Lettre pastorale 1966

LETTRE PASTORALE

en date du 14 octobre 1966

Saint Calixte, Evêque de Rome

Mes bien-aimés en Christ,

Notre Eglise Catholique Orthodoxe de France subit la plus dure des épreuves et votre père dans l’Orthodoxie vous appelle à la vigilance et à la prière intense. En effet, cinq prêtres et un archidiacre, qui avaient tous ma confiance, se sont dressés depuis un certain temps contre leur évêque, préparant le schisme. Celui qui a travaillé avec moi depuis plus de quinze ans et que je considérais comme mon premier fils, a osé déclarer, au cours de l’Assemblée Générale, que je ne suis point l’évêque de l’Eglise Catholique Orthodoxe de France. Et les autres, sous prétexte de pénitence, ont prononcé des paroles insensées.

J’ai voulu prendre des mesures canoniques comme un médecin, non pour punir mais pour guérir. Cela était inutile car eux-mêmes dans leur aveuglement se sont séparés de nous.

Tandis que je célébrai dans notre cathédrale, le 9 octobre, fête de Saint-Denis, entouré de tout le clergé, en offrant le Sacrifice pacifique, eux, se sont abstenus de venir et ont rompu la communion avec leur évêque. Puis, l’après-midi, le lendemain et le surlendemain, chacun à son tour, m’a demandé sa démission. Afin d’éviter les sanctions et désireux de préserver la paix, j’ai accepté leur démission et les ai remis entre les mains de l’Archevêque Vitaly, les rayait de la liste du clergé de l’Eglise Catholique Orthodoxe de France.

Il est évident, après ce que je vous ai exposé, que ces prêtres ne peuvent plus célébrer, prêcher ou agir dans les paroisses, communautés et œuvres de ma juridiction. Ils commettraient une faute grave s’ils voulaient encore agiter mon troupeau et je vous demande alors de vous yopposer avec douceur et fermeté.

Dois-je rappeler l’acte suivant :

« N. 129 29 octobre – 11 novembre 1964

Sainte Anastasie de Rome, martyre

Sainte Marie,

Saint Abraham de Rostov et Saint Martin en France

Jean, Evêque de Saint-Denis, nouvellement sacré, en. accord avec les Statuts, entre en droit dans ses pouvoirs d’Evêque de l’Eglise de France.

+ Archevêque Jean de San Francisco »

Cet acte ronéographié a été publié dans le numéro 50 des Cahiers Saint-Irénée.

Je suis ému des multiples témoignages de fidélité que je ne cesse de recevoir. Je remercie du fond du cœur tous ceux qui m’ont écrit, ils ont été et sont pour moi le secours dans la souffrance.

J’embrasse et bénis mes vingt-cinq clercs, prêtres et diacres, qui, dans la sérénité de leur confiance, restent fidèles à l’Eglise Catholique Orthodoxe de France obéissant à leur évêque et partageant son lourd fardeau.

La route devant nous n’est pas aisée mais en marchant fraternellement ensemble nous en ferons une route d’allégresse vers le Royaume des cieux et de Dieu et l’épanouissement de l’Orthodoxie occidentale.

 » Celui qui sème dans les larmes, moissonnera dans la joie « . (Psaume 126, 5)

En vous bénissant, je demeure votre indigne serviteur et votre Pasteur aimant.

+ Jean, évêque de Saint-Denis
et de
l’Eglise Catholique Orthodoxe de France