Il a

frappé, mais Il nous guérira ; Il rendra la vie dans deux jours ; le troisième Il ressuscitera et nous vivrons avec Lui. Connaissons, cherchons à connaître le Seigneur, sa venue est aussi certaine que celle de l’aurore. Il viendra pour nous comme la pluie, comme la pluie du printemps qui arrose la terre. Que te ferai-Je, Éphraïm ? Que te ferai-Je, Juda ? Votre piété est comme la nuée du matin, comme la rosée qui se dissipe.

C’est pourquoi, Je les frapperai par les prophètes, Je les tuerai par les paroles de ma bouche, et mes jugements éclateront comme la lumière. Car Je veux la miséricorde et non les sacrifices, la connaissance de Dieu plus que les holocaustes. »

REPONS

H. Voyant son agneau traîné vers l’immolation, Marie, consumée de douleur, se lamente :

1 F. Où vas-Tu mon enfant ? Pour qui accomplis-Tu cette rude course ?

Ch. Dois-je T’accompagner ou T’attendre, dis-moi un mot, ô Verbe, ne passe pas en silence.

1 F. Y aura-t-il à Cana une autre noce ?

Vas-Tu refaire pour eux du vin avec de l’eau ?

Ch. Dois-je T’accompagner ou T’attendre, dis-moi un mot, ô Verbe, ne passe pas en silence.

1 F. Réponds à celle qui T’engendra, étant vierge : Tu es mon Fils et mon Dieu.

Ch. Dois-je T’accompagner ou T’attendre, dis-moi un mot, ô Verbe, ne passe pas en silence.

TROISIEME PROPHETIE

(Isaïe 52, 13 à 53, 8)

Lec. Lecture du prophète Isaïe.

« Voici, mon serviteur prospérera, il montera, il s’élèvera, il s’élèvera bien haut. De même qu’il a

été pour plusieurs un sujet d’effroi tant son visage était défiguré, tant son aspect différait de celui

des fils de l’homme, de même il sera pour beaucoup de peuples un sujet de joie.

Devant lui des rois fermeront la bouche, car ils verront ce qui ne leur avait point été raconté, ils

apprendront ce qu’ils n’avaient point entendu. Qui a cru ce qui nous était annoncé ? Qui a reconnu

le bras du Seigneur ? Il s’est élevé devant Lui comme une faible plante, comme un rejeton qui

sort d’une terre desséchée ; il n’avait ni beauté ni éclat pour attirer nos regards et son aspect n’avait

rien pour nous plaire.

Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable

à celui dont on détourne le visage, nous l’avons dédaigné, nous n’avons fait de lui aucun cas.

Cependant ce sont nos souffrances qu’il a portées, c’est de nos douleurs qu’il s’est chargé ; et

nous l’avons considéré comme puni, frappé de Dieu et humilié.

Mais il était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités ; le châtiment qui nous donne la

paix est retombé sur lui et c’est par ses plaies que nous sommes guéris.

Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre vie ; et le Seigneur a fait

retomber sur lui l’iniquité de nous tous.

Il a été maltraité et opprimé et il n’a point ouvert la bouche.

Semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie, à une brebis muette devant ceux qui la

tondent, il n’a point ouvert la bouche.

Il a été enlevé par l’angoisse et le châtiment, et parmi ceux de sa génération, qui a cru qu’il

était retranché de la terre des vivants et frappé pour les péchés de mon peuple ? »

REPONS

V. La crainte et le tremblement tombèrent sur la création, voyant son Dieu sur la croix.

Ch. Mais Tu empêches la terre d’engloutir ceux qui Te crucifiaient.

V. Les pierres se fendirent de douleur, voyant pendu leur Créateur.

Ch. Mais Tu empêches la terre d’engloutir ceux qui Te crucifiaient.

EPITRE

(1 Corinthiens 1, 18-31)

Lec. Lecture de la première épître du bienheureux apôtre Paul aux Corinthiens. Frères, la prédication

de la croix est une folie pour ceux qui périssent ; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est une

puissance de Dieu.

Aussi est-il écrit :

Je détruirai la sagesse des sages,

Et je rendrai nulle l’intelligence des intelligents.

Où est le sage ? Où est le scribe ? Où est le raisonneur de ce siècle ? Dieu n’a-t-il pas convaincu

de folie la sagesse du monde ? Car puisque le monde, avec sa sagesse, n’a point connu Dieu, il a

plu à Dieu dans sa sagesse de sauver les croyants par la folie de la prédication. Les Juifs

demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse : nous, nous prêchons le Christ

crucifié, scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de

Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs. Car la folie de Dieu est plus sage que les

hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes.

Considérez, frères, que parmi vous qui avez été appelés, il n’y a ni beaucoup de sages selon la

chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. Mais Dieu a choisi les choses folles

du monde pour confondre les sages ; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre

les fortes ; et Dieu a choisi les choses viles du monde et celles qu’on méprise, celles qui ne

sont point, pour réduire à néant celles qui sont, afin que personne ne se glorifie devant Dieu. Or

c’est par Lui que vous êtes en Jésus-Christ qui par la volonté de Dieu, a été fait pour nous

sagesse, justice, sanctification et rédemption, afin, comme il est écrit,

Que celui qui se glorifie se glorifie dans le Seigneur.

REPONS LONG

Ch. Celui qui est revêtu de lumière comme d’un vêtement, se présente nu au jugement, et Il reçoit un soufflet des mains qu’Il a créées. Le peuple infidèle cloue sur la croix le Seigneur de gloire ; le voile du temple se déchire, et d’ombre se couvre le soleil, ne pouvant supporter de voir accabler d’opprobre Dieu redoutable. Adorons-Le.

EVANGILE Composé

Ton de la Passion :

Cél. Suite de la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ.

Ts. Gloire à ta Passion, Seigneur.

De préférence chanté selon la composition musicale spécifique qui se trouve dans les partitions :

Dia. Ils conduisirent Jésus de chez Caïphe au prétoire : c’était le matin. Ils n’entrèrent pas

eux-mêmes dans le prétoire, afin de ne pas se souiller et de pouvoir manger la Pâque. Pilate

sortit donc pour aller à eux et il dit :

Pilate. « Quelle accusation portez-vous contre cet homme ? »

Dia. Ils lui répondirent :

Ts.H. « Si ce n’était pas un malfaiteur, nous ne te L’aurions pas livré. »

Dia. Sur quoi, Pilate leur dit :

Pilate. « Prenez-Le vous-mêmes et jugez-Le selon votre loi. »

Dia. Les Juifs lui dirent :

Ts.H. « Il ne nous est pas permis de mettre personne à mort. »

Dia. C’était afin que s’accomplisse la parole que Jésus avait dite, lorsqu’Il indiqua de quelle mort Il

devait mourir. Ils se mirent à l’accuser disant :

Ts.H. « Nous avons trouvé cet homme excitant notre nation à la révolte, empêchant de payer le

tribut à César et se disant Lui-même Christ Roi. »

Dia. Pilate rentra dans le prétoire, appela Jésus et Lui dit :

Pilate. « Es-Tu le Roi des Juifs ?»

Dia. Jésus répondit :

Jésus. « Est-ce de toi que tu dis cela, ou d’autres te l’ont-ils dit de Moi ?»

Dia. Pilate répondit :

Pilate. « Moi, suis-je Juif ? Ta nation et les principaux des prêtres T’ont livré à moi. Qu’as-Tu fait ? »

Dia. Jésus répondit :

Jésus. « Mon royaume n’est pas de ce monde. Si mon royaume était de ce monde, mes serviteurs

auraient combattu pour Moi afin que Je ne fusse pas livré aux Juifs ; mais maintenant mon

royaume n’est point d’ici-bas. »

Dia. Pilate répondit :

Pilate. « Tu es donc roi ? »

Dia. Jésus répondit :

Jésus. « Tu le dis : Je suis Roi. Je suis né et suis venu dans le monde pour rendre témoignage à

la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix. »

Dia. Pilate Lui dit :

Pilate. « Qu’est-ce que la vérité ? »

Dia. Mais Jésus ne répondit rien aux accusations des principaux des prêtres et des anciens ; alors

Pilate Lui dit :

Pilate. « N’entends-Tu pas de combien de choses ils T’accusent ? »

Dia. Et Jésus ne lui donna réponse sur aucune parole, ce qui étonna beaucoup le gouverneur.

Après avoir dit cela, il sortit de nouveau pour aller vers les Juifs, et leur dit :

Pilate. Je ne trouve aucun crime en Lui. »

Dia. Mais ils insistèrent et dirent :

Ts.H. « Il soulève le peuple, en enseignant par toute la Judée, depuis la Galilée où Il a commencé,

jusqu’ici. »

Dia. Quand Pilate entendit parler de la Galilée, il demanda si cet homme était Galiléen ; et ayant

appris qu’Il était de la juridiction d’Hérode, il le renvoya à Hérode qui se trouvait aussi à

Jérusalem en ces jours-là. Lorsque Hérode vit Jésus, il en eut une grande joie ; car depuis

longtemps il désirait Le voir à cause de ce qu’il avait entendu dire de Lui et il espérait qu’il Le

verrait faire quelque miracle. Il lui adressa beaucoup de question, mais Jésus ne lui répondit

rien. Les principaux des prêtres et les scribes étaient là et L’accusaient avec violence. Hérode,

avec ses gardes, Le traita avec mépris ; et après s’être moqué de Lui et L’avoir revêtu d’un habit

éclatant, il Le renvoya à Pilate. Ce jour même, Pilate et Hérode devinrent amis, d’ennemis qu’ils

étaient auparavant. À chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un prisonnier,

celui que demandait la foule ; ils avaient alors un prisonnier fameux nommé Barabbas,

avec ses complices, pour un meurtre qu’ils avaient commis dans une sédition. Comme ils étaient

assemblés, Pilate leur dit :

Pilate. « Lequel voulez-vous que je vous relâche, Barabbas ou Jésus, qu’on appelle le Christ ?

Dia. Car il savait que c’était par envie qu’ils avaient livré Jésus. Pendant qu’il était assis sur le tribunal,

sa femme lui fit dire :

F. « Qu’il n’y ait rien entre toi et ce juste ; car aujourd’hui j’ai beaucoup souffert en songe à cause de

Lui. »

Dia. Les principaux prêtres et les anciens persuadèrent la foule de demander Barabbas et de faire

périr Jésus, le gouverneur prenant la parole, leur dit :

Pilate. « Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche ? »

Dia. Ils répondirent :

Ts. « Barabbas ! »

Dia. Pilate leur dit :

Pilate. « Que ferai-je donc à Jésus, qu’on appelle le Christ ? »

Dia. Tous répondirent :

Ts. « Qu’Il soit crucifié ! »

Dia. Le gouverneur dit :

Pilate. « Mais quel mal a-t-Il fait ? »

Dia. Et ils crièrent encore plus fort :

Ts. « Qu’Il soit crucifié ! »

Dia. Pilate voyant qu’il ne gagnait rien mais que le tumulte augmentait, prit de l’eau, se lava les mains

en présence de la foule et dit :

Pilate. « Cela vous regarde. »

Dia. Et tout le peuple répondit :

Ts. « Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants ! »

Dia. Et leurs cris l’emportèrent ; Pilate prononça que ce qu’ils demandaient serait fait. Il relâcha

celui qui avait été mis en prison pour sédition et pour meurtre et qu’ils réclamaient. Alors

Pilate prit Jésus et Le fit battre de verges. Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans

le prétoire et ils assemblèrent autour de Lui toute la cohorte ; ils Lui ôtèrent ses vêtements

et Le couvrirent d’un manteau écarlate. Ils tressèrent une couronne d’épines qu’ils posèrent

sur sa tête, et ils Lui mirent un roseau dans la main droite, puis, s’agenouillèrent devant Lui, ils

Le raillèrent en disant :

Ts.H. « Salut, roi des Juifs ! »

Dia. Et ils crachaient contre Lui, prenaient le roseau et frappaient sur sa tête. Puis, s’approchant de

Lui, ils disaient :

Ts.H. « Salut, roi des Juifs ! »

Dia. Et ils Lui donnaient des soufflets. Pilate sortit de nouveau et dit aux Juifs :

Pilate. « Voici, je vous L’amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en Lui aucun crime. »

Dia. Jésus sortit donc, portant la couronne d’épines et le manteau de pourpre. Et Pilate leur dit :

Pilate. « Voici l’homme ! »

Dia. Lorsque les principaux des prêtres et les huissiers Le virent, ils s’écrièrent :

Ts.H. « Crucifie ! Crucifie ! »

Dia. Pilate leur dit :

Pilate. « Prenez-Le vous-mêmes et crucifiez-Le ; car moi je ne trouve pas de crime en Lui»

Dia. Les Juifs lui répondirent :

Ts.H. « Nous avons une loi ; et selon cette loi, Il doit mourir, parce qu’Il S’est fait Fils de Dieu. »

Dia. Quand Pilate entendit cette parole, sa frayeur augmenta. Il rentra dans le prétoire, et il dit à Jésus :

Pilate. « D’où es-Tu ?

Dia. Mais Jésus ne lui donna point de réponse. Pilate Lui dit :

Pilate. « Est-ce à moi que Tu ne parles pas ? Ne sais-Tu pas que j’ai le pouvoir de Te crucifier et que

j’ai le pouvoir de Te relâcher ? »

Dia. Jésus répondit :

Jésus. «Tu n’aurais sur Moi aucun pouvoir, s’il ne t’avait été donné d’en haut. C’est pourquoi celui

qui Me livre à toi commet un plus grand péché. »

Dia. Dès ce moment, Pilate cherchait à le relâcher, mais les Juifs criaient :

Ts.H. « Si tu le relâches, tu n’es pas l’ami de César. Quiconque se fait roi, se déclare contre César. »

Dia. Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors et il s’assit sur le tribunal au lieu

appelé le Pavé et, en hébreu, Gabbatha. C’était la préparation de la Pâque et environ la sixième

heure. Pilate dit aux Juifs :

Pilate. « Voici votre roi ! »

Dia. Mais ils s’écrièrent

Ts. « Ôte, ôte, crucifie-Le ! »

Dia. Pilate leur dit :

Pilate. « Crucifierai-je votre roi ? »

Dia. Les principaux des prêtres répondirent :

Ts. H. « Nous n’avons de roi que César. »

Dia. Alors il Le leur livra pour être crucifié. Ils Lui ôtèrent le manteau, Lui remirent ses vêtements, et

l’emmenèrent pour Le crucifier. Lorsqu’ils sortirent, ils rencontrèrent un homme de Cyrène

appelé Simon, père d’Alexandre et de Rufus, qui revenait des champs, et ils le forcèrent à porter

la croix derrière Jésus.

Il était suivi d’une grande multitude de peuple et de femmes qui se frappaient la poitrine et se

lamentaient sur Lui Jésus se tourna vers elles et dit :

Jésus. « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur Moi ; mais pleurez sur vous et sur vos enfants. Car

voici, des jours viendront où l’on dira : heureuses les stériles, heureuses les entrailles qui n’ont

point enfanté, et les mamelles qui n’ont point allaité. Alors ils se mettront à dire aux

montagnes : tombez sur nous, et aux collines: couvrez-nous. Car, si l’on fait ces choses au

bois vert, qu’arrivera-t-il au bois sec ? »

Dia. On conduisit en même temps deux malfaiteurs qui devaient être mis à mort avec Jésus. Jésus,

portant sa croix, arriva au lieu du crâne qui se nomme en hébreu Golgotha : ils Lui donnèrent à

boire du vin mêlé de fiel mais, quand Il eut goûté, Il ne voulut pas boire. C’était la troisième

heure quand ils Le crucifièrent. Ils crucifièrent avec Lui deux brigands, l’un à sa droite, l’autre à

sa gauche ; ainsi fut accompli ce que dit l’Écriture : Il a été mis au nombre des malfaiteurs. Jésus

dit :

Jésus. « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. »

Dia. Pilate fit une inscription qu’il plaça sur la croix, et qui était ainsi conçue : « Jésus de Nazareth,

roi des Juifs ». Beaucoup de Juifs lurent cette inscription, parce que le lieu où Jésus fut crucifié

était près de la ville : elle était en hébreu, en grec et en latin. Les principaux des prêtres des Juifs

dirent à Pilate :

Ts.H. N’écris pas : « Roi des Juifs ». Mais écris qu’Il a dit : « Je suis roi des Juifs ».

Dia. Pilate répondit :

Pilate. « Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit ».

Dia. Les soldats après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements et ils en firent quatre parts, une

part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique qui était sans couture, d’un seul tissu

depuis le haut jusqu’en bas, et ils dirent entre eux :

Ts.H. «Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera ».

Dia. Cela arriva afin que s’accomplît cette parole de l’Écriture : « Ils se sont partagé mes vêtements

et ils ont tiré au sort ma tunique ». Voilà ce que firent les soldats, puis ils s’assirent et

Le regardèrent ; les passants L’injuriaient et secouaient la tête en disant :

Ts. « Hé ! Toi qui détruis le temple et qui le rebâtis en trois jours, sauve-Toi, Toi-même ! Si Tu es

le Fils de Dieu, descends de la croix ! »

Dia. Les principaux des prêtres, avec les scribes et les anciens, se moquaient de Lui, et disaient :

Ts.H. « Il a sauvé les autres et Il ne peut se sauver Lui-même ! S’Il est roi d’Israël, qu’Il descende de la

croix et nous croirons en Lui. Il S’est confié à Dieu, que Dieu Le délivre maintenant s’Il l’aime.

Car II a dit : Je suis le Fils de Dieu. »

Dia. L’un des malfaiteurs crucifiés L’injuriait, disant :

1Lar. «N’es-Tu pas le Christ ? Sauve-Toi Toi-même et sauve-nous ! »

Dia. Mais l’autre le reprenait, et disait :

2Lar. « Ne crains-Tu pas Dieu, toi qui subis la même condamnation ?

Pour nous, c’est justice, car nous recevons ce qu’ont mérité nos crimes, mais Celui-ci n’a rien

fait de mal. »

Dia. Et il dit à Jésus :

2Lar. « Souviens-Toi de moi, quand Tu viendras dans ton règne. »

Dia. Jésus répondit :

Jésus. «Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec Moi dans le paradis. »

Dia. Près de la croix de Jésus se tenaient sa Mère, et la soeur de sa Mère, Marie femme de Cléopas,

et Marie de Magdala. Jésus, voyant sa Mère, et auprès d’elle le disciple qu’Il aimait, dit à sa Mère :

Jésus. « Femme, voilà ton fils. »

Dia. Puis Il dit au disciple :

Jésus. « Voilà ta mère. »

Dia. Depuis la sixième heure jusqu’à la neuvième, il y eut des ténèbres sur toute la terre, et vers la

neuvième heure, Jésus s’écria d’une voix forte :

Jésus. « Éli, Éli, lama sabachtani ! »

Dia. C’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi M’as-Tu abandonné ? Quelques-uns de ceux

qui étaient là, L’ayant entendu, dirent :

Ts. « Il appelle Élie. »

Dia. Et aussitôt, l’un d’eux courut prendre une éponge, qu’il remplit de vinaigre, et, l’ayant fixée à

un roseau, il Lui donna à boire. Mais les autres disaient :

Ts.H. « Laisse, voyons si Élie viendra Le sauver. »

Dia. Après cela, Jésus qui savait que tout était consommé, dit, afin que l’Écriture fût accomplie :

Jésus. « J’ai soif. »

Dia. Il y avait là un vase plein de vinaigre, les soldats en remplirent une éponge et, l’ayant

fixée à une branche d’hysope, ils l’approchèrent de sa bouche. Quand Jésus eut pris le vinaigre,

Il dit :

Jésus. « Tout est accompli ! »

Dia. Jésus s’écria d’une voix forte :

Jésus. « Père, Je remets mon esprit entre tes mains. »

Dia. Et en disant ces paroles et baissant la tête, Il rendit l’esprit.

Tous se prosternent jusqu’à la fin de l’Evangile. Le diacre se prosterne quelques instants, se

relève et poursuit :

Dia. Et voici, le voile du Temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas, la terre trembla,

les rochers se fendirent, les sépultures s’ouvrirent et plusieurs corps des saints qui étaient

morts ressuscitèrent. Étant sortis des sépulcres après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans

la ville sainte et apparurent à un grand nombre de personnes. Le centurion et deux qui

étaient avec lui pour garder Jésus, ayant vu le tremblement de terre et ce qui venait d’arriver,

furent saisis d’une grande frayeur et dirent :

« Assurément, cet homme était le Fils de Dieu ».

Il y avait là plusieurs femmes qui regardaient de loin, qui avaient accompagné Jésus depuis la

Galilée pour Le servir. Parmi elles étaient Marie de Magdala, Marie mère de Jacques le

Mineur et de Joseph, et Salomé, la mère de Zébédée. Dans la crainte que les corps ne restassent

sur la croix pendant le Sabbat – car c’était la préparation et ce jour de Sabbat était un grand

jour – les Juifs demandèrent à Pilate qu’on rompît les jambes aux crucifiés et qu’on les enlevât.

Les soldats vinrent donc et ils rompirent les jambes au premier, puis à l’autre qui avait été

crucifié avec Lui.

S’étant approché de Jésus et Le voyant déjà mort, ils ne Lui rompirent pas les jambes, mais

l’un des soldats Lui perça le côté avec une lance et aussitôt il sortit du sang et de l’eau. Celui qui

l’a vu en a rendu témoignage et son témoignage est vrai, et il sait qu’il a dit vrai, afin que vous

croyiez aussi.

Ces choses sont arrivées afin que l’Écriture fût accomplie : Aucun de ses os ne sera brisé, et

ailleurs l’Écriture dit encore : « Ils verront Celui qu’ils ont percé ».

Tous se relèvent.

Ch. Louange à ta longanimité, ô Christ.

Tous les clercs sortent du sanctuaire sauf le célébrant qui reste seul derrière l’autel. Puis il prend

la croix voilée de l’autel, vient devant l’autel, élève la croix face au peuple et en dévoile le haut en

chantant :

Cél. Voici le bois de la Croix, sur lequel le salut du monde est suspendu.

Ch. Venez, adorons-Le.

Il dévoile la branche droite de la croix en l’élevant un peu plus haut et en chantant un ton plus

haut, et le choeur répond sur le même ton.

Cél. Voici le bois de la Croix, sur lequel le salut du monde est suspendu.

Ch. Venez, adorons-Le.

Il dévoile enfin toute la croix en l’élevant encore plus et en chantant un ton plus haut, et le choeur

répond sur le même ton.

Cél. Voici le bois de la Croix, sur lequel le salut du monde est suspendu.

Ch. Venez, adorons-Le.

Le célébrant descend au milieu des portes saintes pour présenter la croix à la vénération. Le

célébrant puis le clergé et les fidèles, les uns après les autres, vénèrent la sainte Croix en se

prosternant trois fois et en la baisant.

Pendant ce temps, le célébrant chante successivement (sur le ton simple) chacun des douze

éléments du Trisagion, repris à chaque fois par tous comme suit :

TRISAGION

Cél. Agios ô Theos, Ts. Agios ô Theos,

Cél.Agios Ischiros, Ts. Agios Ischiros,

Cél. Agios Athanatos, Ts. Agios Athanatos,

Cél. Eleison imas. Ts. Eleison imas.

Cél. Sanctus Deus, Ts. Sanctus Deus,

Cél. Sanctus Fortis, Ts. Sanctus Fortis,

Cél. Sanctus Immortalis, Ts. Sanctus Immortalis,

Cél. Miserere nobis. Ts. Miserere nobis.

Cél. Saint Dieu, Ts. Saint Dieu,

Cél. Saint Fort, Ts. Saint Fort,

Cél. Saint Immortel, Ts. Saint Immortel,

Cél. Aie pitié de nous Ts. Aie pitié de nous.

Après le Trisagion, le chœur chante les Impropères puis à nouveau le Trisagion si la vénération

n’est pas terminée.

IMPROPERES

Durant ce chant :

– on déplace le chandelier à 15 branches de devant le reposoir ( s’il s’y trouve).

– on allume l’encensoir.

– un clerc apporte sur l’autel la carafe de vin, celle d’eau et un voile de calice (préparés au début de

l’office à l’autel de prothèse).

Ch. Ô mon peuple, que T’ai-Je fait ? En quoi T’ai-Je affligé ? Réponds, réponds-Moi.

V. Moi, à cause de toi, J’ai frappé l’Égypte avec ses premiers nés.

Ch. Toi, après m’avoir flagellé, tu M’as livré à la mort.

V. Moi, Je t’ai tiré d’Égypte et J’ai submergé Pharaon dans la mer Rouge. Ch. Et toi tu M’as livré aux

princes des prêtres.

Ch. O mon peuple, que t’ai-Je fait ? En quoi t’ai-Je affligé ? Réponds, réponds-Moi.

V. Moi, J’ai devant toi ouvert la mer.

Ch. Et toi, tu as ouvert mon côté avec la lance.

V. Moi, J’ai marché devant toi dans la colonne de nuée.

Ch. Et toi, tu M’as mené au prétoire de Pilate.

Ch. Ô mon peuple, que T’ai-Je fait ? En quoi T’ai-Je affligé ? Réponds, réponds-Moi.

V. Moi, Je t’ai nourri de manne au désert.

Ch. Et toi, tu M’as meurtri de soufflets et de coups de fouets.

Ch. Ô mon peuple, que T’ai-Je fait ? En quoi T’ai-Je affligé ? Réponds, réponds-Moi.

V. Moi, Je t’ai abreuvé d’eau salutaire sortie du rocher.

Ch. Et toi, dans ma soif, tu M’as présenté du fiel et du vinaigre.

Ch. Ô mon peuple, que T’ai-Je fait ? En quoi T’ai-Je affligé ? Réponds, réponds-Moi.

V. Moi, à cause de toi, J’ai exterminé les rois de Chanaan.

Ch. Et toi, tu as frappé ma tête avec un roseau.

V. Moi, Je t’ai donné le sceptre royal.

Ch. Et toi, tu as mis sur ma tête la couronne d’épines.

Ch. Ô mon peuple, que T’ai-Je fait ? En quoi T’ai-Je affligé ? Réponds, réponds-Moi.

V. Moi Je t’ai élevé avec une grande puissance.

Ch. Et toi, tu M’as attaché au gibet de la croix.

Ch. Ô mon peuple, que T’ai-Je fait ? En quoi T’ai-Je affligé ? Réponds, réponds-Moi.

Après la vénération, le célébrant va replacer la croix en silence sur l’autel. Puis il se rend

seul au reposoir précédé d’un thuriféraire.

PROCESSION AU REPOSOIR
(6ème ton slave).

Dia. Prosternez-vous !

Les fidèles se prosternent jusqu’à la fin de l’office.

Pendant ce temps, le choeur chante :

Ch. Nous adorons ta Croix, Seigneur ; nous louons et glorifions ta sainte résurrection ; car c’est par

la Croix que la joie vint dans le monde entier. Que Dieu nous soit favorable et qu’Il nous bénisse ;

qu’Il fasse briller sur nous sa face et qu’Il ait pitié de nous.

Nous adorons ta Croix, Seigneur ; nous louons et glorifions ta sainte résurrection ; car c’est par

la Croix que la joie vint dans le monde entier.

Parvenu au reposoir, le célébrant encense les saints dons en s’agenouillant. Puis il les rapporte à

l’autel.

Les autres prêtres restent en bas de l’autel.

Le célébrant consomme les saints dons pendant que le diacre, tourné vers les fidèles, proclame

recto tono :

Dia. Un mystère redoutable et glorieux s’accomplit aujourd’hui sous nos yeux : l’Intangible est arrêté.

Celui qui a délivré Adam de la malédiction est enchaîné.

Celui qui sonde les cœurs et les reins est soumis au jugement inique. Celui qui a fermé l’abîme

est jeté en prison.

Celui devant qui les puissances célestes se tiennent avec tremblement, comparaît devant Pilate.

Celui qui est Créateur est souffleté par la main de la créature.

Celui qui juge les vivants et les morts est condamné au crucifiement.

Le célébrant purifie les vases saints que le diacre rapporte ensuite à l’autel de la prothèse.

Parlé :

Cél. Non selon nos mérites, Père saint, mais obéissant au commandement de notre Seigneur

Jésus-Christ, nous osons dire tous ensemble :

Il se prosterne et commence :

Parlé :

Cél. Notre Père,…

Tous, toujours prosternés, continuent :

Parlé :

Ts. …qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne arrive, que ta volonté soit faite sur

la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain substantiel, remets-nous nos dettes

comme nous remettons à nos débiteurs et ne nous soumets pas à l’épreuve, mais délivre-nous du

malin. Amen.

Le célébrant et le peuple disent quarante fois ensemble :

Ts. Seigneur, aie pitié.

Toujours prosterné le célébrant dit :

Parlé :

Cél. Jette un regard, nous T’en prions, Seigneur, sur cette famille pour laquelle notre Seigneur

Jésus-Christ n’a pas hésité à Se livrer aux mains des méchants et à subir le tourment de la croix…

Il se relève et chante :

…Lui qui, étant Dieu, vit et règne avec Toi et l’Esprit-Saint aux siècles des siècles.

Ts. Amen.

VEPRES DU SAMEDI SAINT
célébrées le vendredi soir

Enlever le reposoir et préparer le tombeau du Christ, orné de fleurs (de préférence dans l’allée

centrale au milieu de la nef).

Le chandelier à 15 branches est placé derrière le tombeau (du côté de l’autel). Déposer sur l’autel

un grand drap blanc qui sera le linceul.

Déposer aussi un flacon de parfum, le plus naturel possible, et du coton pour oindre la croix avec

le parfum.

Toute l’église est éteinte, sauf le chandelier à 15 branches et les cierges des fidèles. Les

acolytes sont en aube, les diacres en soutane et en dalmatique violette. Les prêtres, en soutane

avec chape ou chasuble et étole violettes, sont assis dans le sanctuaire.

Pas de doxologie.

PSAUME 140 (ton 8)

ANTIENNE

Ch. Seigneur, force de mon salut, Tu couvres ma tête au jour du combat.

PSAUME

H. Seigneur, délivre-moi des hommes méchants,

préserve-moi des hommes violents.

F. Qui méditent de mauvais desseins dans leur coeur,

et sont toujours prêts à faire la guerre.

H. Ils aiguisent leur langue comme un serpent,

ils ont sur leurs lèvres un venin d’aspic.

F. Seigneur, garantis-moi des mains du méchant, préserve-moi des hommes violents, qui méditent

de me faire tomber.

ANTIENNE

Seigneur, force de mon salut,

Tu couvres ma tête au jour du combat.

PSAUME

H. Des orgueilleux me tendent un piège et des filets,

ils placent des rets le long du chemin,

ils me dressent des embûches.

F. Je dis au Seigneur : Tu es mon Dieu !

Seigneur, prête l’oreille à la voix de mes suppliques.

H. Seigneur, Seigneur, force de mon salut,

Tu couvres ma tête au jour du combat.

F. Seigneur, n’accomplis pas les désirs du méchant,

ne laisse pas réussir ses projets, de peur qu’il ne s’en glorifie.

ANTIENNE

Seigneur, force de mon salut,

Tu couvres ma tête au jour du combat.

PSAUME

H. Que sur la tête de ceux qui m’environnent,

retombe l’iniquité de leurs lèvres.

F. Que les charbons ardents soient jetés sur eux ; qu’Il les précipite dans le feu, dans les abîmes d’où

ils ne se relèveront plus.

H L’homme dont la langue est fausse ne s’affermit pas sur la terre,

et l’homme violent, le malheur l’entraîne à sa perte.

F. Je sais que le Seigneur fait droit au misérable, justice aux indigents.

H. Oui, les justes célébreront ton nom,

les hommes droits habiteront devant ta face.

ANTIENNE

Seigneur, force de mon salut,

Tu couvres ma tête au jour du combat.

LECTURE (Isaïe 53, 9-12)

Lec. Lecture du livre du prophète Isaïe.

On a mis son sépulcre parmi les méchants,

son tombeau avec le riche,

quoiqu’Il n’eût point commis de violence,

et qu’Il n’y eût point eu de fraude dans sa bouche.

Il a plu au Seigneur

de Le briser par la souffrance.

Après avoir livré sa vie en sacrifice pour le péché,

Il verra une postérité et prolongera ses jours

et l’oeuvre du Seigneur prospérera entre ses mains.

À cause du travail de son âme,

Il rassasiera ses regards.

Par sa connaissance, mon juste serviteur justifiera beaucoup d’hommes,

et Il se chargera de leurs iniquités,

c’est pourquoi je lui donnerai sa part avec les grands.

Il partagera le butin avec les puissants, parce qu’Il s’est livré Lui-même à la mort

et qu’Il a été mis au nombre des malfaiteurs.

Parce qu’Il a porté les péchés de beaucoup d’hommes

et qu’Il a intercédé pour les coupables.

REPONS

V. Aujourd’hui les juges ont jugé Celui qui a fait les lois du monde, qui sonde les reins et les cœurs,

qui juge les vivants et les morts.

Ch. Aujourd’hui les juges ont jugé Celui qui a fait les lois du monde, qui sonde les reins et les

cœurs, qui juge les vivants et les morts.

V. Mais le soleil proteste, la terre tremble ; le voile se déchire et Tu prends avec Toi un larron en

paradis.

Ch. Aujourd’hui les juges ont jugé Celui qui a fait les lois

du monde, qui sonde les reins et les coeurs, qui juge les vivants et les morts.

EVANGILE (Matthieu 27, 57-61)

Lu de l’ambon par le célébrant sur le ton de la Passion :

Cél. Suite de la Passion de notre Seigneur Jésus-Christ.

Ts. Gloire à ta Passion, Seigneur.

Cél. Le soir venu, arriva un homme riche d’Arimathie, du nom de Joseph, qui lui aussi avait été disciple

de Jésus. Il se présenta à Pilate, et demanda le corps de Jésus. Alors Pilate ordonna qu’il lui fût

remis. Ayant pris le corps, Joseph l’enveloppa d’un linceul immaculé, et le déposa dans son propre

tombeau tout neuf, qu’il avait taillé dans le roc ; il roula une grande pierre à la porte du tombeau et

s’en alla. Il y avait là Marie de Magdala et l’autre Marie, assises face au sépulcre.

Ts. Louange à ta longanimité, ô Christ.

Tous les clercs, à l’exception du célébrant, sortent du sanctuaire.

Pendant le chant du psaume lucernaire, le célébrant encense autour de l’autel, puis il encense la

croix neuf fois.

Ensuite il dépose la croix sur le linceul et l’oint de parfums.

PSAUME LUCERNAIRE (ton 1)

Entonné par le chœur( sans reprise de l’antienne au début) :

Ch. Que ma prière s’élève comme l’encens devant Toi

et l’élévation de mes mains, comme le sacrifice vespéral.

Seigneur, je crie vers Toi, exauce moi,

entends la voix de ma supplique quand je crie vers Toi.

Que ma prière s’élève comme l’encens devant Toi,

et l’élévation de mes mains

comme le sacrifice vespéral.

Mets, Seigneur, une garde à ma bouche,

veille sur la porte de mes lèvres.

Ne laisse pas dévier mon cœur à des paroles malicieuses

pour chercher des excuses aux œuvres d’iniquité.

Que ma prière s’élève comme l’encens devant Toi

et l’élévation de mes mains, comme le sacrifice vespéral.

Un acolyte reste à côté du célébrant pour lui tendre l’encensoir au moment du chant du Trisagion.

TRISAGION

Le psaume lucernaire terminé, le célébrant, debout devant l’autel, chante seul le Trisagion ; il

s’agenouille après chaque « Agios » et encensant agenouillé. Ce Trisagion est chanté très

lentement à la manière orientale (en grec uniquement).

Cél. Agios ô Theos, Agios Ischiros, Agios Athanatos, Eleison imas.

La procession se met en place aux portes de la prothèse dans l’ordre suivant : un sous-diacre

porteur d’un encensoir (qu’il remettra ensuite au deuxième diacre), les quatre porte-cierges,

les quatre laïcs qui, le moment venu, saisiront les quatre coins du linceul.

PROCESSION AU TOMBEAU

Le célébrant et les autres prêtres reviennent à l’autel. Tous posent sur leur tête le linceul

supportant la croix, le haut de la croix en tête.

Ils font le tour de l’autel par la droite, puis par derrière, et sortent du sanctuaire par la porte de la

prothèse.

Les quatre laïcs prennent alors les quatre coins du linceul.

La procession fait le tour de l’église en partant par l’allée latérale gauche, tourne au fond de

l’église, revient par l’autre allée latérale, tourne de nouveau à gauche, et revient par l’allée centrale

jusqu’au tombeau sur lequel la croix est déposée la tête à gauche.

Pendant la procession le chœur chante autant de fois qu’il convient :

Ch. Le noble Joseph descendit du bois ton Corps très pur, L’enveloppa d’un linceul immaculé et

couvert d’aromates, il Le déposa dans un sépulcre neuf.

Ensuite, on enchaîne immédiatement le Magnificat.

MAGNIFICAT (ton 1)

Le clergé reste groupé devant le tombeau en arc de cercle.

Le diacre encense d’abord le tombeau, puis l’église (sans être accompagné par les flambeaux

qui restent disposés autour du tombeau).

ANTIENNE

Ch. Les femmes assises près du tombeau se lamentaient et pleuraient le Seigneur.

H. Mon âme magnifie le Seigneur ;

et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur.

F. Parce qu’Il a regardé l’humilité de sa servante,

voici que désormais toutes les générations m’appelleront bienheureuse.

STROPHE 1

Ô mon Jésus, ma Lumière douce et bienveillante, comment as-Tu pu être enseveli dans les

ténèbres d’une tombe ? Quel exemple d’abnégation infinie et indicible.

H. Car Il a fait en moi de grandes choses, Celui qui est puissant, et son nom est saint.

F. Et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui Le craignent.

STROPHE 2

F. Ô Christ Créateur, ta mise au tombeau a ébranlé les fondements de l’enfer et a ouvert les sépulcres

des morts.

H. Il a déployé la force de son bras,

Il a dispersé ceux qui avaient dans le cœur des pensées orgueilleuses.

F. Il a déposé les puissants de leur trône

Il a élevé les petits.

STROPHE 3

Ô Soleil éternel, Tu as disparu de la terre en revêtant une forme humaine, et le soleil de midi n’en

pouvant supporter la vue, s’est assombri.

H. Il a rassasié de biens les affamés,

et II a renvoyé les riches les mains vides.

F. Il a pris sous sa protection Israël son serviteur, se ressouvenant de sa miséricorde.

STROPHE 4

Je suis consumée par l’affliction et mes entrailles de mère sont déchirées, ô Verbe, en voyant

l’injustice de ton immolation, s’écriait la Vierge en se lamentant.

H. Selon la parole qu’Il avait donnée à nos pères, à Abraham et à sa race pour toujours.

ANTIENNE

Les femmes assises près du tombeau se lamentaient et pleuraient le Seigneur.

Chanté :

Cél. Le Christ…

Tous se prosternent.

Ch. …s’est fait pour nous obéissant jusqu’à la mort, à la mort même de la croix.

Parlé :

Cél. Jette un regard, nous T’en prions, Seigneur, sur cette famille pour laquelle notre Seigneur Jésus-

Christ n’a pas hésité à se livrer aux mains des méchants et à subir le tourment de la croix.

Les Nocturnes suivent sans interruption.

NOCTURNES DU SAMEDI SAINT

célébrés le vendredi soir

Les fidèles tiennent un cierge allumé.

Le clergé retourne directement à la cathèdre.

PREMIER NOCTURNE

PSAUME 4

ANTIENNE

Je me couche et je m’endors en paix : car Toi seul Seigneur, Tu me donnes la sécurité dans ma

demeure.

PSAUME

H. Quand je crie, réponds-moi, Dieu de ma justice quand je suis dans la détresse, sauve-moi

aie pitié de moi, écoute ma prière.

F. Fils des hommes, jusques à quand ma gloire sera-t-elle outragée ?

Jusques à quand aimerez-vous la vanité chercherez-vous le mensonge ?

H. Sachez que le Seigneur S’est choisi un homme pieux le Seigneur entend

quand je crie à Lui.

F. Tremblez et ne péchez point

parlez en vos cœurs sur votre couche puis taisez-vous.

ANTIENNE

Je me couche et je m’endors en paix : car Toi seul Seigneur, Tu me donnes la sécurité dans ma

demeure.

PSAUME

H. Offrez des sacrifices de justice

et confiez-vous dans le Seigneur.

F. Plusieurs disent : Qui nous fera voir le bonheur ? Fais lever sur nous la lumière de ta face, ô

Seigneur.

H. Tu mets dans mon cœur plus de joie qu’ils n’en ont quand abondent leur froment et leur moût.

ANTIENNE

Je me couche et je m’endors en paix : car Toi seul Seigneur, Tu me donnes la sécurité dans ma

demeure.

On éteint deux cierges.

REPONS BREF

V. Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort.

R. Je ne crains aucun mal, car Tu es avec moi

LECTURE

A côté du lecteur qui psalmodie les versets, un préchantre chante les lettres hébraïques (Aleph,

Beth…) hébraïques

Lec. Des lamentations de Jérémie le prophète.

Préch. ALEPH

Lec. Je suis l’homme qui a vu l’affliction sous la verge de sa fureur.

Il m’a conduit et m’a fait marcher dans les ténèbres et non dans la lumière.

Contre moi seul II tourne et retourne sa main tout le jour.

Préch. BETH

Lec. Il a usé ma chair et ma peau, Il a brisé mes os,

Il a bâti contre moi, Il m’a environné de fiel et d’ennui,

Il m’a fait habiter dans les ténèbres, comme ceux qui sont morts depuis longtemps.

Préch. GHIMEL

Lec. Il m’a entouré d’un mur pour que je ne puisse sortir, Il m’a chargé de lourdes chaînes.

Lors même que je crie et que j’implore du secours, Il ferme tout accès à ma prière. Il m’a

barré les chemins avec des pierres de taille, Il a bouleversé mes sentiers.

Préch. DALETH

Lec. Il a été pour moi comme un ours aux aguets, comme un lion dans une embuscade.

Il m’a ôté toute issue et m’a mis en pièces, Il m’a réduit à la dévastation. Il a bandé son arc et

m’a placé comme but à ses flèches.

Préch. HE

Lec. Il a fait pénétrer dans mes reins les fils de son carquois,

Je suis la risée de tout mon peuple, leur chanson tout le jour,

Il m’a rassasié d’amertume, Il m’a abreuvé d’absinthe.

Préch. HETH

Lec. C’est une grâce du Seigneur que nous ne soyons pas anéantis, car tes miséricordes ne sont

pas épuisées. Elles se renouvellent chaque matin, grande est ta fidélité,

Le Seigneur est mon partage, a dit mon âme, c’est pourquoi j’espérerai enLui.

Préch. TETH

Lec. Le Seigneur est bon pour qui espère en Lui, pour l’âme qui Le cherche,

Il est bon d’attendre en silence la délivrance du Seigneur,

Il est bon à l’homme de porter le joug dès sa jeunesse.

Prech. IOD

Lec. Quand Dieu le lui impose. qu’il s’asseye à l’écart en silence,

Qu’il mette sa bouche dans la poussière, peut-être y a-t-il de l’espérance, Qu’il tende la

joue à celui qui le frappe, qu’il se rassasie d’opprobres. Jérusalem,…

Ts. …Jérusalem, convertis-toi au Seigneur ton Dieu.

On éteint deux cierges.

REPONS LONG

V. Les chœurs des anges s’étonnent de Te voir, Toi l’Immortel qui sièges au sein du Père déposé

mort dans le tombeau.

Ch. Les chœurs des anges s’étonnent de Te voir, Toi l’Immortel qui sièges au sein du Père déposé

mort dans le tombeau.

V. Les rangs angéliques T’entourent et, avec les morts des enfers, Te louent, leur Créateur.

Ch. Les chœurs des anges s’étonnent de Te voir, Toi l’Immortel qui sièges au sein du Père déposé

mort dans le tombeau.

On éteint deux cierges

DEUXIEME NOCTURNE
PSAUME 75

ANTIENNE

Ô mort, Je serai ta mort, enfer, Je serai ta morsure.

PSAUME

H. Nous Te louons, ô Dieu, nous Te louons ton nom est dans nos bouches, nous publions tes merveilles.

F. Au temps que j’aurai fixé,

je jugerai avec droiture.

H. La terre tremble avec tous ceux qui l’habitent

moi j’affermi ses colonnes.

F. Jedis à ceux qui se glorifient ne vous glorifiez pas

et aux méchants : n’élevez pas la tête.

ANTIENNE

Ô mort, Je serai ta mort, enfer, Je serai ta morsure.

PSAUME

H. N’élevez pas si haut votre tête,

ne parlez pas avec tant d’arrogance.

F. Car ce n’est ni de l’Orient ni de l’Occident ni du désert que vient l’élévation.

H. Mais Dieu est Celui qui juge,

Il abaisse l’un et Il élève l’autre.

F. Il y a dans la main du Seigneur une coupe où fermente un vin plein de mélange, et Il en verse

tous les méchants de la terre sucent, boivent jusqu’à la lie.

H. Je publierai ces choses à jamais,

je chanterai en l’honneur du Dieu de Jacob.

F. Et j’abattrai toutes les forces des méchants,

les forces du juste seront élevées.

ANTIENNE

Ô mort, Je serai ta mort, enfer, Je serai ta morsure.

On éteint deux cierges.

REPONS BREF

V. Il a établi le lieu de son repos,

R. et sa demeure en Sion.

LECTURE
(Ezéchiel 37, 1-14)

Sur une mélodie spécifique :

Cél. Lecture du livre du prophète Ezéchiel.

La main du Seigneur fut sur moi, et le Seigneur me fit sortir en esprit, et me déposa dans le

milieu d’une vallée remplie d’ossements secs. Il me fit passer auprès d’eux, tout autour et voici,

ils étaient fort nombreux, à la surface de la vallée, et ils étaient complètement secs.

Il me dit : « Fils de l’homme, ces os secs pourront-ils revivre?» Je répondis : « Adonaï, Seigneur,

Tu le sais. »

Il me dit : « Prophétise sur ces os secs, et dis-leur : Os desséchés, écoutez la parole du Seigneur.

Ainsi parle le Seigneur Adonaï à ces os secs : Voici, Je vais faire entrer en vous l’esprit, et vous

vivrez ; Je vous donnerai des nerfs, Je ferai croître sur vous de la chair, Je vous couvrirai de peau,

Je mettrai en vous l’esprit, et vous vivrez. Et vous saurez que Je suis le Seigneur. »

Je prophétisai, selon l’ordre que j’avais reçu. Et comme je prophétisais, il y eut un bruit,

et voici, il se fit un mouvement, et les os s’approchèrent les uns des autres. Je regardai, et voici,

il leur vint des nerfs, la chair crût, et la peau les couvrit par-dessus ; mais il n’y avait point en eux

d’esprit.

Il me dit : « Prophétise, et parle à l’esprit. Prophétise, fils de l’homme, et dis à l’esprit : Ainsi

parle le Seigneur Adonaï : Esprit, vient des quatre vents, souffle sur ses morts, et qu’ils revivent. »

Je prophétisai, selon l’ordre qu’il m’avait donné. Et l’esprit entra en eux, et ils reprirent vie,

et ils se tinrent sur leurs pieds ; c’était une armée nombreuse, très nombreuse.

Il me dit : « Fils de l’homme, ces os secs, c’est toute la maison d’Israël. » Et voici, ils disent :

« Nos os sont desséchés, notre espérance est détruite, nous sommes perdus. » Prophétise

donc, et dis-leur : « Ainsi parle le Seigneur Adonaï : Voici, J’ouvrirai vos sépulcres, Je vous ferai

sortir de vos sépulcres, ô mon peuple, et Je vous ramènerai dans le pays d’Israël. Et vous

saurez que Je suis le Seigneur Adonaï, lorsque J’ouvrirai vos sépulcres, et que Je vous ferai sortir

de vos sépulcres, ô mon peuple. Je mettrai mon Esprit en vous, et vous vivrez ; Je vous

rétablirai dans votre pays, et vous saurez que c’est Moi, Adonaï, qui aurais parlé et agi, » dit le

Seigneur.

On éteint deux cierges.

Le clergé se rend directement et rapidement devant le tombeau, tandis que le chœur chante :

REPONS LONG

V. Fais lever sur moi, Seigneur, la lumière de ta face,

mets dans mon cœur plus de joie qu’ils n’en ont.

Ch. Fais lever sur moi, Seigneur, la lumière de ta face,

mets dans mon cœur plus de joie qu’ils n’en ont.

V. Toi seul, Seigneur, Tu me donnes la sécurité dans ma demeure.

Fais lever sur moi, Seigneur, la lumière de ta face,

mets dans mon cœur plus de joie qu’ils n’en ont.

On éteint deux cierges.

TROISIEME NOCTURNE

ANTIENNE 1

Les femmes porteuses d’aromates, vinrent à la tombe pour Te oindre, ô Sauveur.

ANTIENNE 2

Toutes les générations offrent à ta tombe un hymne, ô Christ.

PLAINTES SUR LE TOMBEAU

Les plaintes sont récitées recto tono par les célébrants alternativement :

ANTIENNE 1

Ch. Les femmes porteuses d’aromates, vinrent à la tombe pour Te oindre, ô Sauveur.

ANTIENNE 2

Ch. Toutes les générations offrent à ta tombe un hymne, ô Christ.

Cél. Ô Vie, comment meurs-Tu ? Ô Vie comment es-Tu dans le tombeau ?

En T’enfermant dans le tombeau, Tu ouvres, ô Sauveur, les portes de la vie. Tu T’attardes dans

les plus basses profondeurs de l’abîme, afin de remplir tout de ta gloire et renouveler la nature

d’Adam corrompu.

Adam s’est endormi, mais de son flanc, il fait sortir la mort ; Toi aussi Tu T’es endormi, ô Verbe

de Dieu, mais de ton côté Tu fais sourdre la vie pour le monde.

ANTIENNE 1

Ch. Les femmes porteuses d’aromates, vinrent à la tombe pour Te oindre, ô Sauveur.

Cél. Jésus, mon Christ, Roi universel, que cherches-Tu en venant aux enfers ?

Veux-Tu délivrer la race des mortels ?

Te contemplant, en haut, sur le trône de Gloire et en bas, dans le tombeau, les puissances célestes et infernales se troublent. Le mystère dépasse l’intelligence.

Toi qui es mort volontairement et qui a été mis au tombeau, mon Jésus, source de vie, Tu m’as vivifié, moi qui avais été tué par une amère désobéissance. Flambeau porteur de lumière, la chair de Dieu est maintenant cachée sous terre comme sous le boisseau, et elle dissipe les ténèbres de l’enfer.

ANTIENNE 2

Ch. Toutes les générations offrent à ta tombe un hymne, ô Christ.

Cél. Le plus beau de tous les mortels, l’image de la gloire inaccessible du Père,
apparaît comme un mort défiguré, Lui qui embellit la nature du monde.

En ce jour, Tu sanctifies le septième jour, comme jadis Tu le bénis en cessant ton œuvre. Tu

ramènes tout, Tu renouvelles tout, Tu observes le sabbat dans le tombeau et Tu fais la conquête

de l’enfer.

Lorsqu’il eut englouti la pierre de Vie, le vorace enfer vomit les morts qu’il avait dévorés depuis

les siècles.

Tu as subi la taille comme une pierre brute, ô mon Sauveur, et Tu as fait jaillir une eau vive, car

Tu es la source de la vie.

ANTIENNE 1

Ch. Les femmes porteuses d’aromates, vinrent à la tombe pour Te oindre, ô Sauveur.

Cél. Le foule des armées spirituelles accourt avec Joseph et Nicodème, pour T’enfermer dans un étroit

tombeau, Toi l’insaisissable.

Ô Vierge, l’enfer venu à ta rencontre est rempli d’amertume à la vue d’un mortel divinisé, du

Tout-Puissant couvert de plaies, et devant l’horreur étrange de cette vision, il se sent perdu.

Après T’avoir descendu mort de la croix, ô Verbe, Joseph à présent Te dépose au sépulcre ; mais

ressuscite en sauvant tous les hommes, car Tu es Dieu.

Le centurion T’a reconnu comme Dieu, même dans la mort. Comment donc Te toucherai-je

avec mes mains, mon Dieu, s’écriait Joseph en tremblant.

ANTIENNE 2

Ch. Toutes les générations offrent à ta tombe un hymne, ô Christ.

Cél. Tu es descendu sur terre pour sauver Adam ; ne l’y trouvant pas, Tu vas, ô Maître le chercher

jusque dans l’enfer, par la porte de la mort.

Celui qui contient l’abîme se fait voir mort, enveloppé d’aromates et d’un linceul ; l’Immortel est

déposé dans le sépulcre.

Les femmes accourent pour l’oindre et se lamentent : ce sabbat est béni entre tous, car le

Christ sommeille pour ressusciter le troisième jour.

La féconde semence aux deux natures est semée en ce jour avec des larmes dans les

entrailles de la terre quand elle aura germé, elle donnera la joie au monde.

ANTIENNE 1

Ch. Les femmes porteuses d’aromates, vinrent à la tombe pour Te oindre, ô Sauveur.

Cél. « Malheur ! La Lumière du monde, mon Soleil couchant, ma Lumière, mon Jésus regretté »,

s’écrie la Vierge en se lamentant, « presse-Toi de briser la mort par ta résurrection ».

L’enfer est blessé au cœur mortellement, ayant reçu Celui qui fut blessé au côté par la lance.

Ô joie que celle-là. Ô grande volupté que celle dont Tu as rempli les morts détenus dans

l’enfer en faisant luire la lumière dans leurs sombres profondeurs.

Le soleil luit d’un nouvel éclat après la nuit, ô Verbe mais Toi, puisses-Tu, après ta mort,

resplendir d’un éclat souverain lorsque Tu Te relèveras comme de ta couche nuptiale.

ANTIENNE 2

Ch. Toutes les générations offrent à ta tombe un hymne, ô Christ.

Cél. Toute la création est bouleversée par ta passion, car toute chose a souffert en Toi, ô Verbe, qui

contient tout.

Pendu à la croix, Celui qui suspend la terre dans l’espace, s’incline sans vie sur elle et elle se met à

trembler.

Tu es vraiment le parfum inépuisable, ô Verbe ; c’est pourquoi les porteuses d’aromates

T’offraient leurs parfums, à Toi qui es vivant, comme si Tu étais mort.

C’est volontairement, ô Verbe, que Tu as été vu mort dans un tombeau, mais Tu vis et, comme

Tu l’as prédit, Tu réveilleras les morts par ta résurrection.

ANTIENNE 1

Ch. Les femmes porteuses d’aromates, vinrent à la tombe pour Te oindre, ô Sauveur.

Cél. En Te cachant respectueusement dans un tombeau neuf, Joseph Te chante,

Sauveur, au milieu de ses larmes, un hymne funèbre et digne de la divinité.

Avec les porteuses d’aromates, empressons-nous de parfumer comme un mort

Celui qui est vivant.

Joseph rend les derniers devoirs au Corps du Christ victorieux.

En T’ensevelissant avec leurs aromates d’une manière toute nouvelle, ô Christ, Nicodème et le noble Joseph Te chantent un hymne funèbre et digne de la divinité.

ANTIENNE 2

Ch. Toutes les générations offrent à ta tombe un hymne, ô Christ.

Cél. «Ô mon doux Printemps, ô mon très doux Enfant, où a sombré ta beauté ? » s’écrie Marie.

«Pour renouveler la nature déchue des mortels, Je suis volontairement meurtri dans ma chair :

Mère, ne te frappe donc pas ainsi la poitrine dans tes lamentations ». «Ne pleure pas sur Moi,

Mère, voyant au tombeau ton Fils conçu miraculeusement. Je ressusciterai et Je te glorifierai, car

Je suis le Dieu de Gloire ».

Nous Te chantons, ô Verbe, Dieu de toutes choses, avec le Père et ton Esprit-Saint, et nous

glorifions ta divine sépulture.

ANTIENNE 1

Ch. Les femmes porteuses d’aromates, vinrent à la tombe pour Te oindre, ô Sauveur.

ANTIENNE 2

Toutes les générations offrent à ta tombe un hymne, ô Christ.

On éteint deux cierges.

REPONS BREF

V. Lève-Toi, Seigneur, et juge ma cause.

R. Ressuscite-moi Seigneur, et je leur rendrai selon leurs mérites.

EVANGILE

(Matthieu 27, 62-66)

Ton ordinaire :

Dia. Debout, soyons attentifs, écoutons le saint Evangile.

Cél. Le Seigneur soit toujours avec vous,

Ts. et avec ton esprit.

Cél. Lecture du saint Evangile selon saint Matthieu.

Ts. Gloire à Toi Seigneur.

Dia. Le lendemain qui était le jour après la préparation, les principaux prêtres et les pharisiens

allèrent ensemble auprès de Pilate et dirent : « Seigneur, nous nous souvenons que cet

imposteur a dit, quand Il vivait encore : « après trois jours, Je ressusciterai ». Ordonne donc que le

sépulcre soit gardé jusqu’au troisième jour, afin que ses disciples ne viennent pas dérober le

Corps, et dire au peuple : « Il est ressuscité des morts ». Cette dernière imposture serait pire que la

première » Pilate leur dit : « Vous avez une garde, allez, gardez-Le comme vous l’entendrez ».

Ils s’en allèrent et s’assurèrent du sépulcre au moyen de la garde, après avoir scellé la pierre.

Ts. Louange à Toi, ô Christ.

Tous se prosternent.

On éteint toutes les lampes et tous les cierges. Celui du sommet du chandelier à quinze branches

reste allumé.

Le célébrant prend ce cierge, l’emporte derrière l’autel, et le place sur le porte-cierge préparé à

cet effet sur un tabouret.

Il revient devant les portes saintes et proclame :

REPONS LONG

Cél. Le Christ…

Ch. …s’est fait pour nous obéissant jusqu’à la mort, à la mort même de la croix. Et c’est pourquoi Dieu

l’a élevé et Lui a donné un nom au-dessus de tous les noms, afin qu’à son nom tout genou

fléchisse : au ciel, sur terre et dans les enfers.

Clergé et fidèles répètent quarante fois :

Ts. Seigneur aie pitié.

Parlé :

Cél. Jette un regard, nous T’en prions Seigneur, sur cette famille pour laquelle notre Seigneur

Jésus-Christ n’a pas hésité à se livrer aux mains des méchants et à subir le tourment de la croix.

Bruit de crécelle ou de gong.

Le célébrant retourne prendre le cierge allumé derrière l’autel, revient devant l’autel en haut des

marches, l’élève face au peuple en chantant à voix haute :

Cél. Lui qui étant Dieu, vit et règne avec Toi et l’Esprit-Saint, aux siècles des siècles.

Ts. Amen.

Le célébrant va replacer le cierge au sommet du chandelier à quinze branches.

On rallume tous les autres cierges à l’arrière et autour du tombeau pendant que deux femmes

chantent :

Vespere autem Sabbati, quae lucescit in prima Sabbati, venit Maria Magdalene et altera Maria,

videre sepulcrum.

Un silence complet est obligatoire.

Le clergé puis les fidèles vénèrent la croix en s’agenouillant trois fois. Si possible quelques personnes

veillent toute la nuit.

SAMEDI SAINT

LEVEE DE LA CROIX

Ce bref office peut être célébré à n’importe quelle heure, même le matin (si l’on veut orner l’église

pour l’office de la nuit pascale.

Il est célébré avant l’enlèvement du tombeau

OUVERTURE

Face au tombeau, le célébrant chante :

Cél. Ô Dieu, viens à mon aide.

R. Seigneur, hâte-Toi de me secourir.

Cél. Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit,

R. comme il était au commencement et maintenant et toujours, et aux siècles des siècles. Amen.

PSAUME ECCLESIASTIQUE (ton 7)

ANTIENNE

Dieu bénit le septième jour et le sanctifia, et II se reposa, ayant accompli son œuvre.

PSAUME

En ce jour, l’enfer se lamente : il eût mieux valu pour moi

n’avoir pas accueilli Celui qui est né de Marie.

En pénétrant dans mon domaine, Il a brisé mes portes d’airain,

étant Dieu, Il a ressuscité tous mes captifs.

En ce jour, l’enfer s’écrie : j’avais accepté comme un mortel cet homme mort,

Il me dépouille des âmes dont j’étais le roi.

Moi qui possédais depuis toujours les morts,

voici que Lui les ressuscite tous.

En ce jour, l’enfer se lamente : mon pouvoir est englouti,

le Pasteur est mis en croix et Adam se relève.

Le Crucifié a vidé les tombeaux,

la puissance de la mort est en poussière.

Le grand Moïse chantait à l’avance cette journée,

et Dieu bénit le septième jour.

Ce jour est le Sabbat béni, ce jour est le Sabbat où le Fils Unique de Dieu

se repose de tous ses travaux.

Il célèbre dans sa chair le sabbat prévu dans l’économie de sa mort,

par sa résurrection, Il nous accorde la vie éternelle.

Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit,

comme il était au commencement et maintenant et toujours,

et aux siècles des siècles. Amen.

ANTIENNE

Dieu bénit le septième jour et le sanctifia , et Il se reposa, ayant accompli son œuvre.

REPONS BREF

V. Ressuscite-Toi, ô Dieu, et juge ma cause.

R. Car Tu hérites de toutes les nations.

CAPITULE

(1 Pierre 3, 18-19)

Ch. Le Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, Lui, juste, pour des injustes, afin de nous

amener à Dieu ; Il a été mis à mort quant à la chair, et rendu vivant quant à l’esprit.

R. Rendons grâce à Dieu.

MAGNIFICAT

Le célébrant encense le tombeau en en faisant le tour. Puis il emporte la croix qu’il remet en place

à l’autel.

ANTIENNE

Vespere autem Sabbati, quae lucescit in prima Sabbati, venit Maria Magdalene et altera Maria,

videre sepulcrum.

H. Mon âme magnifie le Seigneur

et mon esprit est ravi de joie en Dieu mon Sauveur.

F. Parce qu’Il a regardé l’humilité de sa servante,

voici que désormais toutes les générations m’appelleront bienheureuse.

H. Car Il a fait en moi de grandes choses, Celui qui est puissant et son nom est saint,

F. et sa miséricorde s’étend d’âge en âge

sur ceux qui Le craignent.

H. Il a déployé la force de son bras,

Il a dispersé ceux qui avaient des pensées orgueilleuses.

F. Il a déposé les puissants de leurs trônes

et Il a élevé les petits.

H. Il a rassasié de biens les affamés

et Il a renvoyé les riches les mains vides.

F. Il a pris sous sa protection, Israël son serviteur,

Se ressouvenant de sa miséricorde.

H. Selon la parole qu’Il avait donnée à nos pères,
à Abraham et à sa race pour toujours.

F. Gloire au Père et au Fils et au Saint-Esprit,

comme il était au commencement et maintenant et toujours,

et aux siècles des siècles. Amen.

ANTIENNE

Vespere autem Sabbati, quae lucescit in prima Sabbati, venit Maria Magdalene et altera Maria,

videre sepulcrum.

TRISAGION

Cél. Agios o Theos,

Ts. Agios Ischiros,

Cél. Agios Athanatos,

Ts. Eleison Imas.

Cél. Sanctus Deus,

Ts. Sanctus Fortis,

Cél. Sanctus Immortalis,

Ts. Miserere nobis.

Cél. Saint Dieu,

Ts. Saint Fort,

Cél. Saint immortel,

Ts. Aie pitié de nous.

Cél. Kyrie eleison.

Ts. Christe eleison. Kyrie eleison.

NOTRE PERE

Cél. Notre Père, qui es aux cieux, que ton Nom soit sanctifié, que ton règne arrive, que ta volonté

soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain substantiel, remets-

nous nos dettes comme nous remettons à nos débiteurs et ne nous soumets pas à l’épreuve, mais

délivre-nous du Malin.

Ts. Amen.

CLOTURE

Cél. Le Seigneur soit toujours avec vous.

Ts. Et avec ton esprit.

Cél. Bénissons le Seigneur.

Ts. Rendons grâces à Dieu.

Cél. Que les âmes des fidèles défunts, par la miséricorde de Dieu, reposent en paix.

Ts. Amen.

Cél. Que le Christ victorieux de la mort nous donne sa paix,

Ts. et la vie éternelle. Amen.