Patriarche Justinien de Roumanie

LE PATRIARCHE JUSTINIEN DE ROUMANIE

Premier hiérarque de l’Eglise Roumaine de 1947 à 1976.

Ce patriarche fut une grande figure pour son église, l’Eglise Orthodoxe de Roumanie, et pour l’Eglise Catholique Orthodoxe de France.

Il accéda à la fonction patriarcale dans la période de prise de pouvoir communiste sur son pays, période de violente persécution des chrétiens. Cette accession se produisit ainsi :

Pendant la guerre de 1939-1945, le futur patriarche Justinien était prêtre de paroisse.

La roumanie faisait la guerre avec les Allemands. Il lui fut donné l’occasion d’aider le secrétaire du parti communiste (Georghiu Dej) à se cacher des poursuites nazies. Lorsque les Russes Soviétiques, vainqueurs, imposèrent le régime communiste à la Roumanie, le secrétaire du parti roumain devint l’homme fort du pays. Il se souvint du prêtre qui l’avait caché et fit en sorte qu’il devint évêque et patriarche.

Cette démarche faite d’autorité et de reconnaissance atténua un peu la rudesse de la vie de l’église roumaine sous le joug des communistes, bien décidés à supprimer le christianisme en Roumanie. Le Patriarche devait (et fut) être respecté absolument.

Homme attaché à la vie paroissiale, Justinien était doux. Il fut aimé par son peuple.

En Avril 1967, sur la recommandation du prêtre roumain émigré, Virgile Georgiu (1) (l’auteur du roman « la vingt cinquième heure « ), le père archiprêtre, Eugraph Kovalevsky, devenu l’évêque Jean de Saint-Denis, se rendit à Bucarest auprès du Patriarche Justinien, pour lui soumettre la question de l’Eglise Orthodoxe de France qui se trouvait sans rattachement canonique depuis la naissance au ciel , le 2 Juillet1966, du Saint archevêque Jean de Shanghaî et de San Francisco, protecteur au sein de l’Eglise Russe Hors-frontières des fidèles occidentaux.

Le Patriarche reçut l’évêque Jean comme chef (tête) d’Eglise, lui remit le Saint-Chrême et attendit, en la demandant, la faveur du régime pour recevoir et bénir l’Eglise de France dans la protection canonique et l’obédience de l’Eglise de Roumanie.

Ceci se produisit en 1972, au moment où le régime dessera son étreinte et sous la présidence de Justinien, le Concile des évêques décida d’accepter et de protéger les Français Orthodoxes.

En voyage, sortant pour la première fois du pays, le patriarche Justinien se rendit à l’abbaye de Chevetogne en Belgique, l’abbaye bénédictine bi-rituelle, latin-slavon. Il y décida de sacrer un nouvel évêque pour l’Eglise de France, l’évêque Jean de Saint-Denis étant né au ciel le 30 janvier 1970.

(1) Le père Virgile refusait de connaître l’Eglise roumaine de l’époque, la sachant menée et malmenée par le régime communiste. Il savait cependant la qualité du Patriarche.